Archives Janvier-Février 2023



Un café, trois méthodes de torréfaction et trois goûts très différents !

Cela fait un peu plus de 6 ans que je fais confiance à "La Fabrique du Café" de Philippe Exbrayat à Limoges pour m'approvisionner en cafés de qualité. Depuis que je fréquente assidûment cette maison, j'ai notamment découvert qu'il existait 3 principales fermentations pour le café : Honey, Lavé et Nature. Avant la fermentation, un grain de café se compose d'environ 30 marqueurs aromatiques et après celle-ci, on en dénombre plus de 300 ! Chacune de ces fermentations procure au café un profil gustatif spécifique qui peut encore varier selon le type de sol, l'altitude et l'environnement climatique. Pour pouvoir comparer au mieux l'influence de ces 3 variantes de fermentation, la seule solution est de trouver un producteur qui propose ces 3 types de process pour un même café. Je n'avais pas remarqué l'offre de cette maison pour les fêtes de fin d'année 2022 d'un "Coffret 3 Process - Ladies de Birmanie". Heureusement, mon fils Romain lui l'avait repéré et m'avait demandé de lui prendre deux ... pour m'en offrir un !

Le 16 janvier 2023, j'ai donc profité d'un déjeuner de famille pour tester auprès de différentes papilles le café de Birmanie de Mme Su Su Aung issu de 2 variétés similaires (1 Caturra et 2 Catuaï) et traité *selon 3 procédés : Nature, Lavé et Honey.

Un avis unanime s'est dégagé pour établir un ordre d'intensité et de corps. Le Honey est léger, floral, mielleux, avec une intensité moyenne. Le Lavé offre une présence aromatique plus affirmée que le Honey, avec plus de corps et une intensité plus marquée. Le Nature est le plus corsé des 3, avec beaucoup de mâche, de présence et de longueur en bouche. C'est cette méthode de traitement qui a recueilli ma préférence.

Maintenant, tous les goûts sont dans la nature et il appartient à chacun de déterminer la méthode de traitement utilisée qui lui conviendra. Mais pour cela, il faudrait que les torréfacteurs dignes de ce nom, fournissent cette info. Ce qui est loin d'être le cas.  

Et pour la fin d'année 2023, je serais très attentif à l'offre festive de Philippe Exbrayat !

 

* - Nature : les cerises de café gardent leur pulpe et sont séchées au soleil sur un lit africain (tissage de nattes suspendues sur quatre pieds, permettant aux grains de sécher par le haut et par le bas)

- Lavé : les cerises de café sont dépulpées, mises dans des cuves de fermentation remplies d'eau, l et séchées au soleil sur un lit africain 

- Honey : les cerises de café sont dépulpées et séchées séchées au soleil sur un lit africain

La Fabrique du Café

Philippe EXBRAYAT

7 place d'Aine

87000 LIMOGES

Tél. : 05 55 14 28 16

Email : lafabriqueducafe@gmail.com

Site web : www.lafabriqueducafe.fr


L'Oreiller de la Belle-Aurore de Jeux2Goûts, version pâté-croûte

Quant à l'issue de notre déjeuner du 27 octobre 2022, le chef Christophe Marchais nous a informé qu'en janvier 2023 il concocterait un Oreiller de la Belle Aurore, version "pâté-croûte", mettant en œuvre pas moins de 8 gibiers, nous étions sûr de revenir à Jeux2Goûts ! D'autant que ce plat est une référence incontournable dans l'anthologie des plats mythiques de notre cuisine hexagonale. Facebook étant un des moyens de communication très prisé par Christophe Marchais, dès que j'ai vu apparaître des photos illustrant sa préparation et ses commentaires*, nous avons réservé une table de 5 convives pour le déjeuner du 20 janvier 2023 !

Alors que pas mal de ses confrères ont "profité" de la situation tendue en Ukraine pour regonfler leurs marges, ici, les prix n'ont pas encore changé, avec un menu Bib gourmand toujours à 32 € 00. Bien sûr, nous nous y attendions, l'Oreiller de la Belle Aurore fait partie de son offre, mais avec un supplément de 11 € 00. Au diable les varices, il sera plébiscité pour tout notre gourmand aréopage. Ne sachant pas quel vin adopté pour l'escorter au mieux, j'avais sollicité l'avis du métronome des accords vineux, Eric Bernardin. Il m'a conseillé un Champagne d'assemblage de pinots. Ce sera donc un Vintage 2011 de chez Follet-Ramillon à 50/50.

Histoire d'accompagner nos 3 amuse-bouche (dont je n'ai pas retenu les intitulés), nous accueillons cette entrée non pas avec des bulles, mais avec un Coteaux du Layon 2021 du domaine Matignon que nous recommande Cécile Cacciatori, la sommelière des lieux mais aussi l'associée de Christophe Marchais ... Les 70 g/l de sucres résiduels de cette version "Clair de lune" lui offre un agréable moelleux et un côté digeste de bon aloi.   

 

Farce veau/porc dans laquelle on a haché les foies des gibiers à plume puis ajouté leurs gésiers et cœurs en petits morceaux, foie gras de canard, truffes du Berry, ris de veau qui viennent s’ajouter aux râbles de lièvres, à la gigue de chamois et aux filets de cerf, biche, chevreuil, canard sauvage, faisan, pigeon et perdrix ! Un monument de la gastronomie française, le roi des pâté-croûte ! Certainement le seul aussi complet qui se soit fait dans la région cette année encore à Jeux2Gouts, à Châteauroux !!! Demain coulage de la gelée à l’intérieur réalisée avec les carcasses et un peu de cognac ! Mais juste un peu hein, vous me connaissez !!!! Tranchage dans une semaine minimum , le bébé doit maturer ...

Nous étions venus pour lui et il va débuter notre repas. Qui ça ? Mais l'Oreiller de la Belle Aurore bien sûr ... dont les phases successives de son élaboration étaient particulièrement impressionnantes à suivre sur le Facebook de Jeux2Goûts (Cf. Diaporama ci-dessus). Et son checkup gustatif a été à la hauteur de nos attentes avec une toute petite réserve émise par Pascale qui aurait souhaité un peu plus de gelée. Et je dois avouer que si Christophe Marchais m'avait reproposer une part de son chef d'œuvre charcutier, je n'aurais pas dit non ! Côté accompagnement vineux, le Follet-Ramillon a assuré, tellement qu'il a failli ne pas en rester pour nos amphitryons. Vineux et puissant, mais sans excès, il s'est révélé en parfaite harmonie avec ce trésor gustatif.

Pour continuer notre déjeuner, quatre d'entre nous, histoire de rester dans le registre giboyeux, ont privilégié le Sanglier façon royale avec son crémeux de céleri rave, sa gavotte cacao-fleur de sel et sa crème de raifort et persil plat. Une préparation à se lécher les pattes arrières, d'autant que la sauce était une petite merveille. La cinquième coreligionnaire a préféré s'en remettre au Ris de veau de cœur Français cuit au sautoir, agrémenté d'une sapide sauce au vin Jaune, d'une onctueuse et délicieuse purée de potimarron, de truffe noire du Berry généreusement tranchée et d'un condiment citron confit donnant un bienvenue complément de peps. Là-dessus, Cécile nous a suggéré de prendre un Côtes de Duras. Un breuvage adopté illico d'autant qu'il provenait de Mouthes Le Bihan, version "L'aimé Chai" millésime 2018. Par contre, au niveau de l'annonce de ses cépages, le présenter comme un assemblage de Grenache et de Syrah m'a interloqué. Moi qui pensait bien connaitre cette appellation et ce domaine, pour avoir en cave ses cuvées "Les Apprentis" et "Vieillefont", j'étais sûr qu'il y avait au moins du cabernet-sauvignon. Et c'était bien le cas, puisque sa composition s'établissait ainsi : 60% Merlot, 25% Cabernet-Sauvignon, 10% Malbec et 5% Cabernet-Franc. Le message est passé à qui de droit ...

Il nous restait à affronter la finale sucrée, et quelle issue ! En effet, histoire de fêter dignement et sobrement la période de la galette des rois, Christophe Marchais en avait conçu plusieurs variantes, mais toutes avec une fève coquine. L'une à base de pâte d’amande de Provence et citron Niçois avait retenu mon attention  Ne voulant pas manquer la tête que ferait l'une ou l'un d'entre nous quand il découvrirait la fameuse fève, j'avais donc réservé une galette ! Niveau gustatif, c'était fantastique, avec une harmonieuse union du citron Niçois et de l'amande de Provence, et surtout dépourvu de ce désagréable goût d'amande amère trop souvent utilisé. Et pour la fève, c'est Pascale qui en a bénéficiée ...

Décidément cette table n'en finit pas de nous séduire. Et comme son rapport qualité/prix est des plus intéressant, même en prenant ses suppléments, elle va devenir une étape incontournable lors de nos déplacements du côté de Limoges.

Jeux2Goûts

Chef et propriétaire : Christophe MARCHAIS - Salle, sommelière et propriétaire : Cécile CACCIATORI

40/42 rue Grande

36000 CHÂTEAUROUX

Tél. : 02 54 27 66 28

Email : jeux2gouts@gmail.com

Site web : https://jeux2gouts.fr

Fermé dimanche et lundi


Le Michelin pédale dans la choucroute !

Est-ce la raison pour laquelle la cérémonie des étoiles du Michelin va se dérouler en Alsace le 6 mars prochain que Bibendum pédale dans la choucroute ?

Toujours est-il que le samedi 4 février il a publié son palmarès des Bib gourmand 2023 ... qu'il a très vite retiré quelques heures après ... pour le republier ce 6 février à 13 heures, comme initialement prévu !  La cause de cette parution non voulue viendrait d'un incident technique, ce qui prouve une fois de plus, que cette vieillissante institution ne maitrise pas les moyens modernes de communication ! Cela complète les pitoyables mises en scène des palmarès des étoiles de ces dernières années !

Et comme Bibendum ne fait pas dans la dentelle (notamment depuis qu'il s'est acoquiné avec ChioteAdvisor), la "vraie" liste complète des Bib gourmand 2023, celle incluant les déclassés, ne sera mise en ligne que le 6 mars prochain ! Bon stress pour les actuels détenteurs de cette distinction, et beau respect des gens du métier de la part du Michelin ... *

Dans la foulée, j'ai adressé ce message au Michelin, ne me faisant aucune illusion sur son suivi :

 

Bonjour,

Après l'hilarant bug de samedi à propos des Bib gourmand, la mise à jour des nouveaux distingués n'est toujours pas effective à 14 h 15 !

Et en plus, vous avez décidé de faire patienter jusqu'au 6 mars prochain les actuels détenteurs ! C'est une honte et un manque de respect total de la profession !

Par ailleurs, vous affirmez dans votre présentation des Bib gourmand que ces établissements se distinguent par leur bon rapport qualité-prix et proposent, "midi et soir", au moins un menu complet pour un prix maximum d’une quarantaine d’euros !

Comment dès lors, l'Osma peut-il être promu Bib gourmand, lui qui propose un menu à 32 € 00, uniquement le jeudi et vendredi midi ?

Pendant plus de 45 années j'ai contribué à vous envoyer mes avis à propos des restaurants que je visitais (une cinquantaine par an). Hélas, vous vous êtes acoquiné avec "ChioteAdvisor", oui vous avez bien lu, un site qui permet à n'importe qui d'écrire n'importe quoi sans qu'aucune certitude ne soit apportée sur la réelle visite de l'intervenant !!!

J'ai donc arrêté ma "collaboration" occasionnelle.

Cordialement,

JP POULET

Et voici la liste des 49 promus :

Je ne m'étendrais guère sur ce palmarès, mais je reste très étonné à propos de l'Osma à Sargé-sur-Braye. En effet, le Michelin lui accorde cette promotion alors que le menu de ce restaurant, à 32 € 00 en 3 services, n'est disponible que le jeudi et vendredi midi. Pour les autres services, il vous faudra tabler au minimum sur celui à 48 € 00 avec 2 entrées, 2 plats et 1 dessert, certes non dénué d'intérêts, mais quand même 50 % plus cher !!!

L'autre surprise, mauvaise naturellement, c'est l'Alezan à Alençon. Très étonnant que cet établissement décroche la timbale quand on connait toutes les "lacunes" de la cuisine qu'exécute son chef ! Au Petit Vatel va donc avoir de la concurrence, sauf si l'Alezan, qui a été mis en vente courant janvier 2023, parvient à conclure l'affaire. Ce qui serait certainement la meilleure issue pour le monde des gastronomades mais aussi pour celui de la fachosphère qu'il représente !


Désormais, Lastre expédie ses trésors charcutiers

La découverte de la boutique de Yohan Lastre en juin 2017 m'a fait comprendre toute la différence existant entre le pâté-croûte d'un charcutier lambda et celui élaboré par le champion du monde 2012 de cette spécialité ! Dans les périodes festives de fin et début d'année, cette comète charcutière assure la préparation d'un mirifique Oreiller de la Belle Marion, une version personnelle de l'Oreiller de la Belle Aurore pour rendre hommage à son épouse Marion ! Le seul problème jusqu'ici pour le déguster nécessitait un déplacement dans la capitale. Et un peu plus de 4 heures aller-retour, même quand on aime, ça ne le fait pas. Heureusement, depuis un peu plus d'un an, Marion et Yohan Lastre assurent l'expédition de leurs trésors gourmands ! Et même si leur système de commande mis en place n'est pas des plus top, nécessitant de la passer par téléphone, il m'a permis malgré tout de satisfaire mon envie de disposer de cette spécialité soudainement apparue sur l'une des deux pages Facebook de cette maison. La tranche d'Oreiller commandée pesait son poids. Mais il fallait bien pouvoir goûter et savourer les 7 gibiers marinés dans un alcool différent, le ris de veau, le foie gras, la truffe, le cochon, le poulet, le jus de truffe, l'oignon confit, la gelée au Porto et la pâte pur beurre…. qui le composait ! Bien sûr, tout cela a un coût, mais compte tenu du résultat papillaire, la dépense mérite d'être engagée ! Pour accompagner cette merveille, j'ai choisi un vin rouge AOP Faugères 2018 du domaine Schisterelle, assemblage de 80 % Grenache et de 20 % Mourvèdre élevés en fût, dont le nez épicé, la bouche souple, ronde et structurée (malgré ses 14°5 !), se sont révélés en phase pour l'escorter au mieux.

A noter aussi que Lastre sans apostrophe propose aussi un exceptionnel Pithiviers.

Lastre sans apostrophe

Marion & Yohan LASTRE

75007 PARIS

Tél. : 01 40 60 70 27

Facebook : www.facebook.com/search/top/?q=lastre%20sans%20apostrophe

Site web : https://lastre-sans-apostrophe.business.site

Ouvert du mardi au vendredi de 10 h 00 à 14 h 30 et de 16 h 00 à 20 h 00 ainsi que le samedi de 10 h 00 à 20 h 00


La cuisine "lactofermentée" des Roseaux Pensants

Quand j'ai découvert que ce restaurant, anciennement connu comme l'Auberge du Mail et repris mi 2021 par Laurène Attia et Stéphane Enault, incluaient dans leurs préparations des légumes lactofermentés, j'ai ouvert et consulté mon dictionnaire pour mettre à jour mon ignorance

Les bactéries lactiques, ou lactobacilles, sont des micro-organismes présents pratiquement partout dans notre environnement. On les trouve dans la terre, sur les légumes, sur notre peau ... Et en occupant le terrain, cette "flore lactique" protège notre corps des agressions des autres germes ... pathogènes ceux-là. Bref, les lactobacilles sont présents naturellement dans notre tube digestif, notre bouche et ... l'appareil génital féminin. Etonnant, non ? Par ailleurs, en dépit de son nom, la lactofermentation, n'a aucun lien avec le lait et son sucre, le lactose ! Les allergiques à ces substances peuvent donc consommer des légumes lactofermentés sans aucune appréhension et risque, d'autant que quasiment tous les légumes peuvent être lactofermentés. Cela concerne tous les choux, chou-fleur, chou brocoli, concombres, cornichons, carottes, navets, radis, betteraves, céleris branche et rave, aubergines, haricots verts, fèves, petits pois, poivrons, tomates, courges, courgettes ... Et si le cœur vous en dit, les olives et les pommes, poires, prunes ... peuvent aussi en bénéficier. Mais le fait que René Redzepi, le chef 3 étoiles du Noma à Copenhague soit le précurseur de ce procédé de conservation a bien failli me dissuader de venir à Cormery quand on sait que début 2013, ce cuisinier a foutu la "courante" a plus de 60 de ses clients ! Mais comme la lactofermentation n'en était pas la cause, finalement ce 25 février 2023, nous découvrons Les Roseaux Pensants et son insolite carte qui nécessite toutefois un glossaire* !

 

- Dulse : algue rouge alimentaire très riche en iode, en fibre et en vitamine C qui se consomme crue ou cuite et qui s'appelle aussi goémon à vache, algue à vache ou goémon à bestiaux, à cause de ses utilisations comme substitut de fourrage pour les animaux

- Miso : Le miso est un ingrédient traditionnel de la cuisine japonaise. Il se présente sous la forme d'une pâte salée, brune ou beige et s'utilise souvent comme une version solide de la sauce soja. Le miso est utilisé au Japon depuis plus de 1300 ans. Son goût est salé et très "umami". Le miso traditionnel est préparé à partir de soja cuit et réduit en purée. On y ajoute du sel et du koji.

Tempeh : Le tempeh est une protéine végétale faite à base de fèves de soja entières fermentées, ce qui le diffère du tofu. Les fèves de soja sont écrasées et cuites. On y ajoute un champignon et s’en suit le processus de fermentation à température contrôlée qui va durer de 24 à 36 heures durant lesquelles le champignon va "gonfler" et transformer le mélange en un gâteau dense.

Sa couleur est légèrement brune et sa texture est ferme et croquante, et son goût est plus prononcé que celui du tofu. Il peut remplacer la viande.

Il dégage également le célèbre cinquième goût découvert par les Japonais, l’umami, qui donne davantage de saveurs aux plats.

- Chou-kale : Frisé et non pommé, le kale est la variété de chou la plus proche du chou sauvage. C’est le seul chou à se présenter sous la forme de feuilles … sans tête ! Encore peu connu en France, le kale possède beaucoup d’autres noms parmi lesquels, le chou frisé ou le chard. Sa pleine saison s'étend d'octobre à mars.

- Salsa verde : Sauce verte traditionnelle de la cuisine mexicaine à base de tomatillos, de piments verts et de coriandre, dont la saveur varie de douce à épicée. Elle est utilisée comme condiment dans la cuisine latino-américaine.

- Kimchi : Condiment fermenté préparé depuis des centaines d’années en Corée et facile à faire chez soi. Traditionnellement il se compose de chou nappa, radis daïkon, carottes, oignons ou oignons verts. On y ajoute plusieurs aromates, comme l'ail, le gingembre, la sauce de poissons et le piment coréen (gochugaru).

- Mélilot : Plante bisannuelle qui dégage un délicieux parfum de vanille et de foin fraîchement coupé après séchage due au fait qu'elle renferme une substance appelée coumarine qui diffuse au séchage ce parfum typique, très proche de celui de l’aspérule odorante. Il excelle dans les boissons, les desserts et les pâtisseries.

- Amakaze : Littéralement "sake sucré". Breuvage à base de riz fermenté riche en enzymes et en propriétés alcalines, fermenté à partir de koji. Son goût sucré et acidulé rappelle celui du yaourt, tandis que sa texture oscille entre celle du lait et celui d’un yaourt grec bien gras. C'est une alternative aux produits laitiers dans les smoothies, les céréales et les desserts. On le confectionne avec des grains riches en amidon comme le riz, l’orge, l’avoine, le sarrasin ou le millet. Il se conserve environ 2 à 4 semaines au réfrigérateur.

- Tourteau de noisette : Le tourteau est un résidu solide obtenu après extraction de l’huile de noisette. Il est ensuite broyé sous la meule puis tamisé, et enfin mis en sacs pour être vendu. On peut l'utiliser sur de la salade, en pâtisserie, avec du fromage blanc ...

La salle principale n'est pas très grande et peut accueillir une vingtaine de couverts. Elle se complète d'une plus petite où trône une grande table acceptant un maximum de 10 personnes. La réception est assurée par la souriante Laurène Attia. L'offre gustative se compose de 2 entrées, 3 plats, 1 assiette de fromages et 2 desserts qui permettent de composer un menu en 3 services pour 39 € 00 ou un repas à la carte. Pour nous ce sera le menu en 3 services.

Les élément principaux du décor étant maintenant plantés, venons en à notre déjeuner et à ses insolites découvertes.

Nous commençons par 2 amuse-bouche. Le premier met en œuvre un Houmous de pois cassés, des carottes lactofermentées, de l'huile (?) au piment d'Espelette et graines de tournesol. L'ensemble serait très agréable sans ce côté cru et croquant de la carotte, qui ne m'emballe pas. Le second est plus insolite et séduisant, avec un délicieux pain au maïs surmonté d'une crème de haricots blancs, d'un crumble aux algues et des pousses d'épicéa (SGDG !) au vinaigre. Nous accompagnons cette mise en appétit avec des bulles de Vouvray de chez Vigneau, une référence dans cette AOC. Ce breuvage nous suivra également pour la poursuite de notre expérience gustative.

Pour l'entrée, Pascale a choisi la Tarte fine à l'oignon caramélisé et emmental, jus d'oignon, oignons en pickles et frits, coulis de cresson de fontaine et Sainte-Maure de Touraine râpé. Visuellement, le montage est très soigné et appétent, avec peut-être un peu trop de Sainte-Maure de Touraine  râpé qui se heurte en outre à l'emmental. Mais globalement, l'ensemble est très satisfaisant. J'ai opté pour le  Céleri-rave en beignet, en purée et mariné, jus végétal, écume de miso. C'est un total pied ! Cette entrée a de l'allure et le travail effectué sur le céleri est remarquable. En plus, le jus végétal n'a rien à envier à un jus de viande. Il est très très goûtu et mon assiette repartira sans aucune trace de sa présence initiale.

Parmi les 3 plats proposés, l'un d'entre eux avait particulièrement retenu mon attention. Bien que non végétarien, et encore moins végan, la découverte du Tempeh selon la version personnelle de Stéphane Enault m'intéressait. Elaboré avec du petit épeautre et du sarrasin (non décutilé, hélas !), il se présente dans l'assiette sous une forme rectangulaire. Sa portion est un peu juste. Au niveau papillaire, sa mâche est dense, agréable, mais je n'ai pas réussi à lui trouver un goût bien identifiable. L'accompagnement légumier se compose d'une purée de panais, de carottes et navets glacés, et d'une sauce barbecue aux poivrons fermentés. Impeccable.

Mon épouse a préféré ne pas jouer l'aventure et jouer la sécurité avec l'Echine de porc cuite à basse température, polenta crémeuse, champignons et chou-kale poêlés, salsa verde et kimchi. L'éclate est totale !

La partie sucrée est celle du repas qui ne fait appel à aucune lactofermentation. Par contre, elle utilise bon nombre d'ingrédients dont je ne connaissais, ni le nom, ni bien sûr le goût.

C'est le cas notamment de la Panna cotta au mélilot, crémeux à l'amazake, confiture de lait, cake au tourteau de noisette, tuile au sarrasin et glace au petit épeautre prise par Pascale. C'est sobre et c'est fort bon. Mais c'est mon dessert répondant à l'intitulé Betterave confite, crémeux betterave, praline de noisette, gel à la rose, écume de lait au sureau, sorbet betterave qui va constituer un grand moment de bravoure culinaire et de sybaritisme suprême. Le travail exécuté sur cette racine charnue est remarquable. Seule petite ombre, l'utilisation d'une betterave classique d'où émanait une petite saveur terrienne. Ah si ce dessert avait pu être perpétré avec une "Crapaudine", c'eût été le graal absolu !

Nous avons voulu essayer cette "cuisine" d'un autre genre et nous n'avons pas été déçu. Nous avons bien fait de tenter l'aventure. Certes, nous ne la dégusterions pas tous les jours, mais de temps à autre ça change des habitudes et ça bouleverse quelques à priori. Avant d'être cuisinier, Stéphane Enault était avocat. Désormais, c'est sa cuisine qui plaide en sa faveur pour toutes ses saveurs ...

Les Roseaux Pensants

Laurène ATTIA & Stéphane ENAULT

2 place du Mail

37320 CORMERY

Tél. : 02 47 43 40 32

Email : contact@lesroseauxpensants.fr

Site web : https://lesroseauxpensants.fr


Les douceurs cacaotées de Cadeau et Chocolat

Sur la route nous menant à Le Louroux, j'avais remarqué ce point de vente dénommé Cadeau et chocolat, un des trois de cette maison spécialiste de la vente en ligne de chocolats et dragées depuis 2007. A sa tête, Frédéric Renard, un maître artisan chocolatier, et son épouse Nadine. Il a fait son apprentissage auprès de Gaston Lenôtre et s'est découvert une véritable passion pour le chocolat. Après quelques années passées en région parisienne, il décide d'installer son entreprise en Touraine. A l'époque, elle est basée à Ligueil (Indre et Loire). C'est la seule du web à proposer à la fois des chocolats de fabrication artisanale et des dragées 100% personnalisable.

Le succès sur Internet est immédiat. L'idée de créer un magasin destiné aux becs sucrés grandit petit à petit ! Et en 2015, l'entreprise évolue vers ce concept avec l'ouverture de sa première chocolaterie artisanale en Indre et Loire à Manthelan. La boutique de 50 m2 regroupe un showroom de vente avec un large choix de chocolats, de confiseries et de dragées ainsi qu'un atelier de fabrication vitré où les clients assistent à tout moment à la conception des chocolats.

Parmi les nombreux produits en vente, aux présentations soignées et attractives, notre choix s'est fixé sur : 200 g de dragées amande avola "Marquise"  à 8 € 00235 g de chocolats noirs (17) en sachet à 20 € 00 (soit 85 € 00 le kilo) et 1 sachet d'œufs pralinés à 15 € 00, soit un achat total de 43 € 00. Nous n'avons pas été convaincus de la qualité "artisanale" de toutes ces friandises, avec des œufs pralinés trop doucereux, des chocolats noirs aux parfums très (trop ?) discrets et des dragées "Marquise", variété recommandée par la vendeuse, trop marquées amande amère. Compte tenu des prix pratiqués, et même si ils sont un peu plus chers (97 € 00 le kilo), je préfère m'en tenir à l'excellente production de la maison Max Vauché, d'ailleurs reprise en juin 2022 par deux de ses anciens employés Valérie Chiron et Janet Mandard.

Cadeau et Chocolat

Frédéric RENARD

1 ZA le Noyer Froid

37240 MANTHELAN

 Tél. : 02 47 59 63 68

Email : info@cadeauetchocolat.com

Site web : www.cadeauetchocolat.com

Ouvert du lundi au samedi de 10 h 00 à 19 h 00


L'incroyable menu à 29 € 00 de La Table du Prieuré !

Installé depuis début juin 2020 dans ce qui fût jadis Les Délices du Prieuré, le tout jeune trentenaire Pierre Drouineau est un chef avec des principes. Pratiquement aucun produit importé, mis à part le café, le thé et le chocolat , n'entre dans ses créations gustatives. Même pas la vanille, ni même les agrumes ! Et pour ces deux produits, je pense qu'il a tort. En effet, que je sache, la Martinique, la Guadeloupe et la Réunion sont à ce jour des départements bien français et cultivent de la vanille, et du côté de Menton et de la Corse, on dispose d'agrumes hautement qualitatifs ! Question de ses bases, il les a acquises de 2014 à 2017 auprès d'Olivier Arlot, chef étoilé de la Chancelière à Montbazon, qu'il a suivi lors de son installation en 2018 dans les Halles de Tours. Autant dire qu'elles sont solides et étendues. Côté décor, pas d'investissements inutiles. Tout a été calculé (bien !) pour offrir un rapport qualité/prix que je qualifierais d'exceptionnel. A titre d'exemple, son mobilier c'est de la récupération, et sa vaisselle provient d'Emmaüs. Certes, tout ça est très hétéroclite, et ça fera grincer des dents les pisse-froid, mais au final, c'est le client qui est gagnant, et c'est l'essentiel ! Vous ne trouverez pas ici d'eau minérale dans la carte des boissons, car Pierre Drouineau a investi dans une machine ultra performante qui transforme l'eau de la petite rivière l'Échandon coulant à proximité. Annoncée à 2 € 50 les 75 cl, elle serait à volonté ?  La carte des vins, pas tout à fait maitrisée par son responsable Florian Chaussé, propose dix-huit références, pas plus. Mais c'est largement suffisant dans un tel établissement. Aucun Champagne n'y figure, mais seulement deux "Bulles" locales, comme par exemple celle du Vouvray de Damien Pinon ! Côté tarification, elle débute à 20 € 00 avec un Chinon rosé de saignée de Bernard Loyer pour s'arrêter à 45 € 00 avec un Sancerre rouge du Château La Rabotine.

J'ai eu un peu de mal à comprendre le système des menus proposés sur le site. Heureusement, après une demande d'explications par mél, j'ai enfin pigé ! Donc, aux déjeuners des mardi au vendredi, hors jours fériés, vous avez droit à une Sélection du jour avec entrée (Terrine du Chef, pickles d'oignons rouges ou Œuf à 64°, déclinaison de courges), plat (Merlu rôti au beurre, légumes du moment, bouillon beurré ou Épaule de cochon confite, pommes grenailles, champignons, jus de rôti) et dessert (Crème brûlée parfumée au mélilot ou Clafoutis aux poires d'Olivet) pour la modique somme de 18 € 00 ! Par contre, le soir, les week-end et jours fériés, on passe à 29 € 00 pour 3 plats35 € 00 pour 4 et 47 € 00 pour 6 ! C'est presque incroyable !!!

Pour cette première venue, qui en appellera certainement d'autres, nous avons fait le choix du menu à 29 € 00 que nous avons accompagné d'une Méthode traditionnelle "Au fil des bulles" de Bernard Loyer, facturée 23 € 00. Ce pétillant et délicieux breuvage, a été annoncé par Florian Chaussé comme un "VDF blanc de noir comme méthode ancestrale de Pinot noir". En fait, comme le mentionne d'ailleurs l'étiquette, c'est bien une Méthode traditionnelle, éventuellement "Blanc de noir" mais issue du seul Cabernet franc et non du Pinot noir, comme me l'a confirmé par téléphone Bernard Loyer !  C'est une des raisons pour lesquelles, j'ai mentionné plus haut que Florian Chaussé doit être beaucoup plus rigoureux dans ses précisions descriptives. Au passage, élaboré un vin blanc à partir d'un cépage rouge particulièrement coloré, nécessite un savoir faire et une attention de tous les instants afin d'éviter de prendre une teinte rosée.

Après des Crackers maison qui nous ont permis de tester et d'hautement apprécier les Fines Bulles de Bernard Loyer, nous avons droit en guise de patience, à un suave et délicieux Velouté de panais et croûtons de focaccia.

L'entrée de Pascale poursuit notre sympathique prise de contact avec des impeccables Coquilles Saint-Jacques de Saint-Brieuc en 2 temps, en carpaccio et voile d'escabèche, et la noix en coquille gratinée. Pour ma part, bien que réticent au départ de faire ce choix, je me suis délecté avec les Ravioles de topinambour, topinambours rôtis et en pickles, bouillon de bœuf parfumé à l'estragon dont l'effet tant redouté ne s'est pas du tout manifesté sur le trajet de notre retour ... en vase clos ! Le pain qui accompagne notre déjeuner provient de la boulangerie-pâtisserie Méchine à Esvres. Il est bien croûté et sa mie joliment alvéolée. Il nous en faudra 2 corbeilles !

Après une attente un peu longue (30 minutes), car la salle est pleine (26 couverts à vue de nez) et Florian est seul au service avec l'aide de temps à autre du chef, nous passons aux plats principaux. Pascale s'engage sur une fondante et savoureuse Poitrine de cochon confite, couenne croustillante, sarrasin de Philippe Joubert, chou vert sauté, jus de viande aux algues. Quant à moi, j'ai misé sur le Merlu cuit sur la peau, mousseline de céleri, clafoutis de poireau, sauce au beurre blanc. Cuisson impeccable, saveurs bien marquées, beurre blanc éblouissant, bref du très bel ouvrage.

Nullement rassasiés, j'ai proposé à mon épouse d'explorer le Millefeuille de tomme chèvre du Louroux et truffe de Touraine, dont le supplément de 7 € 00 doit faire pâlir beaucoup de ses confrères qui se goinfrent trop souvent avec ce genre de prestation additionnelle. Totale réussite de cette création, bien que nous ne soyons pas fans de l'association fromage/truffe.

Il était grand temps de passer à l'épisode final, celui du sucré. Le Finger aux pommes de Lignières-de-Touraine, sorbet pomme Tatin, choisi par Pascale ne m'a pas totalement convaincu. Certes c'était bon, mais cela aurait pu être meilleur avec une touche caramélisée plus marquée.

Par contre, mon dessert Autour du lait de brebis du Louroux, meringue, biscuit, yaourt et feta en jeu de textures, là c'était du lourd, façon de parler bien sûr, car en bouche c'était ultra léger et délectable. Le sublime aurait même pu être de la partie avec une présentation plus fouillée en donnant du contraste à cette blancheur avec un ou deux ingrédients de couleurs vives. On conclut ce superbe déjeuner avec de très honnêtes Mignardises façon financier, remises au comptoir, juste au moment de nous acquitter des 88 € 00.

J'aurais bien aimé échanger avec Pierre Drouineau, comme celui-ci le mentionne dans ses différentes interviews dans les médias, pour le féliciter mais il est resté dans sa cuisine ... dommage ! 

La Table du Prieuré

Chef : Pierre DROUINEAU - Sommelier : Florian CHAUSSÉ

2 rue du Château

37240 LE LOUROUX

Tél. : 02 47 19 26 75

Email : contact@latableduprieure.fr

Site web : www.latableduprieure.fr

Fermé le lundi, mardi soir, mercredi soir et dimanche soir


Découverte du salon des vins de Contres

La communication des responsables de ce salon n'est certainement leur meilleur atout pour le faire connaître. Et sans le hasard d'une invitation d'un viticulteur de Champagne (dont hélas la production est trop dosé), je passais à côté. Organisé par le Comité des fêtes Controis depuis X années (aucune information n'est fournie !), il rassemble une trentaine d’exposants de l'hexagone dont peu de vignerons connus ou reconnus. De surcroit, je ne suis pas sûr que tous ceux annoncés sur le dépliant (truffé de pas mal de fautes !) étaient bien tous présents. Son droit d'entrée est fixé à 3 € 00, verre de dégustation inclus, ce qui n'est pas excessif. Et en plus, vous pouviez acquérir pour 1 € 50 une petite pochette textile pour y mettre votre verre de dégustation, une heureuse initiative.

Après un petit tour d'observation, dont une halte au domaine Vayssette très décevante, je me suis contenté de faire deux achats. Le premier, au stand du Domaine de la Femme Allongée dont les 3 Saint-Chinian AOC méritaient l'attention, notamment la version Ad Gratiam Deï composé de 40% Syrah, 35% Grenache & 25% Mourvèdre, et proposé au tarif de 14 € 60 la bouteille de 75 cl. Le second, à l'étal d'un éleveur de viande de taureau situé en Camargue, qui ne bénéficiait pas de l'AOP mais qui jouait un peu sur cette confusion. Les 6 côtes de Taurillon achetées étaient très tendres et le saucisson, faisant la part belle à cette viande taurine, s'est révélé particulièrement goûtu. Un exposant à retenir.

Salon des Vins et des Gourmets

Comité des Fêtes de Contres

Salle des fêtes - 16 rue de la Libération

41700 CONTRES


Chicken's house
Maison Poulet

Cette photo rend hommage à mes parents et grands-parents, dont la triple activité commerciale de

"coiffeur-bar-restaurant" constituait, à l'époque, un univers de convivialité inégalable et jamais égalé !

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