Archives Juillet-Août-Septembre 2022


Un cocktail au bar de Fleur de Loire

Installé dans l'aile droite de Fleur de Loire, ce bar a ouvert ses portes le vendredi 8 juillet à 18 h 30. Compte tenu des explications fournies par Christophe Hay à propos du ratage de notre invitation à son inauguration du 27 juin (apparemment, nous ne serions pas les seules victimes d'un égarement des cartons par la Poste), et de la contrepartie compensatoire qu'il m'a offerte (Cf. Diaporama ci-dessous), il m'a semblé tout naturel de venir tester le nouveau volet gourmand de cet établissement.

Pour l'instant, les propositions de la carte sont limitées à 5 cocktails (4 avec alcool, de 13 à 16 € 00, et un sans à 9 € 00). On y trouve également 5 offres solides (de 15 à 61 € 00) ainsi que 5 associations "liquides/solides" (de 39 à 79 € 00). Une animation musicale était confiée à Clarisse Millet. Le tempo de ces prestations est assuré par Maxime et Arturo. Parmi les 5 cocktails du jour (je suppose que le panel va s'étoffer)Pascale a opté pour le délicat et subtil Pêche, à base de Whisky, et moi, pour l'étonnant et éthéré Lavande, à base de Gin. Quelques sympathiques noix de cajou les ont accompagnés. Je passerais sur le verre d'eau au concombre offert pour nous permettre d'attendre, vraiment pas notre truc !

Fleur de Loire

Propriétaire/locataire : Christophe HAY

"Le bar" : Maxime et Arturo

26 quai Villebois Mareuil

41000 BLOIS

Tél. : 02 46 68 01 20

Email : contact@fleurdeloire.com

Site web : https://fleurdeloire.com/fr/


Le Baume de Bouteville, un "condiment balsamique" artisanal français

C'est en Charente, dans la petite localité de Bouteville située au cœur du vignoble de Cognac, que la Compagnie de Bouteville commercialise principalement deux "condiments* balsamiques artisanaux" élaborés à partir de moût de raisin d'Ugni Blanc, un cépage très aromatique à fort rendement (entre 100 et 150 hl/ha) utilisé pour produire des alcools comme le Cognac. Comme de nombreuses spécialités culinaires, le balsamique charentais est né d’une expérimentation, il y a vingt-deux ans. L’idée de la recette est venue à l’esprit du Charentais Jacques Buffet, issu d’une famille de viticulteurs, et de son gendre italien, connaisseur du procédé de fabrication du vinaigre traditionnel de Modène. Leur élaboration, reprise en 2014 par Lionel Sack, s'en inspire. Autre point commun avec cette spécialité italienne, leur teneur acétique, inférieure à 6 degrés, en fait des condiments balsamiques et non des vinaigres, bien qu’ils soient employés comme tels. Ils sont issus d'une triple maturation et sont ensuite vieillis pendant 6 ou 10 ans dans des fûts de chêne ayant contenu du Cognac. Contrairement au vinaigre tiré du vin, le "balsamique" s’obtient à partir de raisins fraîchement pressés. S’ensuit une période de chauffe en bassines de cuivre, jusqu’à obtenir la concentration souhaitée en sucre, puis un conditionnement en cuve hermétique qui bloque la fermentation. Le jus est placé en barriques après décantation où il perd en degrés d’alcool (maximum 1,5 %) et gagne en arômes. L'essence de ce bois et la technique de chauffe des douelles contribuent à leur apporter une vraie typicité. A l'instar du Cognac, le Baume de Bouteville est un assemblage de plusieurs macérâts d’âges divers. Ses dénominations correspondent donc au niveau de vieillissement de leur composition. Au final, ces "condiments" sont plus doux, moins sirupeux, et donc plus léger et moins acide qu’un vinaigre classique, autant de particularités rares qui leur confèrent un caractère unique et une teinte ambrée chaleureuse. 

Le Baume de Bouteville Vieille Réserve Sélection N° 6, avec un taux d'acidité plus faible que celui d'un vinaigre, se révèle rond et fruité. Harmonieux et ample, généreux et gourmand, ses notes d'agrumes, de noix et de châtaigne se marieront parfaitement avec des noix de Saint Jacques ou du risotto truffé. Vous pourrez également l'utiliser pour déglacer des viandes, et même tenter l'association avec du magret de canard grillé.

Quant au Balsamique Réserve exclusive Sélection N° 10, c'est un succédané de vinaigre d'exception. Ce condiment balsamique haut de gamme est vieilli pendant 10 années dans des fûts roux de chêne français ayant hébergé du Cognac. C'est bien sûr une production artisanale qui est réalisée à Bouteville. Il dévoile des saveurs de prune et de noix ainsi qu'une douceur incomparable. Il sera à son aise sur des fines tranches de viande de bœuf, avec des fraises ...

Pompon sur le bachi, ces deux condiments sont commercialisés dans de fortes jolies bouteilles en verre de 20 cl munies d'un opportun bouchon doseur en bois.

Le Baume de Bouteville est soutenu et défendu par les chefs étoilés Christopher Coutanceau*** et Thierry Verrat*, ainsi que depuis 2016 par le Collège Culinaire de France.

 

selon les dispositions de la réglementation applicable aux vinaigres

Par ailleurs, la Compagnie de Bouteville fabrique et commercialise quatre vinaigres, dont trois, toujours à partir de moût de raisin concentré du cépage Ugni Blanc, et un avec du jus de pommes Belchard

- Le Végétal : un vinaigre plein de richesses et de saveurs signé par la maison Baume de Bouteville. Ce "Végétal" est issu d'une triple maturation affinée en fûts d'acacia et dévoile des notes végétales et herbacées élégantes et riches, ainsi qu'une pointe fruitée. Il est idéal pour les amateurs de bonne cuisine et de bons produits.

- Le Fumé : un magnifique vinaigre digne de la haute gastronomie. Ce vinaigre est issu d'une triple maturation et est affiné en fût de chêne français toastés. La maison Baume de Bouteville propose ici un condiment aux notes fumées qui s'accordera idéalement avec des viandes, des poissons ou même des crustacés. Un vinaigre unique à découvrir.

- L'Original :  un vinaigre d'exception à la couleur dorée. Il est issu d'une triple maturation dans des anciens fûts de Cognac. Il vieillit pendant un minimum de 3 ans afin de développer ses arômes plus marqués. Il trouvera son utilité dans une multitude de recettes.

- La Pomme : élaboré avec de la pomme Belchard provenant des vergers charentais, ce vinaigre de pomme est élevé en fûts de chêne français pour révéler sa structure, puis affiné en fûts de châtaigner pour lui transmettre finesse et élégance. Il est fruité et boisé, et peut accompagner des huitres, des crustacés, des salades ou servir au déglaçage de viandes rouges.  

Autre commercialisation originale, celle d'une sauce soja baptisée "Le sauvage", affinée dans des fûts ayant contenu des vieux cognacs.

 

Source commentaires : site web de la Compagnie de Bouteville

La Compagnie de Bouteville

Directeur général : Lionel SACK

1 rue Montmorency

16120 BOUTEVILLE 

Tél. : 05 45 64 92 76

Email : contact@bouteville.com

Site web : https://bouteville.com


Le "Kiosque à pâtisseries" de Fleur de Loire, un nouveau repaire pour becs sucrés

Depuis qu’Éric Saguez a vendu sa pâtisserie de la rue du Commerce à Gilles Choix, il n'y avait plus dans cette préfecture du Loir-et-Cher, d'antre digne de ce nom dédié aux becs sucrés. Et encore, il faut relativiser ! Car si les gâteaux proposés par ce MOF 1991 étaient "joliment présentés et totalement réussis" (dixit JP Coffe dans son ouvrage "A vos paniers" de 1995), encore fallait-il supporter l'accueil désagréable et les réflexions pitoyables de Francine, sa pénible épouse ! Ce calvaire m'était devenu de plus en plus insupportable et ma visite du 4 septembre 2016 a définitivement clos mon chapitre d’acquisition pâtissière dans cette boutique.

Le "Kiosque à pâtisseries" de Christophe Hay a ouvert ses portes le 19 juillet 2022 à 10 heures. Il est installé dans le nouveau bâtiment dont la toiture couleur crème alimente le buzz dans le microcosme blésois (Cf. § ci-dessous) et devrait devenir sans grande difficulté la référence en la matière sur Blois et occuper le créneau laissé vacant. Pour y parvenir, Christophe Hay en a confié les rênes à Maxime Maniez, un jeune et talentueux pâtissier formé notamment chez Cyril Lignac (l'apprenti du Vieux-Pont de Belcastel !) et passé au Park Hyatt de Shanghai ainsi qu’au Yuzu de Yannick Alleno à Shangaï. Ses créations revisitent avec beaucoup d’à-propos plusieurs classiques de notre patrimoine pâtissier hexagonal. Ainsi, le Paris-Brest se met en ligne avec le Blois à vélo, le Fraisier se transforme en Rouge en bouche, la Tarte au citron devient Agrumes de notre serre, l’Opéra se métamorphose en Symphonie du cacao, le Savarin au rhum se régénère en Abricot sur son 31, le Kouign amann se refait une identité ligérienne en évoluant De la Loire à la Bretagne, et le Flan parisien s'orne d'un entourage de pâte feuilletée et d'un nappage caramel pour se convertir en délicat Nid de la cocotte. Les gastronomades ne sont pas oubliés avec deux formules de cakes, L’acidulé et Le voyage en Illanka, ainsi qu'un "faux saucisson", baptisé Signature, qui est constitué d'un sublime assemblage de chocolat moelleux et de fruits secs, et qui a nécessité à Maxime Maniez plusieurs mois de mise au point pour parvenir à ce probant résultat.

Toutes les pâtisseries individuelles sont vendues 5 € 00 pièce, les familiales de 4 personnes 20 € 00, et celles de 6 personnes 30 € 00. L'accueil et le service sont assurés à tour de rôle par les accueillantes et charmantes Céline et Amandine.

Pour notre première visite, nous avons acquis et donc dégusté pour un coût total de 55 € 00 :

- Blois à vélo : un Paris-Brest décerclé et mis "en ligne", excellentissime, avec sa délicate et subtile crème pralinée/pistache (si j'ai bien identifié les ingrédients), mais pas assez généreux. Une version familiale circulaire serait la bienvenue - 53 g (depuis, la quantité a été revue à la hausse !)

- Agrumes de notre serre : une tarte citron impeccable - 103 g 

- Rouge en bouche :  très bon, mais un peu trop crémé. L'incorporation d'une note croquante serait la bienvenue - 109 g

- Abricot sur son 31 :  en fait un savarin au rhum associé à de l'abricot, original, moelleux à souhait, bien imbibé, bref superbe - 133 g

- Nid de la cocotte * :  admirable, croustillant du feuilleté, douceur maitrisée du caramel, une tuerie gustative ! - 527 g pour 4

- De la Loire à la Bretagne : goûté sans être réchauffé, ce qui le desservait, il n'était pas trop beurré, avec un moelleux/croustillant d'enfer - 266 g 

Signature :  une friandise offerte, qui s'est révélée très harmonieuse dans la composition de sa structure, ingrédients et textures - 140 g

Et comme je n'avais pas encore testé toutes les félicités sucrées de ce "Kiosque", j'ai remis ça le 30 juillet. Au programme, une Symphonie du cacao, qui pourrait également associé le café à son appellation, tant l'équilibre de l'association fondamentale de ces 2 ingrédients dans sa version originelle Opéra (ce gâteau a été inventé en 1955 par le pâtissier Cyriaque Gavillon), est ici parfaitement maitrisée et réussie, un Billet de Maxime, version arachnéenne du Millefeuille framboise, et un Blois à vélo, toujours aussi bien concrétisé, et qui désormais affiche 100 g à sa pesée ! Le "Voyage en Illanka" pour 4 personnes ne manque pas de caractère, même si je le préfèrerais un peu moins typé "chocolat au lait" et plus engagé "chocolat noir". Désormais, le pli est pris, et ce Kiosque en bordure de la rive gauche de la Loire va devenir mon point de ravitaillement en plaisirs sucrés. Enfin, la vente de pains, en forme de cœur, a fait son apparition (sans affichage de prix à l'extérieur !), en 2 versions. L'une est à base de son, l'autre de farine normale. C'est la première, d'un poids de 290 g, que j'ai acquise. Sa mie n'est pas assez aérée, trop dense, et sa cuisson est un peu juste. Les boulangeries de Boulay-Parisse à Candé-sur-Beuvron, et de Cédric Noël à Onzain, vont devoir me supporter encore quelques temps ... 

Le "Kiosque" héberge aussi un sobre salon de thé ainsi qu'un rayon épicerie fine où l'on trouve diverses productions maison et plus. Confitures, dont la fabrication est assurée par le domaine de la Porte Dorée, Plaques de chocolat bio, Friandises apéritives et digestivesJus et nectar de fruits des Vergers de la ManseCornichons à l'hysope, Vinaigres (dont l'étiquetage est non conforme), Saucisson et Chorizo de bœuf wagyu, Livres du "chef", bref c'est selon vos goûts et votre bon plaisir ... Il abrite également à son premier étage le restaurant "Amour blanc", et à son entresol, le laboratoire des plaisirs sucrés.

Et à propos de cette toiture particulière qui dénote avec les classiques ardoises, Yvan Saumet m'a confié quelque temps avant l'inauguration de Fleur de Loire, qu'il aurait souhaité utiliser de la pierre locale, précisément celle de Pontijou, pour couvrir son nouveau bâtiment construit à l'angle du quai Villebois-Mareuil et de la rue Gaston d'Orléans.  Mais il lui a bien fallu se rendre à l'évidence que la superficie à revêtir était trop importante. Dès lors, il a du prospecter un peu plus "Loing" en Seine-et-Marne, très exactement à Souppes-sur-Loing, pour y trouver un stock conséquent. Dans cette commune, un banc de calcaire est exploité de part et d’autre du Loing depuis la période gallo-romaine. Et la pierre qui en est extraite est très réputée. Elle a notoirement servi à la construction de l’Arc de Triomphe de l’Étoile, du Sacré-Cœur de Montmartre, de la Sorbonne et du Carmel de Montmartre. Un bloc de 40 tonnes, extrait de la "Carrière des Fours", a même été transporté au pont de la Tournelle où le sculpteur Paul Landowsky a buriné sur place la statue de Sainte-Geneviève. Dès lors, Fleur de Loire ne pouvait que rallonger cette prestigieuse liste.

L'autre particularité et originalité de la toiture de ce bâtiment, c'est son système d'évacuation d'eau de pluie. Il s'opère dans les interstices laissés entre chaque pierre et pour ne pas charger le décor, il n'y a pas de gouttière. Au fil du temps, sa couleur crème clair va se patiner

Fleur de Loire - Kiosque à pâtisseries

Propriétaire/locataire : Christophe HAY

Chef pâtissier : Maxime MANIEZ - Accueil et service : Céline et Amandine

26 quai Villebois Mareuil

41000 BLOIS

Tél. : 02 46 68 01 40

Email : amourblanc@fleurdeloire.com

Site web : https://fleurdeloire.com/fr/

Ouvert du mardi au samedi de 10 h 00 à 12 h 30 et de 13 h 30 à 19 h 30 et le dimanche de 9 h 00 à 13 h 00


Les "Pierres qui roulent" fêtent leurs 60 ans de carrière à Longchamp !

Le 14 mars 2022, les Rolling Stones ont annoncé 14 dates pour leur tournée (dernière ?) en Europe baptisée "Sixty", histoire de fêter leurs 60 ans d'existence ! Deux étaient prévues en France. Tout d'abord à Lyon, le 19 juillet et ensuite à Longchamp, 4 jours plus tard. Mais après le décès de Charlie Watts le 24 août 2021, et sachant que pour ce type de concert nous serions debout durant au moins 3 heures, je dois avouer que je n'étais pas très emballé à l'idée d'assister à celui du 23 juillet. Finalement, mon "beauf" a su trouver les arguments adhoc et m'a convaincu d'assister à ce qui serait certainement leur dernier grand show dans la capitale (leur 35ème !), conviction d'autant plus facile à concrétiser qu'il nous offrait trois places pour mes 74 balais ! 

Après quelques changements, le groupe final se composera de Mick JaggerKeith Richards, Brian Jones, Bill Wyman (en remplacement de Dick Taylor) et Charlie Watts (en remplacement de Mick Avory). Mais en juin 1969 le groupe est obligé d'exclure le blond Brian Jones, trop marqué par les excès de drogues et d'alcool (on le retrouvera d'ailleurs noyé dans sa piscine le 3 juillet 1969). Il est remplacé par Mick Taylor, émule de John Mayall, un virtuose de la guitare. Lui aussi en proie à des problèmes de drogues mais également d'un manque de reconnaissance de son talent pourtant exceptionnel, il laisse sa place à Ronnie Wood en décembre 1974, dont la maitrise de cet instrument n'était pas son point fort. Ces 5 années avec Mick Taylor sont pour moi la meilleure période des Stones ! Début 1993, c'est au tour de Bill Wyman de quitter les Stones. Il est remplacé par Darryl Jones, un bassiste qui ne sera d'ailleurs jamais intégré comme tel dans le groupe des 4 ! Selon d'autres infos qui circulent sur la toile, le retour de Mick Taylor dans les Stones aurait été envisagé, faisant ainsi passer Ron Wood à la basse. Mais Mick Jagger aurait refusé cette idée, contrairement à Keith Richards, plutôt favorable. Dernier évènement dans l'évolution de cette structure, et non des moindres, le décès de Charlie Watts en août 2021, remplacé par Steve Jordan, un batteur qu'il avait d'ailleurs coopté.

Désormais, les Rolling Stones "emblématiques" ne sont plus que 3 !

 

Les membres de la tournée Sixty :

Les Rolling Stones

Mick Jagger : chant, guitare rythmique, harmonica, percussions

Keith Richards : guitare solo, guitare rythmique, chœurs, chant 

Ronnie Wood : guitare rythmique, guitare solo, chœurs

Musiciens additionnels

Steve Jordan : batterieDarryl Jones : basse

Chuck Leavell : claviers, chœurs

Karl Denson : saxophone - Tim Ries : saxophone, claviers

Matt Clifford : claviers, percussions, cor français

Bernard Fowler : chœurs, percussions - Sasha Allen : chœurs


Ce 23 juillet 2022 à 11 h 30, embarquement à Chailles de la petite famille et direction l'Hippodrome de Longchamp. L'arrivée 2 heures plus tard sur les lieux me fait comprendre que ce ne sera pas si facile que je le pensais à trouver une place de stationnement, d'autant que plusieurs méls des organisateurs ont insisté à favoriser les transports en commun et/ou les navettes, précisant qu'aucun parking ne sera ouvert ! Finalement, après avoir échoué du côté de la "Grande Cascade", nous nous garerons aisément rue Anatole France, à moins de 500 mètres de l'entrée N° 2 ! Après un arrosage modéré de l’évènement et un sympathique petit graillou entre deux voitures, nous pouvons envisager de rejoindre cette entrée N° 2 vers 15 heures. Notre accès dans l'hippodrome va s'effectuer en plusieurs étapes. La première consiste pour quelques vigiles de vérifier que nous n'avons plus de bouteilles pleines de liquides et munies d'un bouchon ! La deuxième, qui nécessitera d'attendre jusqu'à 16 h 30, c'est une fouille. Annoncée comme sérieuse et rigoureuse, pas de denrées alimentaires, pas de caméra professionnelle, pas d'appareil photo avec objectif détachable, pas de porte-documents ni sacs à dossacochessacs à main et déodorant ... finalement nous passons sans aucun problème; mon camescope (planqué dans ma couche !) et mes Goulibeur aussi ! La troisième étape est une simple formalité, avec la présentation et le scan du fameux sésame de l'eTicket.

Mais le plus dur est à venir, rejoindre le devant de la scène ! Faute d'avoir couru avec la foule en délire, la main courante constituée par des barrières métalliques séparant les "Pelouses or debout " (à 194 € 00) des "Pelouses debout" (à 97 € 20) est déjà très occupée. Finalement, nous nous installons au pied de la régie lumière, soit à moins de 50 mètres de la scène, pas si mal placés que ça somme toute !!!

La première partie de cette soirée, qui va tout de même durer une heure (de 20 à 21 heures), est assurée par Ayron Jones, un ersatz de Lenny Kravitz, dur dur à supporter ! Nous patientons ...

Ouf, il est 21 H 32 et le show des Stones commence ! Il débute bien sûr par un vibrant hommage, en images et son, à Charlie Watts. Ensuite, ce sont 19 succès qui vont s’enchainer durant les 2 h 15 que va durer ce concert, dont beaucoup sont des incontournables.

Ça commence énergiquement avec Street fighting man (1968 - Beggars banquet), puis 19 th nervous breakdown (1966 -Single) qui fait swinguer les 56 000 personnes, dont votre serviteur ! Mick poursuit plus calmement avec Tumblin' dice (1972 - Exile on Main St.), Like a rollin' stone (1965 - Bob Dylan), Out of time (1966 - After math), un titre qu'il n'avait pas interprété en direct depuis sa création, Wild horses (1971 - Sticky fingers, la pochette d'Andy Warhol avec la fameuse braguette qui rayait le 33 tours), I can't always get what you want (1969 - Let it bleed) et Living in a ghost town (2020 - Single), une toute nouvelle chanson écrite par Mick Jagger pour parler des mesures de distanciation physique et de confinement mises en place dans de nombreux pays du monde en tant que méthodes de contrôle de la propagation du virus. Et ça repart fort avec Honky tonk women (1969 - Single), un morceau qui a relancé la carrière des Stones à la difficile période de la succession entre Brian Jones et Mick Taylor.

C'est au tour de Keith Richards d'entrer en scène et d'interpréter, de sa voix cassée et rauque, deux de ses titres emblématiques, dont le poignant et planant You got the silver (1969 - Let it bleed) puis Happy (1972 - Exile on Main St.), au cours desquels Ron Wood assure un accompagnement musical topissime, notamment dans le second avec sa "pedal steel". En découvrant un Keith Richards rayonnant, souriant aux anges et paré d'une tenue bigarrée du meilleur goût, lui cachant son petit bedon, je dois avouer que cette chanson m'a profondément ému et retourné.

S'en suit le retour sur scène de Mick Jagger, plus remuant que jamais, avec Miss you (1978 – Some girls), une chanson de la période disco des Stones, période que je n'apprécie guère. Heureusement, Midnight rambler (1969 - Let it bleed) prend la suite avec son tempo très bluesy, alternant rythmique lente et rapide, ponctué d'un impeccable solo de Mick à l'harmonica. Puis place à Paint it black (1966 - Single), un titre ayant fait polémique à cause de la virgule rajoutée par Andrew Loog Oldham et retirée ensuite, dont l'intro est quelque peu vendangée par Keith, et on passe à Start me up (1981 - Single). Avec Gimme shelter (1969 - Let it bleed), la douloureuse actualité refait surface, car cette chanson est devenue désormais un vibrant hommage à l'Ukraine, avec à l'appui des images de la guerre qui s'y déroule. Et c'est là qu'en voyant gesticuler et en entendant la vulgaire et criarde Sasha Allen, on ne peut que regretter la gracieuse, classieuse et chanteuse, dans toute l'acception du terme, Lisa Fisher. On prolonge avec Jumpin' Jack flash (1968 - Beggars banquet) qui se conclut par une fausse sortie de scène de toute la bande !

Retour de celle-ci au complet quelques minutes après, histoire de parachever ce show en apothéose avec Sympathy for the devil (1968 - Beggars banquet) et ses classiques "Woo, who, woo, who" repris en chœur par les fans de tous âges, pendant laquelle l'interprétation de Keith Richards va enquiller quelques fausses notes, mais avec tout ce qu’il a testé et ingurgité, je lui pardonne bien volontiers. On termine tout naturellement avec le mythique et emblématique Satisfaction (1965 - Single), ce qui reste pour moi le plus grand triomphe musical des Stones et surtout celui qui me les a fait découvrir ! Quelques derniers accords pour clore le show et l'ensemble de la troupe nous salue et tire sa révérence.

C'est ensuite au tour des "3 rescapés" de se pencher vers le public puis de se diriger rapidement vers les coulisses. Voilà, c'est fini ! Au bout du compte, nous avons assisté et participé à une soirée exceptionnelle mais aussi poignante. C'était ma quatrième avec les Stones, très certainement la dernière, après avoir connu avec mon beauf préféré, Les Abattoirs en juin 1976, le Parc des Princes en juin 1990 et le Stade de France en juillet 1998. Ce qui prouve que les "Papys du rock" en ont encore sous le pied, surtout Mick Jagger (79 ans le 26 juillet 2022) qui n'a pas arrêté d'arpenter de long en large la scène et de se démener durant ces 2 h 15 de représentation ! Y-aura-t-il une Seventy ? C'est beaucoup moins sûr et même peu probable ...

Hippodrome de Longchamp

2 route des Tribunes

75016 PARIS

Tél. : 01 44 30 75 00

Email : socialmedia@france-galop.com

Site web : www.parislongchamp.com

Stationnement facile : Boulevard Anatole France

Ticketmaster France

PDG : François THOMINET

101 avenue François Arago

92017 NANTERRE Cedex

Site web : www.ticketmaster.fr

Service client : https://help.ticketmaster.fr/hc/fr



Les 14 setlists de la tournée "Sixty" des Rolling Stones par Ronnie Wood

Pendant que les Stones répètent, Ronnie Wood dessine des setlists sur de grandes toiles, en y déposant les chansons et les touches dans lesquelles elles se trouvent. Ces setlists sont accrochées sur les murs de la salle de répétition pour savoir où les Stones sont allés mais également où ils vont faire escale. Ronnie Wood les illustre et parfois Keith Richards et Mick Jagger ajoutent des petits gribouillis.

Ainsi, au cours des deux dernières décennies, les chansons que les Rolling Stones ont jouées lors de répétitions, de concerts et de sessions en studio ont été transcrites par Ronnie Wood dans une série de setlists peintes à la main. Le résultat est une collection unique de toiles qui documentent leurs tournées à travers le monde.

Bien qu'elles soient imprimées sur un papier lithographique de haute qualité format A2, leur prix de vente fixé à 90 € 00 pièce me semble bien élevé, même pour un fan !

En comparant ces 14 setlists, on peut établir un classement des morceaux des plus au moins joués à l'occasion de cette tournée européenne :

Honky tonk women

I can’t always get what you want

Jumpin' Jack flash

Midnight rambler

Miss you

Out of time

Paint it black

Satisfaction

Start me up

Sympathy for the devil

Tumbling dice

Gimme shelter

Living in a ghost town

Street fighting man

19th Nervous breakdown

You got the silver

Connection

Happy

Slipping away

14

14

14

14

14

14

14

14

14

14

14

13

13

13

8

8

7

7

6

Let's spend the night together

Wild horses

Angie

Like a rolling stone

Beast of burden

Dead flowers

Get off my cloud

Rocks off

All down the line

Bitch

Can’t you hear me knocking

Fool to cry

I wanna be your man

Out of control

Ruby tuesday

Sad, sad, sad

She’s a rainbow

Sweet Virginia

You got me rocking

5

4

3

3

2

2

2

2

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1 

1


Au total, ce sont 38 chansons qui ont été interprétées (34 par Mick Jagger et 4 par Keith Richards) à l'occasion de ces 14 concerts dont seulement 11 l'ont été à tous. S'agissant de Street fighting qui en principe aurait dû débuter chacun de ces 14 concerts, il a été remplacé par Get off my cloud pour celui de Hyde Park 2 du 3 juillet.

Enfin, pour le fun, une dernière anecdote : le 9 juin 2002, les Rolling Stones ont joué au stade Anfield de Liverpool, ville de naissance des Beatles, et ont interprété "I wanna be your man" (Je veux être ton homme). Et ce morceau, il a été composé en 1963 par le duo Lennon/McCartney et était destiné à être chanté par Ringo Star. Finalement les Beatles l’offriront aux Stones !  

Ronnie WOOD

Site web : https://shop.ronniewood.com


Sologne Frais s'ouvre aux particuliers

C'est en 1981 que deux employés de la charcuterie Germanaud, une entreprise familiale fondée en 1961, ont eu l'idée de s'associer et de créer Sologne Frais, afin d'alimenter en produits de charcuterie et de viandes, les restaurateurs et les épiceries de la région Centre.

En 2014Samuel Fourré, le fils de Michel Fourré, un des 2 fondateurs revu avec grand plaisir le samedi 6 août, a repris cette entreprise. Et depuis le 22 avril 2022, cette maison fournit désormais la clientèle particulière (enfin !) au sein d'un magasin flambant neuf et particulièrement appétant. Bien sûr on peut s'y fournir en produits de charcuteries et de viandes de boucheries, mais aussi en fromages et en vins ainsi que d'autres articles d'épicerie.

Niveau cochonnailles, le panel des spécialités charcutières est vaste et alléchant ! Cela va du filet mignon à la ventrèche en passant par l'échine, sous forme de côtes ou de rôti, et l'araignée, agrémentée de piment d'Espelette. Les spécialités régionales s'offrent une belle partition, comme les Rillons de Touraine, normaux ou cocktails, l'andouillette, le pâté de tête persillé, le boudin noir, les rillettes de Tours, qui bénéficient d'une IGP (pas celles du Mans) et qui peuvent donc contenir du vin blanc, de l'eau de vie, de l’arôme PatRelle® ou du colorant E150. Mais le reste de l'hexagone et quelques pays frontaliers ne sont pas en reste avec l'andouille de Guémené (et non de Guéménée !), le jambon "Ibaïama" d'Éric Mayté ainsi que son incomparable saucisson béret basque, la coppaCorse ou Di Parma, la rosette de Lyon, le chorizoRioja ou Ibérico Bellota, bref de quoi honoré la Saint-Cochon quand on veut et en toute quiétude ! Beaucoup de ces spécialités sont fabriquées par La Montlouisienne, une entreprise familiale charcutière créée en 1987 par des artisans charcutiers, et reprise en 2006 par Fourré.

On n'oublie pas les viandes de veau et d'agneau, mais surtout celle de bœuf, avec de magnifiques côtes charnues et bien persillées (le gras, y'a qu'ça de vrai !), qu'elles soient d'Aquitaine, de Galice sous forme de "tomahawk" maturé, ou d'ailleurs. Le seul reproche que je ferais à leur propos, c'est l'emploi de ce terme "maturé", une appellation très ronflante et à la mode, plus que celle "rassise" qu'utilisait les bouchers il y a 50 ans, à l'épique époque du contrôle des prix ! Parler de maturation, d'accord c'est bien, mais de sa durée ce serait encore mieux ! Imagine-t ’on un viticulteur vous parler d'un de ses vieux vins et oublier qu'il vous décline son millésime ? Entre une semaine, comme le font la plupart des grandes surfaces, et trois semaines et plus de "rassissement" comme le pratique tout boucher consciencieux, il y a une sacrée différence gustative. Une différence qui a un coût, dû à l'épluchage qu'occasionne cette phase de repos au froid. Et ce rassissement, je le préfère de loin fait en carcasse, demi-carcasse ou ART8 et AV5, mais pas en morceaux, une aberration pour moi ! Mais ça fait bien d'avoir une vitrine à la vue de la clientèle et des morceaux qui "vieillissent" dedans.

Dernière remarque et suggestion : si la liste des allergènes comme le prévoit la réglementation est bien indiquée pour chaque gâteau, par contre, niveau composition des pâtisseries, j'aurais bien aimé en savoir plus ... sauf à le demander chaque fois à l'une des deux responsables !

 

* Ce dessert était tellement savoureux qu'il nous a de nouveau tenu compagnie le 23 juillet 2022 pour nous préparer à affronter le concert des Stones à Longchamp dans les meilleures dispositions ! 

La cerise sur le gâteau de cette nouvelle boutique, c'est son rayon fromages. Il est particulièrement bien achalandé et varié. S'y côtoient les vaches, chèvres et brebis, à l’instar du Comté de 24 mois d’affinage, du Gruyère Suisse de 12/15 mois d’affinage, du Morbier, du Bleu de Gex, de l'Abondance fermier, du Beaufort de chalet d'alpage, du Brie de Meaux, du Brillat-Savarin, de la Comtesse de Vichy, du Cantal, du Saint-Nectaire fermier, du Bleu des Causses, de la Belle du Cher fermier (en forme de téton !), du Galet de Touraine, de l'original Boyard, de l'exceptionnel Roquefort Carles (un des 2 seuls artisanaux avec celui du Vieux-Berger), et encore bien d'autres, tout ceux-ci au lait cru bien entendu. Mais les amateurs de pâtes pasteurisées trouveront également leur bonheur, avec de la Fourme d'Ambert (alors que celle de Montbrison est au lait cru, étonnant ?), du Bleu de Laqueuille, un Mini Gaperon, du Rouleau fumé, du Stilton, du Shropshire ... pour ne citer qu'eux.

Sauf oubli de ma part dans le créneau des laits crus, l'offre pourrait fort bien s'élargir avec un Camembert de Normandie fermier, un Salers tradition, un Ossau-Iraty fermier, une Mimolette française, et pourquoi pas avec quelques fromages anglais comme le Sparkenhoe Red Leicester, voir le Sparkenhoe Shropshire blue et le Stichelton de "The Fine Cheese".

Le stand des vins ne manque pas non plus d'attraits, avec notamment un bel échantillonnage de chez Chapoutier et du régional Château de la PreslePour la partie épicerie, j'ai remarqué quelques produits Martin-Pouret, de très intéressantes huiles d'olive Grecques comme "Sitia" et "Kalamata", et des conserves de chez Rougié

Après ces deux premières visites enthousiasmantes, d'autres suivront immanquablement ...

 

NB : Le seul bémol rencontré, c’est le 3 septembre 2022, à l'occasion de la création de notre carte de fidélité de cet établissement. Nous n'avions pas eu le temps de la finaliser le 6 août et les quelques achats antérieurs n'ont pas été pris en compte ... pas très commerçant tout ça !

Sologne Frais

Responsable : Samuel FOURRÉ

64 rue André Boulle

41000 BLOIS

Tél. : 02 54 55 30 60

Email : contact@solognefrais.fr

Site web : https://sologne-frais.fr

Ouvert du lundi au jeudi de samedi 


Le Bistrot des Hauts de Loire, une remise en cause s'impose !

Dans notre famille, quand on ne sait pas quoi s'offrir pour fêter un événement, la formule du Coffret cadeau gourmand est fort souvent de mise. Pour Noël 2021, notre fille Carole a choisi cette option, version Bistrot des Hauts de Loire. Nos trois expériences précédentes nous avaient enchantés, cette quatrième aurait dû normalement s'inscrire dans cet objectif. Manque de chance, celui-ci n'a pas été atteint ...

Le 11 mars 2022, lors du pot de départ en retraite de Rémy Giraud, j'avais demandé à Eric Hertz, le directeur du "Domaine des Hauts de Loire", les raisons du passage du prix de son menu Bib gourmand de 34 à 39 € 00, plaçant de facto celui-ci hors du champ de cette distinction. Il m'avait avancé que l'augmentation importantes du prix des denrées depuis le début 2022 ne lui permettait plus de respecter le critère tarifaire de Michelin fixé à 34 € 00. Dont acte. Le seul problème, c'est qu'à la parution du Michelin 2022, cette honorable maison, non seulement n'a plus son Bib gourmand pour son bistrot mais s'est aussi vu rétrograder à 1 étoile pour son gastro ! Que va alors normalement penser un lecteur de ce guide à la lecture de la page consacrée aux Hauts de Loire ? Certainement que cet établissement est sur une pente descendante pour ses 2 restaurants., ce qui n'est pas bon du tout pour son image. Je persiste à considérer qu'il aurait peut-être été plus opportun de revoir la conception des plats et de concevoir en corollaire un menu idoine, d'autant que pour tenir compte de toutes ces augmentations, le Bibendum a décidé de rehausser la mire le 1er mai 2022, mais sans en informer les restaurateurs (c'est intelligent !), fixant dorénavant à 37 € 00 maximum pour la province et à 41 € 00 pour Paris, le prix du menu Bib gourmand.

Nous avons donc choisi de valider le cadeau de notre fille pour un déjeuner le 9 août 2022. Avec la chaleur ambiante de ce jour-là, les tables ont été dressées dans le jardin. Sage décision, d'autant qu'elles bénéficient toutes d'un petit parasol carré pour protéger ses occupants du soleil. Nous commençons notre escapade par une coupe de Champagne Christian Busin à Verzenay, composé de 60% de Pinot noir et 40% de Chardonnay dosé à 6,5 g/l, le seuil raisonnable qu'il convient de ne pas franchir pour un brut. Ce Champagne de récoltant-manipulant est agréable, bien brut et vineux, et s'accompagnent de 2 tranches de cake aux olives et emmental, et de quelques tomates (nous aurons l'agréable surprise de découvrir en partant, que ces 2 coupes nous ont été offertes par la maison !). Pour le pain d'accompagnement, le traditionnel pain de partage est toujours de mise, mais sa mie est pâteuse, pas assez cuite.

Je passe aux contenus de nos déjeuners.

Celui de Pascale :

- L’œuf fermier d’Anne Lamy, courgettes et bolognaise de légumes, tomme de Touraine, gomasio aux amandes : la présentation est soignée et agréable. Papillairement, mon épouse est satisfaite. C'est "le plat" qui est resté dans l'esprit de ce Bistrot.

- Brochette de rognons de veau à la moutarde à l’ancienne Martin Pouret : la présentation n’est pas trop mal mais elle reste quand même en retrait de celle des années précédentes (Cf. diaporama ci-dessous). Par contre, au niveau cuisson et goût, mon épouse ne trouve rien à dire. 

- La pêche, sorbet abricot, fruit frais, coulis de groseilles au Palmarosa : décidemment, sans jeu de mots, le visuel "pêche" ! Il suffit effectivement de regarder la photo de ce plat pour comprendre que la confection de ce dessert est très rudimentaire. L'architecture des saveurs est mieux maitrisée. 

Le mien :

- Tomates anciennes, caillé de chèvre de la Cabinette, kalacassis, huile de basilic (non, huile "au" basilic !) : comme me l'a qualifié un très bon ami quand il a vu la photo de cette entrée, "ça fait plutôt bouillasseux" ! Quatre morceaux de tomates, mal taillés et agencés n'importe comment, qui se battent en duel, une petite feuille de salade, un caillé mal égoutté, bref l'ensemble fait peine à voir ! Visuellement et gustativement, ce serait acceptable ... dans une cafétaria.

Tartare de bœuf au couteau assaisonné par vos soins, frites maison : j'attendais beaucoup de ce plat, car j'aime bien le tartare, surtout quand on me laisse le préparer avec les ingrédients idoines : viande hachée au couteau, jaune d'œuf, sauce Worcester, tabasco, câpres, moutarde et sel. Je n'aurais pas crié au scandale si j'avais bénéficié également de quelques cornichons et d'un bon ketchup. Si jusque-là tout va bien, ça se gâte par contre avec les frites, indignes de porter ici un tel patronyme ! Maronnasses, mollassonnes, manquant cruellement de croustillant, comment peut-on servir une telle garniture dans ce Bistrot ?  

Le vacherin aux cassis, parfum de violettes, chantilly : parmi mes 3 choix, c'est celui qui a été le plus convaincant, visuellement et gustativement, avec un parfum de violette bien dosé et pas trop envoutant.

 

À la lecture de ce commentaire très critique, plutôt inhabituel pour moi, vous aurez compris que la qualité de la prestation servie ce 9 août 2022 à cette table créée en 2018, n'est pas en rapport avec sa renommée et son passé. D'ailleurs, même si le Michelin avait monté le niveau tarifaire de son Bib gourmand à 39 € 00, notre déjeuner n'aurait pas mérité cette distinction. Le chef qui officie ici m'a semblé perdu et submergé par la tâche qui lui a été confiée. Quant au service, jeune et fort sympathique, il manque d'expérience et fait trop d'erreurs au moment de l'attribution des plats. Le seul à surnager dans ce naufrage, c'est Emmanuel, le responsable de salle, à qui nous avons fait part de nos remarques et déceptions. Il en était apparemment conscient et désolé. Je n'ai pas pu toutefois les transmettre à Eric Hertz. Par contre, je suis tout disposer à lui en faire part et en discuter s'il le juge nécessaire, histoire de faire progresser la prestation et aider ainsi à redresser la barre, il est encore temps !  

Bistrot des Hauts de Loire

79 rue Gabriel Navard

Chef exécutif : Dominique PÉPIN

Tél. : 02 54 20 76 44

Email : hauts-loire@relaischateaux.com

Site web : www.domainehautsdeloire.com

Ouvert tous les jours sauf le jeudi soir


Déjeuner à Fleur de Loire, au restaurant "Christophe Hay"

Après l'épique épisode de l'inauguration de "Fleur de Loire" que nous avons manquée, la faute au service de la Poste qui aurait égaré pas mal de cartons d'invitation, et des interventions incisives de ma part sur les réseaux sociaux et sur ce site (j'ai toujours beaucoup de mal à canaliser ma colère !), tout est rentré dans l'ordre après un appel téléphonique de Louise Jean-Baptiste et un cadeau de compensation de Christophe Hay, un "Coffret Echappée Gastronomique en 9 services pour 2 personnes" !

Finalement je ne regrette rien de cet épiphénomène, d'autant qu'à cette inauguration, il m'aurait fallu supporter la présence du "poutinien" Maurice Leroy qui travaille en Russie comme directeur général adjoint de l’entreprise Mosinjproekt, attelée au chantier du Grand Moscou, bref une belle ordure d'évitée !

En accord avec la direction, nous avons choisi le jeudi 18 août 2022 pour valider cette offrande.

Notre déjeuner commence par une coupe de Saumur de Sophie & Jean-Christophe Bonin. J'ai oublié de demander à Hugo Vasseur entrant dans sa composition, mais ce breuvage est vineux et bien brut. Parfait pour tenir compagnie aux 2 salves d'amuse-bouche. La première, avec une Friture de gardon et son condiment à la moutarde d'Orléans et à l'ail des ours, et une Feuille de consoude gaufrée et son gel au agrumes, deux très bons classiques de la maison. La seconde, en trois actes : une savoureuse Gavotte croustillante enfermant un crémeux de Gouda de Touraine - des originaux Pois chiches de Beauce fumés déposés sur une petite tuile croquante - une fine et délicieuse Tartelette de tarama de brochet de Loire recouverte d'un voile de pomelos.

Pour affronter les 7 services qui vont suivre, nous avons droit à 2 beurres, demi-sel et au caviar, une coupelle d'huile de colza, mais surtout à un pain feuilleté maison à la menthe-coq du potager du chef. C'est une véritable tuerie ! J'ai d'ailleurs félicité quelques jours plus tard son élaborateur, Alexandre Gabriel, le chef boulanger de Fleur de Loire et de La Table d'à Côté ! Le service de ce pain ne doit surtout pas être abandonné, mon cher Christophe !

Je n'ai jamais été un fan du "Caviar". Une fois de plus, je campe sur mes positions avec cette quenelle de Caviar Osciètre de Sologne posée sur un ensemble d'haricots verts et beurre et un tronçon d'esturgeon cuit au bouillon. Certes c'est bon, mais je ne suis toujours pas transcendé par l'incorporation de cet ingrédient dans un menu, exception faite à La Maison Médard !

On passe au Mulet de Loire. Il est travaillé en tartare mélangé à du concombre et un vinaigre au coucou (et non de coucou !!!), des arêtes croustillantes et une cuillère de mayonnaise au jus d'arêtes. L'ensemble est magnifique !

Avec son potager dirigé par Alain Gaillard, assisté de Louise & Laurent, notre Christophe dispose d'un vaste panel de variétés de tomates. J'y ai découvert quelques jours plus tard, l'incroyable Tomate des voyageurs. Avec l'une d'elle ou plusieurs variétés (?), il nous propose de déguster ce 'fruit' en concentré comme une tarte, agrémenté d'une eau à la feuille de Sechuan. Je dois avouer que c'est la composition qui m'a le moins satisfait papillairement. Sa concentration lui a donné une sucrosité que j'ai eu du mal à supporter comme deuxième opus de notre déroulé gustatif. 

Christophe Hay s'est forgé depuis son arrivée à Montlivault en 2014 une renommée de spécialiste des poissons de Loire. Après avoir exploré le silure, dont l'intérêt gustatif est plus que limité, j'appréhendais de manger du Barbeau dont mon père, quand j'étais petit, n'arrêtait pas de m'en dire le plus grand mal ! Mais Confit dans de l'huile de colza, paré de navet Sweet Bell, de pousses de colza et de ses graines en condiment, je dois avouer que cette idée préconçue forgée et entretenue au fil des années, n'était pas justifiée ! Cette façon de le désarêter et de le cuisiner est aussi délicate que délicieuse. Même mon épouse, qui n'apprécie pas ordinairement les poissons de Loire, mis à part le sandre et la perche, a trouvé ce plat superbe !

Puisque je viens d'en parler, la quatrième prestation fait honneur à l'un des occupants de la Loire trop souvent méprisé. Pourtant, il peut être magnifié quand il est proposé sous cette appellation : Carpe à la Chambord, truffe aestivum, écrevisse, sauce au vin de Cheverny. Lors de mon stage dans les cuisines de Bernard Robin en décembre 1983, j'avais assisté et participé (humblement !) à sa préparation. Depuis, j'en suis un fervent défenseur ! Et si la version de Christophe est différente, moins copieuse et un peu plus guindée, elle n'en demeure pas moins excellente. Surtout que depuis sa création et mise en place en 2016 dans sa nouvelle Maison d'à Côté, il l'a enrichie (sur mon conseil !) d'un morceau de carpe poêlée

Nous faisons une petite et sympathique pause végétale grâce à un exercice sur l'Aubergine. D'abord grillée à la flamme, ensuite en caviar dans une raviole et pour conclure en "eau", avec quelques feuilles de basilic frit.   

L'autre spécificité de Christophe Hay, c'est de disposer d'un élevage de bœuf wagyu (en fait un bœuf de Kobe élevé hors des frontières japonaises) dans la Loire-Atlantique, une viande bovine certes très bonne, mais surtout très à la mode et donc chère. Depuis leur naissance jusqu’à leur 3 ans, ces bêtes sont élevées en prairie et nourries au lin. Par contre, au cours des 6 derniers mois, ils sont installés dans des box où ils sont massés par des brosses mécaniques … et en musique (rock ou classique, pas de précision !), afin de leur donner un maximum de calme. Cette viande, Christophe la propose* dans son menu en 9 escales (par contre dans celui à 158 € 00 en 6 services, c'est avec un supplément de 30 € 00 !) en ces termes : Bœuf Wagyu de notre élevage, pomme de terre nouvelle, oignon rouge de Florence, wasabina. Si je voulais ergoter, ce qui est normal chez un "Poulet", le fait de mettre "Bœuf wagyu" sans autre précision peut permettre à tout client, grâce aux dispositions de l'article L.211-1 du Code de la consommation, de demander qu'on lui serve du "Filet" ou tout autre morceau aussi noble ! Comme on nous a accordé du "Faux-filet" (j'ai toutefois été obligé de demander cette précision à Charles) et que nous étions quand même invités gracieusement, je n'ai rien dit ... ou presque. Reste que ce plat est de haut niveau et que le "Faux-filet" était très tendre.

Avant d'attaquer la partie sucrée, nous avons droit à un Fromage de chèvre de la ferme de Bréviande mousse légère, copeaux, poire tapée, fleurs et herbes sauvages. Esthétiquement, sa présentation multicolore est féerique et suscite l'envie de la déguster sans aucune retenue. Et comme gustativement, c'est très réussi, nous sommes ravis de cette découverte.

 

* elle est également proposée "maturée" (sans aucune précision quant à sa durée, ce qui est nul !) à Amour blanc en "carré" à 20 € 00 les 100 g et en "faux-filet" à 25 € 00 les 100g.

Désormais, le chef pâtissier qui officie à Fleur de Loire, c'est le tout jeune et chevronné Maxime Maniez. J'ai déjà eu l'occasion de vous faire l'éloge de tout son talent dans un commentaire précédent à propos du "Kiosque à pâtisseries". Après ce déjeuner, je réitère et je confirme tout le bien que j'en pense !

Histoire de patienter, il nous propose un prédessert élaboré à partir d'une variété de courge dont je n'ai pas saisi le nom. La présentation est sobre et cette courge, de couleur jaune, est bien moelleuse et savoureuse. Elle est parfumée avec une crème vanillée infusée durant 48 heures, associée à un gel citronné, un goûtu sorbet citron du jardin et un peu de thym.

On embraye ensuite avec un Chocolat pure origine Pérou, tuile Oabika, baies de Mai, agastache cristallisée. Quelle légèreté et quelle classe avec ce premier dessert dont j'ai d'ailleurs filmé la préparation à laquelle la ravissante et diserte Manon participait.

Comme second dessert, je ne pouvais pas rêver mieux avec ce Soufflé aux framboises, pomelos de notre serre, Timut du jardin. Assurée par Clément, j'ai également suivi son exécution, et encore appris quelques "trucs", comme la déshydratation de la framboise pour renforcer son acidité et sa saveur, et la préparation d'un gel de framboise posé sur le soufflé en fin de cuisson, ce qui lui procure un visuel surprenant et flatteur. 

D'habitude, les mignardises sont agréables et plaisantes. Très rarement, elles peuvent éclipser ce qui a précédé. Là, avec Maxime, c'est une tout autre affaire ! On entre dans une autre galaxie, celle des associations de saveurs et de textures magiques. Pour vous en convaincre et saliver, en voici la liste : Pâte de fruits bergamote, herbe sauge ananas - Chocolat ganache au miel de sarrasin, sarrasin soufflé - Nougat au miel de persil, gel abricot et persil frais - Sablé amande, pêche et compotée de pêche, sureau frais et estragon - Nonette aux épices, confiture de groseilles à maquereau, glaçage au rhum blanc et oxalis.

S'agissant des accompagnements vineux, je n'ai pas voulu abuser de la situation et Hugo Vasseur, à notre demande, nous a seulement choisi deux vins. Un blanc 2020 de Saumur de chez Brendan Stater-West, un tout jeune domaine chapeauté par Romain Guiberteau, et un rouge 2016 de Saumur-Champigny de Richard Desouche. Ils ont parfaitement assuré leur rôle d’escorte.

 

Pour conclure, je voudrais remercier chaleureusement Christophe Hay pour ce cadeau inestimable qui nous a permis de découvrir son nouveau décor, sa nouvelle cuisine, ses nouvelles assiettes, raffinées, sans luxe ostentatoire, aux détails très recherchés, comme celles avec des écailles de poisson pour le service de la Carpe à la Chambord. Même le couteau a été méticuleusement pensé puis fabriqué dans du bois de fûtreau, avec une fin de lame en forme d'étrave. Enfin, il me tient à cœur de féliciter et remercier toute sa jeune équipe, accueillante, souriante et disponible, une équipe qui m'a supporté dans mes nombreuses allées et venues, et qui a grandement participé à la vidéo que j'ai pu tourner en ce haut lieu culinaire ... À ce propos, il devrait sans problème récupérer les 2 étoiles conquises en 2019 pour La Maison d'à Côté, et donc déstresser !

 

NB : une grosse et très agréable surprise en consultant à la mi-octobre 2022 le site "Restaurants Michelin" et d'y découvrir que "Fleur de Loire" est désormais doublement étoilée ! Si maintenant le Michelin devient réactif en cours d'année, mais où va-t-on ?

Fleur de Loire

Propriétaire/Locataire/Chef : Christophe HAY

Chef exécutif : Baptiste INGOUF - Chef pâtissier : Maxime MANIEZ - Chef boulanger : Alexandre GABRIEL

En salle : Sébastien DURANCE Hugo VASSEUR - Margot

26 quai Villebois Mareuil

41000 BLOIS

Tél. : 02 46 68 01 20

Email : contact@fleurdeloire.com

Site web : https://fleurdeloire.com/fr/


Le nouveau potager de Christophe Hay

En quittant son restaurant 2 étoiles de Montlivault, La Maison d'à Côté, il fallait bien que Christophe Hay retrouve dans son nouvel écrin hôtelier, Fleur de Loire à Blois, un potager à la hauteur de ses ambitions légumières et fruitières. Grâce à Marc Gricourt, le maire de la préfecture de Loir-et-Cher, un terrain d'un peu plus d'un hectare a été mis à sa disposition au 32 rue du Colombier, à quelques hectomètres seulement de Fleur de Loire. Ainsi, à l'instar de son maître Monsieur Paul, son aventure maraichère va donc pouvoir se poursuivre sereinement.

A terme, le but à atteindre est une totale autonomie en fruits et en légumes pour les 3 restaurants de Christophe Hay. A savoir, "Amour blanc" et "Christophe Hay" de Fleur de Loire à Blois, et "La Table d'à Côté", à Ardon, près d'Orléans.

Juste en face de ce nouveau potager, un terrain d'une superficie de 2000 m2 va accueillir un conservatoire de l'asperge où seront cultivées entre 30 et 50 variétés de ce légume, ainsi qu'un conservatoire de la pomme de terre.

Afin de mieux visualiser le potager de Christophe Hay et l'incroyable panel des variétés légumières qui y sont cultivées, la vidéo ci-dessous va vous permettre de découvrir ce nouveau lieu d'expression gustative de Christophe Hay et de ses équipes ...

Le potager de Christophe HAY

Chef jardiner : Alain GAILLARD, assisté de Louise et Laurent

32 rue du Colombier

41000 BLOIS-VIENNE


Connaissez-vous le "Mangalica" ?

Pourdebon est un site de vente directe de produits alimentaires qui regroupe environ 500 producteurs français. On y trouve pêle-mêle des bouchers, charcutiers, épiciers, viticulteurs, maraîcherspoissonniers et traiteurs, répartis aux quatre coins de la France. Tous ces producteurs et artisans sont sélectionnés sur des critères objectifs de qualité (Meilleurs Ouvriers de France, Label AOP, AOC, Bio ou AB, Collège Culinaire de France, Médaillé du Concours Général Agricole...), mais aussi et plus largement sur la base d'une pratique de production raisonnée et artisanale initiée dans le respect de l'environnement. Pour les commandes de produits frais (ce qui représente à peu près 75 % de leur activité) et leur livraison, Pourdebon passe par le réseau Chronofresh. La livraison est offerte à partir de 50 € 00 de produits achetés chez un même producteur.

Le Mangalica (prononcez "Mangalitza"), est un cochon très rustique, familièrement appelé "cochon laineux" ou encore "cochon mouton". Il est originaire de l'Europe de l'Est, et plus précisément de l'Empire Austro-Hongrois où il est apparu en 1830. C'est l'une des plus anciennes races porcines. Et pour la petite histoire, en hongrois, Mangalica signifie "viande de cochon avec beaucoup de lard", c'est tout dire ! Elle est issue d'un croisement entre des porcs classiques de la région danubienne (races Szalonta et Bakony*) et des cochons Sumadija (de souche méditerranéenne), offerts à l’époque par un prince serbe à l’archiduc Joseph Anton Johann. D’abord réservée au cercle rapproché des Habsbourg, la race fut peu à peu popularisée et officiellement reconnue en 1927. Toutefois elle se trouve menacée d'extinction dès 1970 et au début des années 1990, on recense seulement 160 cochons laineux en Hongrie. Heureusement en 1991Juan Vicente Olmos, un chef d’entreprise espagnol qui recherchait des cochons gras capables de fournir des jambons haut de gamme, et un ingénieur agronome hongrois, vont sauver la race de la disparition. Et pour assurer son maintien, le parlement hongrois a classé en 2004 cette race au Patrimoine National Gastronomique. Le cheptel hongrois est ainsi passé de 7 000 têtes en 2010 à plus de 25 000 aujourd’hui ! 

 

* Ne pas la confondre avec la "Balkany" qui est autre race de cochon, dite "cochon non payeur", élevée et engraissée à Levallois-Perret, à Giverny et à Marrakech ainsi qu'à Saint-Martin où il se consomme arrosé de "Pamplemousse"

En France, le cochon "Mangalica" est élevé aujourd'hui par quelques passionnés qui ont décidé de le mettre à l'honneur, tant cette race dispose de grandes qualités organoleptiques, donnant notamment une chair finepersilléemoelleuse et très savoureuse. A priori, sur l'île de Groix, un passionné, qui a déjà planté de la vigne, va assurer son élevage. Enfin, du côté de Fougères-sur-Bièvre, j'ai aperçu une truie gambadant avec des moutons (Cf. diaporama ci-dessus).

Ma commande sur le site "Pourdebon" provient du Domaine du Catié. Il est situé à 800 mètres d’altitude, sur un domaine forestier où sont produits des résineux. Ainsi est née chez Cyril Berry l’idée du sylvopastoralisme et de la mise en pratique d’un élevage en forêt. Le cochon s’est naturellement imposé, compte tenu notamment d'une forte tradition charcutière dans le sud du Tarn ! 

Pour obtenir une chair et un gras exceptionnels, ces cochons doivent pouvoir brouter toute la journée de l’herbe, des ronces et pleins d’autres bonnes choses. Pour préserver leur pâturage, Cyril Berry ne met pas plus de 10 à 15 cochons par hectare dans ses parcs. Tous les jours, il leur donne de l’orge germée qu'il complète pour les protéines, d’un peu de pois germés avec du foin ou de la luzerne à satiété. Tous les cochons naissent et sont élevés sur le domaine. Les plus belles bêtes sont nourries jusqu’à deux ans et demi. Depuis peu, sur les 6 derniers mois, il les affine en augmentant légèrement leur alimentation afin d’accroître leur proportion de gras intramusculaire. Grâce à ce processus, le Mangalica a un très gros potentiel gastronomique.

Enfin, pour valoriser cette viande si particulière, Cyril Berry utilise dans ses différentes préparations charcutières, des poivres haut de gamme, de la fleur de sel ou du gros sel brut de l’océan. Autant de petites attentions qui permettent d'obtenir une minéralité nécessaire à soutenir la finesse de ce gras.

Pour cette première commande, j'ai exploré les Tranches d'épaule avec échine de porcelet Mangalica, les pieds de cochon Mangalica et un saucisson de Porc Mangalica "la Grume du Catié". Faites à la plancha le 4 septembre 2022, les tranches d'épaules ont été très appréciées de nos convives du jour. Le saucisson, à base de Mangalica de 30 mois, fait preuve de beaucoup de caractère. Quant aux pieds de cochon, de petits gabarits par rapport à ceux classiques du commerce, ils ont été congelés dans l'optique d'une dégustation ultérieure. 

Pourdebon

 2 rue Paul Vaillant Couturier

92300 LEVALLOIS-PERRET

Tél. : 09 77 55 77 95

Email : service.client@pourdebon.com

Site web : www.pourdebon.com

Domaine du Catié

Cyril BERRY

Le Bourg

81240 LE RIALET

Tél : 07 60 80 23 33

Email : contact@domaine-du-catie.fr

Site web : domaine-du-catie.fr



"Les Cadets" de Nantes, une gourmande adresse à découvrir et à retenir

Ils sont 3 jeunes professionnels de la restauration qui ont décidé en 2021, dans un contexte économique compliqué, de tenter l'aventure d'ouvrir leur restaurant ! L'un d'entre eux, Charles Bernabé, je l'ai découvert et apprécié le 14 juin 2014 à La Maison d'à Côté lors d'un premier déjeuner qui en appellera d'autres, où il officiait sous la coupe de Christophe Hay. Il participera d'ailleurs à son ascension étoilée (1 étoile en 2015 et 2 étoiles en 2019). Quant à son frère Tristan, et à Lucas Badé, ses cadets de 3 ans, ils sont notamment passés par le Frenchie de Grégory Marchand, étoilé en 2019. C'est à Nantes, en juin/juillet, après plus d'une trentaine d'affaires visitées qu'ils découvrent un restaurant épicerie à acheter, Battos. L'établissement ne manque pas de caractère et est doté d'une belle surface. Bref, le 1er octobre 2021 ils en obtiennent les clefs ! Après 6 mois de travaux allant du sol au plafond sans oublier les murs, dont beaucoup seront faits par eux-mêmes, ils ouvrent "Les Cadets" le 29 mars 2022, un patronyme commercial choisi en corrélation à leur fraternité. Et comme un bonheur est rarement solitaire, ils reçoivent début avril 2022 le prix "Jeunes talents" de Gault et Millau, avec à la clef, une dotation de 25 000 € en matériel et en produits !

Côté cuisine, leur crédo c'est le produit, rien que le produit. Et avec le port de Nantes (oui, oui, Nantes est un port avec l'amicale complicité de Saint-Nazaire, le 4ème de l'hexagone, avec un trafic annuel de 30 millions de tonnes) ceux en provenance de la mer vont permettre à Charles de s'échapper de la cuisine des poissons de rivière pratiquée chez Christophe Hay. On ajoute que Nantes c'est aussi plus de 200 maraichers et la vache nantaise à disposition, et la gourmandise s'installe dans l'assiette ! Et si jamais un besoin urgent de produits se fait sentir, le marché de Talensac est à moins de 500 mètres à pied ! Et pour la clientèle, faute de pouvoir se garer dans la rue des Hauts Pavés, le vaste parking de la place Viarme situé à moins de 200 mètres fera l'affaire.

Les propositions gourmandes se déclinent dans 3 menus. Le premier, à 23 € 00 en 3 plats, ou à 19 € 00 en 2, est très séduisant pour qui veut se restaurer rapidement sans pour autant négliger un bel attrait gustatif. Le 7 septembre 2022, il m'aurait permis de savourer par exemple, un Poulpe grillé, tomate, aubergine et câpres, suivi par un Maquereau grillé, courgette et oignon nouveau, et conclu avec des Figues et fruits rouges, palet breton et ganache montée à la sauge. Bien sûr, afin découvrir au mieux la cuisine de ce nouvel antre culinaire, nous avons préféré explorer les surprises du menu idoine en 5 actes pour 45 € 00. Nous aurions bien été tenté par celui en 7 services pour 55 € 00, mais nous avions encore de la route à faire !

Pour débuter nos hostilités, rien de mieux qu'une coupe de Champagne (qui nous sera offerte, un grand merci aux 3 cadets !). Celui sélectionné par Les Cadets provient de la maison Lacourte-Godbillon. Il est le fruit d'une association de 85% de Pinot noir et de 15% de Chardonnay (Cf. Diaporama ci-dessus photo n° 6 pour plus de précisions). Bien brut et vineux, il se révèle parfait pour cette entame gustative. Pour lui tenir une consistante compagnie, Charles Bernabé nous sert d'abord une Brioche feuilletée suivie par un original et savoureux duo d'amuse-bouche : Aile de raie pochée, mayonnaise citronnée, sarrasin soufflé et pourpierTarama et œufs de cabillaud fumés. Pour l'escorte boulangère, Les Cadets font confiance à la production d'Au P'tit Pain Nantais de Stéphanie et Anthony et Ferré, sis 26 rue Jean-Jaurès, et ils ont bien raison ! Leur pain, élaboré avec du blé et des farines 100 % bretons de la Meunerie Guénégoest bien cuit, avec une mie bien alvéolée, une croûte craquante à souhait. Il est tellement bon, limite addictif, qu’il nécessitera le service d’un second plateau. Par contre, je n'ai pas été emballé par l'original beurre aux câpres maison qui l'accompagnait. Dernier détail d'importance, le couteau du repas est un Nontron, la grande classe !

La première entrée met en scène des Coques bretonnes agrémentées avec des courgettes en différentes textures, le tout soutenu par une divine soupe de crabes et langoustines. C'est très bien parti. Nous enchainons avec la seconde entrée qui apprête une Dorade royale. Sa chair nacrée bénéficie d'une cuisson pilepoil. Côté légumes, nous avons droit à du concombre, de l'aubergine grillée, des pignons de pin torréfiés et quelques feuilles d'agastache qui apporte une agréable petite note anisée. Nous nous délectons.

Place au premier plat. Il me donne l'occasion de faire une incursion en cuisine pour assister à son déroulé sous la houlette de Charles Bernabé, bien secondé par Luca Badé et Chloé. Le poisson mis à l'honneur est un Lieu jaune de ligne confit au beurre, une technique de cuisson délicate qui nécessite beaucoup de cette matière grasse dans la casserole. Mais au final, on obtient un Lieu jaune très moelleux et fort savoureux. Pour l'escorte, on dispose de petites moules de La Plaine-sur-Mer, de salicornes, d'une carotte de couleur, d'un crémeux de carottes et un fumet de poisson réduit subtilement souligné par un fumet de carottes, une pointe de Muscadet et de jus de citron, une divine sauce à se lécher les pattes arrières ! C'est un régal ! Pour ces 3 premiers services, Tristan Bernabé nous a choisi comme vin au verre, un Muscadet des Coteaux de la Loire 2019 du domaine Landron dont le cépage Melon de Bourgogne, alimenté par les orthogneiss de la Grande Ouche, lui confère une splendide tension et une superbe amplitude qui lui permette d’assurer beaucoup plus qu’un simple Muscadet.

Le second plat fait honneur à de la viande de vache nantaise, une race remise au goût du jour par une poignée d'éleveurs déterminés à la sauver de l'extinction (et si ça peut agacer, contrarier, emmouscailler les végans, c'est tant mieux !). Le morceau cuisiné est de la basse-côterassise pendant 6 semaines. Elle se situe dans la partie avant haute de l'animal. Elle est cuite presque bleue, comme je la préfère et est accompagnée de pomme de terre, d'oignons roses d'Armorique confits puis grillés, du chou kale et des anchois marinés. Notre extase papillaire continue ... Sur cette viande, difficile de continuer avec le Muscadet ! Tristan Bernabé nous sélectionne donc un verre de Côte Roannaise rouge 2021 issu de Gamay Saint-Romain planté sur granit. Fruité, gouleyant et légèrement épicé, il s'accommode fort bien avec cette Basse-côte.

Le cinquième et dernier service nous conduit à l'opus sucré du dessert, ce qui me vaut une seconde incursion en cuisine. Il est le fruit de la surprenante et coruscante association suivante : Fraises de pleine terrepétales de tomates de pleine terre confitspain de Gênes noisettesganache montée à la saugesorbet fraises et jus de tomateshuile infusée à la sauge (et non une huile de sauge, Charles !) et pousses d'agastache. C'est très frais et astucieusement parfumé, et ça conclut avec bonheur et douceur ce déjeuner du 7 septembre 2022. Seul petit regret, celui de ne pas avoir bénéficier d'une ou deux mignardises en plus, ce qui pourrait d'ailleurs justifier de faire passer ce menu de 45 à 46 € 00.

En conclusion, en moins de 6 mois ce restaurant Les Cadets s'est déjà imposé comme un lieu hautement gourmand de Nantes et plus, attirant de plus en plus de fines gueules de cette ville. Et cette tendance ne devrait pas faiblir dans les mois, voir les années à venir.

Reste maintenant à attendre le verdict des guides Gault & Millau, et Michelin.

Les Cadets

Aux commandes : Lucas BADÉ, Charles et Tristan BERNABÉ

15 rue des Hauts Pavés

44000 NANTES

Tél. :  09 86 57 01 46

Email : contact@restaurantlescadets.fr

Site web : www.restaurantlescadets.fr

Ouvert du mardi soir au samedi soir


Pas d'incursion en Bretagne sans galettes ni crêpes, et c'est au Galion

Addiction ou TPC (Trouble papillaire compulsif !), toujours est-il que pour nous, chaque incursion en Bretagne ne peut pas se concevoir sans une halte crêpièrevoire plus. Celle choisie pour cette soirée du 7 septembre 2022 se situe sur la vaste commune de Ploemeur (presque 40 km2 de superficie) à moins de 5 km de notre chambre d'hôtes (à oublier !). A notre arrivée, aucune place n'est immédiatement disponible. Il faut avouer que sa capacité ne doit pas excéder 30 places. Nous attendrons donc jusqu'à 20 h 30 pour qu'une table se libère. Le responsable est souriant et sympathique, et découvrira, après avoir battu sa coulpe, que Guéméné n'est pas la bonne orthographe pour l'Andouille originaire de cette ville.

Notre choix s'est porté sur une Galette complète pour Pascale, et une Galette andouille de "Guémené", donc avec un "e", pour bibi. Croustillantes et bien garnies, j'en aurais bien repris une seconde ! Mais le midi, nous avions déjeuné à Nantes, et il fallait aussi nous réserver pour le déjeuner du lendemain.

Finalement, nous avons conclu chacun par une crêpe. Elle est aux pommes poêlées, et non au sucre comme habituellement, pour Pascale, et aux pommes poêlées et CBS* pour moi. Là encore, rien à redire. Croustille et appétence sont au rendez-vous.

Pour le cidre, l'offre du Galion est relativement limitée, avec seulement trois de disponibles en bouteilles, dont le très commercial "Royal Guillevic". Ne connaissant pas celui "Bio Fermier" des 3 Frères, nous l'avons adopté, avec satisfaction.

 

* Cette crêperie utilise le terme CBS et cela risque à terme de la faire entrer en conflit avec la maison Le Roux de Quiberon. Car C.B.S.® est une marque déposée ! Dommage que je ne l'aie pas vu avant, j'aurais pu en faire part à son responsable ... 

Le Galion

Léandro CHAPALAIN

14 rue Sainte-Anne

56270 PLOEMEUR

Tél. : 02 22 21 74 07

Site web : www.facebook.com/LeGalionPloemeur


L'incroyable rapport qualité/prix du Gavrinis !

Référencé en 1978 dans le guide Michelin comme simple hôtel/restaurant, le Gavrinis décroche 2 ans plus tard le R, une distinction qui récompense les restaurants proposant un repas soigné à prix modéré pour moins de 42 F. En 1997, le guide Michelin abandonne son et passe au , une nouvelle distinction que Gavrinis engrange sans problème et conserve jusqu'en 2021 ! Car depuis le 22 mars 2022 bingo, c'est désormais une étoile qui scintille au frontispice du Gavrinis et récompense la cuisine que Luca Marteddu et son équipe y dispensent. Un honorable satisfécit pour ce jeune chef né à Beauvais le 25 avril 1992, passé notamment par plusieurs établissements étoilés de Pierre Gagnaire (Les Airelles et Pèir), avec ensuite quelques escales lointaines en Nouvelle-Zélande et en Australie, avant de poser sa toque et ses casseroles au Gavrinis en octobre 2019.

La salle, et notamment le service des vins, relève du domaine de Serge Lignières, en place ici depuis 2004, ancien directeur du magasin Hédiard à Paris, devenu cuisinier après un BTS d’hôtellerie, fort bien secondé dans ce nouvel exercice par les adorables et diserts Emilio et Matéo.

Initialement, j'avais réservé à l'Amphitryon de Lorient notre déjeuner du 8 septembre 2022 pour fêter avec Pascale nos 49 ans de vie commune. Et badaboum, Anthony Rault me rappelle quelques semaines plus tard pour m'avouer qu'il a commis une erreur et que l'Amphitryon est fermé à cette date. Le choix du Gavrinis, nouvel étoilé 2022, est donc dû au hasard et je dois avouer que je ne regrette pas du tout ce petit cafouillage, puisqu'il nous a permis de découvrir un restaurant étoilé d'un incroyable rapport qualité/prix. Et comme finalement nous irons à Lorient le 17 décembre 2022, après une nouvelle escale au Gavrinis, tout est au mieux dans le meilleur des mondes.

Lors de l'examen préalable du contenu des menus et de la carte du Gavrinis sur leur site, nous avions convenu d'un commun accord avec mon épouse, de tester le menu dégustation en 6 services pour 75 € 00. Avec toutefois une réserve, celle de pouvoir bénéficier d'un autre dessert que celui associant "Betterave et Framboise" dans l'hypothèse où il serait toujours proposé, n'appréciant pas ce goût terreux que manifeste trop souvent ce légume. Comme c'était le cas, nous avons sollicité cette faveur qui nous a été accordée sans sourcilier. Maintenant, place à son déroulé.

Quand j'ai opéré la sélection de ce restaurant parmi d'autres étoilés des environs, un argument décisif a largement influencé mon choix : pour l'apéritif, le Gavrinis proposait un Champagne rosé de saignée de la maison Geoffroy ! Dès lors, pour débuter notre déjeuner, il s'imposait. Pour lui tenir compagnie, cela commence très très fort avec un festival étourdissant de 5 amuse-bouche et de 2 patiences servis par l'espiègle et facétieux Matéo ! En voici le détail : Pain soufflé garni d'une crème de romarin et anchois - Emulsion de boudin noir à partager et ses tuiles de lin - Cône garni d'houmous de carottes, yaourt et épices - Tartelette de tartare de potimarron, crème légèrement fumée et noix râpées - Petit bateau garni de tourteau, crème de haddock et chou-rave - Tomate marinée, spiruline, crème glacée à la criste marine et eau de tomate (l'ajout de l'eau de tomate créé une magnifique marbrure dans l'assiette) - Brunoise de poivron, palourde et rouille de homard. 

Côté pains, nous avons droit à un premier pain brioché maison et un second en tranches issues d'un pain au levain naturel pétri et cuit par Serge Lignières (une tuerie !), qu'escortent deux beurres. Tout d'abord, un original mais bizarre (en début de repas) au café et un second au thé du jardin, légèrement citronné et plus dans mes goûts. Désormais, nous sommes parés pour affronter la suite avec envie et délectation !

Pour notre première assiette, le stylé et distingué Emilio nous présente, avec son inimitable accent italien, un Bar cuit au sel aromatisé, flanqué d'artichaut et d'ail noir, nappé d'une sauce au Noilly-Prat, et dans la seconde, nous disposons d’une Huître pochée dans sa coquille, accompagnée de chou-fleur, de raifort et d'une sauce tonnato constituée de thon et de câpres. Le vin blanc d’équipage choisi par Serge Lignièresest une rareté, puisqu'il s'agit du premier millésime de Julien Sefraoui-Nowak du Domaine des Célestes, installé à Vauvert non loin de Nîmes. Cette IGP Gard en millésime 2021 est composée de 70% de Clairette et de 30% de Viognier. Son mode d'élevage est très particulier puisque la Clairette a séjourné pendant 4 mois en barrique bourguignonne; pour le Viognier c'est la même durée, mais étrangement cela se passe dans un demi-muidd'acacia. Sa trame est élégante et très florale, avec une petite acidité communiquée par la Clairette, et une agréable touche de rondeur par le Viognier, sans toutefois égaler celle de ce cépage qui fait la notoriété du Condrieu. L’association met/vin est impeccable. 

Nous poursuivons notre parcours avec une grosse Langoustine servie tiédie (peut-être de la 10/15). Elle est agrémentée de billes de melon confit, de céleri, d'une pointe de gel citron et surtout d’une fantastique bisque de langoustines (les sauces du Gavrinis, c’est quelque chose !). Notre rêve éveillé continue. Pour le vin, on reste sur le précédent.

 

* Le muid est une ancienne mesure de futaille dont la capacité varie selon les provinces. Vers 1590, suivant une ordonnance d’Henri IV, un muid pour le vin équivalait à 200 pintes de Saint-Denis ou à 300 pintes de Paris, soit pratiquement 280 litres. De nos jours, le muid n’est plus utilisé. Il a été remplacé par le demi-muid, un réceptacle très courant en Europe et dans le monde entier. C’est un gros fût épais et très résistant qui est utilisé pour le transport des vins et des alcools qui contient généralement entre 500 à 650 litres. Le demi-muid permet aussi des élevages longs avec des cycles de réduction prolongée. Son emploi est conseillé pour l'élevage des cépages rouges méditerranéens comme la syrah, le grenache et le mourvèdre mais aussi pour les cépages blancs fins et aromatiques comme le sauvignon, le sémillon, le grenache, le muscat, le riesling, et le chardonnay.

Il ne se passe guère plus de 10 minutes pour découvrir la suite. En l'occurrence, une Lotte cuite meunière parée de mûres, de livèche et d'un fabuleux beurre blanc fumé réhaussé par une huile parfumée à la livèche et non "une huile de livèche" !  J'ouvre de nouveau cette fameuse parenthèse concernant ce vocabulaire volubile des cuisiniers qui affirment sans complexes nous servir des huiles de basilic, de livèche, d'ail des ours, de persil, de sauge, d'estragon, que sais-je encore, leur imagination n'ayant dans ce domaine d'autre limite que celle de leur débordante imagination ! Je rappelle qu'une huile végétale, pour se limiter volontairement à cette catégorie d'huile, est constituée de 99% de triglycérides, eux-mêmes composés d’acides gras et de glycérol; le 1% restant se compose de phospholipides, de lipides complexes, de constituants non triglycéridiques comme la vitamine E (tocophérol) et les phénols. De facto, elle provient donc exclusivement d'un fruit ou d'une graine qui contient des lipides à l'instar de l'amande, l'arachide, l'avocat, les germes de blé, le maïs, la noisette, la noix, les pépins de raisin, le sésame, le soja, le tournesol, etc. ... !  Et que je sache, le basilic, la livèche, l'ail des ours, le persil, la sauge, ou l'estragon ne contiennent pas de lipides qui permettraient d'extraire une huile ! Donc messieurs les cuisiniers arrêtez SVP cette course aux superlatifs trompeurs, revenez à plus de simplicité dans vos libellés ... et je ferme ma parenthèse, et le reste aussi !!!

Mais retournons à notre Lotte, également pourvue d'une Tartelette de joue de lotte confite, d'une réduction de Porto blanc (?) et de radis pluriels. Nous n'en croyons pas nos pupilles et papilles ! Comme ce plat est différent des deux précédents, Serge Lignières nous propose de l'épauler par un autre vin blanc. C'est un VDF 2018 du Clos Marie de Christophe Peyrus, associant à égalité Carignan blancClairette, Grenache gris et Malvoisie. Avec son nez complexe et intense, sa bouche élégante et longue, ce breuvage s'acquitte pleinement de sa mission.

Nous allons déjà aborder le quatrième service et nous n'avons pas vu le temps passé. Il fait honneur à un produit unique, du Veau de lait de Belle-Île-en-Mer. Il est rôti aux aromates et entouré d'une purée de prune rouge, d'aneth, de girolles et une nouvelle fois d'une sauce, en l'occurrence un jus de veau réduit, à se pâmer ! Et comme si ce plat ne se suffisait pas à lui-même, Luca Marteddu lui a conçu une gouteuse collaboration avec une petite écuelle contenant rognon et pied de veau, espuma d'herbes et pétales d'œillet d'Inde. Pour le vin, nous passons au rouge, mais pas notre estomac qui lui, est toujours au vert. A l'aveugle, j'ai pensé à un vin du sud de la France, de cépage Mourvèdre, Carignan ou similaire, et je n'ai pas reconnu comme me l'a révélé Serge Lignières, le Pinot noir d'une production d'Outre-Rhin de la région de Baden. C'est un VDP Ortsweine 2017 vieilles vignes de chez Lämmlin Schindler. Mais après vérification de l'étiquette, et bien ce n'est pas du Pinot noir cher Serge Lignières, mais du Blaufrankisch, un cépage autrichien, appelé aussi Lemberger, qui "aurait" un lien ancestral avec le Gamay !  

Nous passons directement au premier dessert. Il est composé de Rhubarbe pochée aux épices, de fraises de Plougastel, d'un sablé breton, d'une glace à l'anis vert, d'un granité à la rhubarbe et d'un coulis de fraises. C'est très frais, acidulé sans excès, avec au final une agréable harmonie au palais.

Pour notre second dessert, pas d'association donc betterave/framboise, mais un Croustillant au chocolat, crème au chocolat, Chantilly au caramel, sablé croustillant et crème glacée au foin. Si cette crème glacée au foin est originale, par contre, face au duo chocolat et caramel, je la trouve un peu trop dominée par leur puissance gustative. Mais globalement ce dessert est quand même d'un haut niveau.

Au Gavrinis, quand on croit que c'est fini ça recommence, avec tout d'abord l'arrivée de deux mignardises, soit un Sablé croustillant, gel de lait ribot, Chantilly à la cardamome, raisin et une Tuile au chocolat, crème cassis et voile framboise. L'ensemble est fringant, délicat et léger, s'avalant sans aucune retenue. Et enfin, ce sera une ultime offrande sucrée avec ce Baba à l'hydromel et glace au miel de Plougoumelen. Le petit Baba est arachnéen et son association avec l'hydromel et le miel sous forme de glace est une pure merveille. Toutefois, je pense que cette "Mignardise" conviendrait mieux en prédessert et qu'une précision sur le type de miel que produit Serge Daniel serait la bienvenue. 

Alors, après ce panégyrique, qui n'a pas envie de faire escale au Gavrinis ?

Le Gavrinis *

Directeur : Serge LIGNIERES - Chef : Luca MARTEDDU assisté par Christopher le COQ

En salle : Serge LIGNIERES - Matéo - Emilio  

1 rue de l'Île Gavrinis

56870 BADEN

Tél. : 02 97 57 00 82

Email : contact@gavrinis.com

Site web : www.gavrinis.fr


Une halte douceurs chez Carabreizh®

La Bretagne recèle moult biscuiteries et toutes ne sont pas forcément à la hauteur de mes attentes. Celle-ci, dénommée Carabreizh®, ne manque pas d'intérêts, notamment pour ses caramels ! Son histoire remonte à 1993, date à laquelle Myriam & Christophe Niceron commencent à vendre sur les marchés les friandises bretonnes de leur fabrication. En 1997, ils se posent à Belle-Île-en-Mer et s'installent dans un garage qu'ils réaménagent. Comme ils sont en Bretagne et que le caramel est un de ses ingrédients de première nécessité, en 2005 ils fondent Carabreizh® ! Et comme le succès commercial de leurs différentes fabrications est au rendez-vous, il leur faut trouver vite un lieu avec une surface plus propice à cette ascension. En 2016, direction Landévant et construction d'une usine de 2800 m2. Bien visible de la voie rapide E60, je n'ai pas résisté à y faire une halte au retour du Gavrinis et juste avant d'embarquer pour Groix.

La vedette de cette unité de production, c'est le caramel au beurre salé qu'on trouve sous toutes ses formes. En barre empapillotée, mais aussi en crème, en coulis, en nappage et en pâte, en différents contenants. Les plus gros gourmands pourront même faire face pour moult semaines avec l'achat d'un seau de 10 kg de cette "crème caramel". Autre originalité, "Les Loustiks", des barres de friandises multicolores et multi goûts, qui ressemblent étrangement à la gamme que développe Carambar !

Enfin, les papies et mamies accrocs à leurs petits-enfants, pourront les initier, et pourquoi pas s'éveiller eux-mêmes (nous l'avons bien fait, mais seuls) aux joies d'un parcours ludique et initiatique !  

Carabreizh®

 ZA Mané craping

56690 LANDEVANT

Tél. : 02 97 88 30 30

Fax : 02 97 12 79 23

Email : contact@kerfood.bzh

Site web : www.carabreizh.bzh

Horaires du magasin d’usine : lundi au vendredi de 9 h 00 à 19 h 00 et le samedi de 10 h 00 à 12 h 30 et de 13 h 30 à 19 h 00


En route pour Groix !

Pour rallier l'Île de Groix en cette fin d'après-midi du 8 septembre 2022, nous avons choisi la Compagnie Océane. Tarifs : 17 € 00 par personne à l'aller et 18 € 50 pour le retour, soit une dépense globale de 71 € 00. L'embarquement s'effectue à la gare maritime de Lorient, ce qui permet de ne pas être dépendant des marées pour quitter le port de Lorient et de bénéficier ainsi d'une plage plus large au niveau des horaires. Pour stationner, deux parkings sont à votre disposition. Un gratuit, en bordure de la rue Gilles Gahinet, et un autre payant dont l'accès s'opère par cette même rue. Nous faisons le choix du second baptisé P1 et géré par Effia*.

L'heure de départ prévue à 18 h 45 est pratiquement respectée, avec seulement un petit retard de 5 minutes. La traversée dure 45 minutes, ce qui nous fait accoster à Port-Tudy vers 19 h 30. Reste maintenant à rejoindre à pied l'hôtel de la Marine. Il est situé à 750 mètres avec une petite montée qui nous fait passer de 0 à 30 mètres d'altitude. Avec nos bagages, cela reste un bel exercice physique de 10 minutes !

Groix occupe une superficie de pratiquement 15 km2 avec une longueur de 8 km et une largeur de 3 km. Son point culminant est à 47 mètres. Elle

En 2019, elle dénombrait 2 234 habitants. Inutile de consulter "Google maps" et "Google Street View" pour essayer de circuler via Pegman, son petit bonhomme jaune, dans les rues et voies publiques de Groix, l'île n'a pas encore été parcourue par son véhicule équipé de sa caméra omnidirectionnelle !

Petite anecdote pour conclure : non loin de l'hôtel de La Marine, le clocher de l'église sur la place idoine, offre une particularité très singulière puisqu'à son sommet parade un thon ! Pourquoi un tel poisson, me direz-vous ? Eh bien, Groix a été le premier port thonier de France jusqu’au début du 20ème siècle. Ce thon/girouette est donc une sorte de clin d’œil à une période pas si lointaine de l’histoire de l’île de Groix.

 

* le 9 septembre, à notre retour à Lorient sur le coup de 19 heures, nous avons eu la désagréable surprise de constater que pour un stationnement de 25 heures, on vous facture la première journée de stationnement 14 € 00 auquel s'ajoute une journée supplémentaire forfaitairement comptabilisée 6 € 00. Or, sur le site que j'avais consulté auparavant pour choisir ce parking (Cf. Diaporama ci-dessous), la tranche horaire supplémentaire est annoncée à 5 € 00. Finalement, pour pouvoir sortir de ce parking P1, il faudra que nous nous acquittions de 20 € 00 (14 + 6). Certes, ce n'est qu'un euro de plus, mais ce procédé est à la limite de l'arnaque et ne choque nullement Effia, qui trouve ça tout à fait normal ...

Cette île est la deuxième de Bretagne par sa superficie après Belle-Île. Elle recèle des particularités géologiques d'un tel intérêt qu'une réserve naturelle géologique baptisée "François Le Bail" a été créée, en 1982, sur ses côtes est et sud. Groix possède plus de 60 espèces minérales, certaines très belles et d’autres très rares, comme le glaucophane bleu, qui affleure ici à l'air libre, l'épidote et le grenat.  Ils confèrent à l'île un patrimoine géologique exceptionnel. Le glaucophane et l'épidote sont des minerais nés il y a plusieurs millions d'années sous l'action du chevauchement des plaques terrestres. Groix est principalement constitué de micaschistes (à grenat et glaucophane) teintés de rouge et de bleu par ses composants. Sa richesse en grenats lui a d’ailleurs valu le surnom d'île aux grenats.

Plusieurs théories s'affrontent quant à la formation géologique de l'île. Une des théories, la plus admise, est la remontée d'un "bouchon" de croûte océanique allégé par une pollution sédimentaire lors de la subduction au Devonien. Cette remontée suffisamment lente a permis au métamorphisme des roches la formation de phénocristaux de grenats, de glaucophane et de micas blanc (muscovite).

L'île en elle-même (c'est plus visible dans la partie Sud) est une représentation verticale des matériaux par tranche de densité. Légère à l'ouest (métamorphisme très remanié, présence de "boudins") plus lourde à l'est (phénocristaux de grenats).

Ces roches groisillonnes si rares témoignent d'un passé géologique vieux de 400 millions d’années. À cette époque, elles appartenaient à un domaine océanique aujourd'hui disparu qui séparait un continent appelé le Gondwana d'un autre continent qui comprenait notamment l'actuelle Bretagne. Ces morceaux d'océans disparus sont rarissimes dans le monde ! 

À la différence de la flore ou de la faune, roches et minéraux ne se reproduisent pas ! Premier objectif, protéger in situ les roches et les minéraux de la réserve pour préserver ces témoins de l'histoire. Second, surveiller les éventuelles dégradations naturelles et repérer les prélèvements illégaux (extraction, ramassage des roches). La réserve est balisée de panneaux rappelant aux visiteurs la règlementation à respecter.

Évidemment, tout échantillonnage de roches ou de minéraux est interdit, y compris la collecte des galets ou de sables. En revanche, des scientifiques sont autorisés parfois à prélever des roches pour les étudier afin d'augmenter notre connaissance sur l’histoire de ces roches.

 

Source commentaires : www.geoforum.fr

Compagnie Océane

Rue Gilles Gahinet

CS 55 582

56 325 LORIENT Cedex

Email : contact@compagnie-oceane.fr

Site web : www.compagnie-oceane.fr

Du lundi au samedi de 8 h 20 à 18 h 20

et le dimanche de 8 h 30 à 12 h 00 et de 14 h 00 à 18 h 15

Escal'Ouest

Bâtiment C, Celtic Submarine

3 Port de Lorient – La Base

56100 LORIENT

Tél. : 02 97 65 52 52

Email : contact@escal-ouest.com

Site web : www.escal-ouest.com



Une nuit à l'hôtel et café de La Marine de Groix

L'hôtel de La Marine a été construit en 1890 et n'a connu que l'hôtellerie comme seule activité commerciale. Ses derniers propriétaires, Anne-Marie Esterlin-Hubert et Guy Hubert, ont fermé ses portes fin octobre 2016, après 36 années de bons et loyaux services.

C'est en 2019 que Gilles Romieux, chirurgien-dentiste à Tours, né à Groix, et son associé Stanislas Farman, décident de racheter l'établissement pour le faire revivre. Du bâtiment d'origine, seuls seront conservés les 4 murs et une partie de la charpente. Après 16 mois de travauxle 15 juin 2022 voit la réouverture du bar, et 2 jours plus tard, celle des 20 chambres, dont 16 dans le bâtiment principal et 4 dans un bâtiment extérieur (trois avec terrasse et une familiale avec vue sur la piscine), toutes classées 3 étoiles. Pour compléter le bien-être de ses occupants, on trouve une piscine chauffée de 14 x 3 m, un hammam et un sauna.

Et quand on questionne les Groisillonnes et Groisillons, et même des continentaux, pratiquement tous ont un souvenir intime lié à cet établissement. Que ce soit un repas familial, une communion, un mariage, que sais-je encore ? Et tous ceux-là sont bien sûr ravis de cette renaissance

J'ai connu Gilles Romieux grâce à Julien Perrodin. Sa fille Valentine Saint-Jean est installée dans le Pays-Basque, à Ustaritz où elle gère avec Pierre son mari, la Ferme Landaldea. En octobre 2015, je les avais rencontrés et je leur avais consacré un commentaire sur mon site. Alors, quand j'ai appris qu'une activité restauration allait se greffer sur celle de son hôtel, et qu'elle était supervisée par Olivier Beurné (L'Amphitryon à Lorient), j'ai réservé dès que possible un séjour dans l'hôtel et un déjeuner dans le restaurant, histoire de lier l'utile à l'agréable.

La chambre qui nous a été attribuée est la N° 10 avec vue sur mer. Sa décoration évoque bien sûr l'esprit marin, alternant les couleurs blanche et bleu marine. Au sol, une moquette épaisse et accueillante, mais qui pour moi n'est pas le plus approprié des matériaux dans un hôtel. Côté commodité, tout le minimum est réuni pour permettre de passer une bonne nuit, avec notamment une literie 160 X 200 des plus confortable. Côté superficie, on doit être limite dans les 25 m2 de surface utile (y compris la salle d'eau), prévues dans les normes pour un classement 3 étoiles. Quand on se déplace à 2 dans cette chambre, notamment entre le pied du lit et (Cf. Diaporama N° ), c'est un peu juste.

Le service du petit déjeuner se présente sous la forme d'un buffet installé dans la salle du bar. Il comporte tous les ingrédients (œufs brouillés maison, charcuterie, fromage, pain frais, viennoiseries, fruits frais et de saison, thé, café, chocolat, jus de fruits frais, yaourts, compotes, céréales, beurre doux et demi-sel, confitures et miel) qu'on peut attendre d'une telle prestation et est facturé 14 € 00.

Coût total de notre séjour pour 2 personnes157 € 20 tout compris.

Hôtel & café de La Marine

Propriétaire : Gilles ROMIEUX

7 rue du Général de Gaulle

56590 GROIX

Tél. : 02 97 82 26 34

Email : contact@hotellamarinegroix.com

Site web : www.hotellamarinegroix.com/fr


La Marine, la seconde table d'Olivier Beurné

Après 5 années comme second de Jean-Bernard Pautrat et 15 années comme chef au château de Locguénolé (un emblématique Relais & Châteaux breton) où il réussira le challenge de conserver l'étoile Michelin, Olivier Beurné s'est lancé un sacré défi en reprenant le 11 décembre 2017, avec l'aide précieuse d'Anthony Rauld, les rênes de l'Amphitryon à Lorient, le fief hautement gourmand de Véronique et Jean-Paul Abadiedoublement étoilé depuis 2002. Quelques mois plus tard, dans son édition 2018, le Michelin leur accordera sans rechigner une étoile ... qu'il vient de leur retirer en 2022 ! Une sanction très injuste, et ce d'autant plus qu'Olivier en 2019 s'est totalement investi (à la hauteur de 400 000 €) dans le nouveau challenge que lui a proposé Gilles Romieux, à savoir créer une table bistronomique insulaire, avec dans l’assiette, une cuisine à base de produits locaux. Mais quand on est né comme lui un 10 mai 1968, ce n'est pas la perte d'une étoile qui va le mettre à genoux. Avec ce restaurant "La Marine", il a désormais un autre but pour redresser la tête, attirer une clientèle locale et continentale à apprécier sa cuisine dont il a confié l'exécution à son fils Yvann, dont le parcours de 13 années de cuisine est jalonné par des séjours dans plusieurs établissement étoilés. Et comme La Marine est une affaire familiale, sa compagne Sandrine Berger gère l'accueil et la salle. En principe, Olivier Beurné est seulement présent à Groix le dimanche et le lundi, jours de fermeture de l'Amphitryon. Mais un mariage et un séminaire en cette semaine 36 à Groix en ont décidé autrement, ce qui a nécessité sa présence sur l'île et fait capoter (d'ailleurs) notre déjeuner du 8 septembre à Lorient. De facto, nous bénéficions donc de sa présence ce 9 septembre, et compte tenu de la superbe découverte de Gavrinis, ce n'est pas plus mal !

Les propositions solides de l'équipage Beurné se déclinent au travers d'une courte carte : 3 entrées - 3 plats - 3 desserts. Côté accompagnement vineux, la carte elle aussi est aussi relativement courte mais suffisamment solide pour assister la cuisine des lieux en toute sérénité ! Normal après tout quand on travaille à l'Amphitryon en compagnie d'Anthony Rauld, le sommelier légendaire de cette maison. Comme notre venue a été quelque peu mouvementée, Sandrine Berger nous informe qu'Olivier peut nous proposer un menu dégustation "surprise" en 5 services pour 50 € 00 par personne ! Nous acceptons cette offrande avec grand plaisir.

Nos friandes hostilités débutent avec un excellent duo d'amuse-bouche composé d'un Club sandwich d'andouille de Guémené, sauce moutarde et d'un Far noir au sarrasin torréfié, qui nous permettent d'apprécier en toute tranquillité l'apéritif maison (offert), dont j'ai hélas oublié de noter la composition.

Pour notre première entrée, cela ne pouvait pas tomber mieux, avec comme produit vedette, du Poulpe, et de Groix en plus ! Légèrement fumé, il s'accompagne d'un caviar d'aubergine au citron (la seule préparation qui par son antériorité culinaire peut utiliser le terme caviar), de pickles d'oignons rouges, d'une tuile emmental, d'une Fleur de tagète et d'une huile au basilic. C'est superbement bien cuisiné et très bien équilibré, saveurs et textures. Une entrée niveau étoile.

La seconde entrée fait appel à du Lieu jaune de ligne. Il est travaillé en "ceviche" et se pare de petits légumes acidulés et d'une crème de citron vert. C'est avec une telle préparation qu'on apprécie la fraicheur irréprochable du poisson mis en œuvre. Ma seule remarque concernera le visuel de l'assiette qui fait un peu trop la part belle à la ciboulette.

Le troisième service serait-il un clin d'œil à mon humble patronyme ? Car c'est un "Œuf parfait" agrémenté d'un "célerisotto" (un terme à utiliser, Olivier !) au vieux Parmesan et d'un lait de Parmesan. Le résultat est très intéressant, avec une alliance céleri et fromage convaincante. Par contre, je reste plus que dubitatif sur le terme "lait de Parmesan" ! En effet, comment l'extrait-on ? Mais c'est vrai que ça n'égale pas le "Crémeux de lait de buffle" du "Restaurant Lalique - Château Lafaurie Peyraguey" (Cf. Diaporama ci-dessus N° 18) ! A ce propos, le service com de cet établissement n'avait guère apprécié mon sens de l'humour quand je leur avais demandé l'intimité nécessaire à créer pour l'obtenir et surtout la quantité obtenue !  

Pour le plat de résistance, Olivier a fait le choix d'une préparation avec du poisson, en l'occurrence de la "raie". Elle est trop peu mise en valeur dans les restaurants. Et quand elle est au menu, elle est trop souvent cuite "Au court-bouillon" avec des câpres et un beurre noir en guise de sauce. Là, elle est roulée sur elle-même et ensuite poêlée, ce qui modifie son goût et sa texture. Côté légumes, c'est une réunion de différents primeurs grillés façon antipasti. J'ai bien aimé cette façon de la préparer, même si le visuel est bizarre. Mon épouse a été moins convaincue, quelque peu dérangée par l'huile de sésame torréfiée.

Restait à aborder le volet lichouserie avec une Gavotte croustillante, des fraises de Groix et du mascarpone à la vanille. Certes c'était plaisant, mais je m'attendais à quelque chose de plus goûteux, plus travaillé. En finale sucrée, une Chou praliné craquelé, simple, mais de très bonne facture.

Niveau escorte vineuse, je m'en suis à un verre de "Petit Chablis" 2021, une AOC bizarre par son adjectif dévalorisant, de Dampt frères, impeccable sur l'ensemble de notre déjeuner. Service féminin accueillant, souriant et attentionné sous la houlette de Sandrine Berger, l'adorable "amphitryonne" des lieux !

Groix possède désormais une table d'un très bon niveau qui devrait permettre à tout gastronomade qui viendra la parcourir, de se restaurer en toute quiétude gourmande ...

Restaurant La Marine

Responsable & chef exécutif : Olivier BEURNÉ - Chef : Yvann BEURNÉ - Accueil & salle : Sandrine BERGER

7 rue du Général de Gaulle

56590 GROIX

Tél. : 02 97 30 19 43

Email : contact@restaurantlamarinegroix.com 

Site web : www.restaurantlamarinegroix.com/fr 


Impossible de quitter la Bretagne sans quelques crêpes et galettes de L'Écume Gourmande

Pour cette dernière soirée bretonne, une nouvelle pause galette/crêpe s'imposait. Comme nous n'avions pas pu tester la production de L'Ecume Gourmande lors de notre arrivée, faute de places disponibles, là j'ai pris la précaution de réserver. Et il valait mieux, car c'était complet malgré une capacité d'au moins 50 couverts ! Jusqu'à fin avril 2018, cette crêperie s'appelait Le Grazu, comme sa rue d'adoption. Depuis cette date, avec ses nouveaux propriétaires, Séverine et Jean-Pierre Paumard, elle a changé de patronyme pour prendre celui de "L'Ecume Gourmande".

Pour ne pas faillir à notre choix traditionnel nous avons commencé par deux "crêpes de blé noir", une Complète (jambon, œuf, emmental) pour Pascale, et une Andouille de Guémé (encore une crêperie qui commet le crime de lèse Bretagne !) pour moi. Croustillantes sur les bords et un poil moelleuses pour le reste, bien garnies, elles sont très bonnes. Le cidre d'équipage est brut et fermier. Il provient des "Vergers de Kermabo" et est issu de 10 variétés de pommes. Il se révèle bien équilibré et agréablement fruité, mais tout de même facturé 12 € 50. Pour conclure cette soirée, ce seront deux crêpes de froment. Une "Beurre/sucre" pour mon épouse, et une "Pommes confites maison" agrémentée d'un bon chouïa de crème Chantilly. Cuites des 2 côtés, une précision à obtenir avant passer commande, elles sont passées comme une lettre à la poste !

D'habitude, nous recherchons et privilégions principalement les "petites crêperies", celles qui ont une âme et du charme, de préférence avec un cadre authentique. Mais là, confrontés à une sélection restreinte, nous avons fait le choix d'une crêperie certes "bondée" et qui malgré son ambiance sonore élevée, délivre globalement une bonne prestation, avec cerise sur le kouign-amann, un service féminin très agréable et zélé.

L'Écume Gourmande

 Séverine et Jean-Pierre PAUMARD

3 rue Grazu

Lomener

56270 PLOEMEUR

Tél. : 02 97 88 65 23

Email : jpspaumard@orange.fr

Ouvert tous les jours de 10 h 00 à 22 h 00 sauf le lundi 


12 septembre 2022, Status Quo est à l'Olympia

De la formation initiale* créée en 1962 par Alan Lancaster et Francis Rossi, il ne reste hélas plus aujourd'hui que ce dernier. Désormais, Status Quo se compose de Richie Malone (chant et guitare rythmique depuis 2016), Andy Bown (chant, claviers, harmonica et guitare depuis 1976), John "Rhino" Edwards (chant, basse et guitare depuis 1986), Leon Cave (batterie et chœurs depuis 2013) et bien sûr Francis Rossi (chant et guitare solo).

Un peu comme pour les Stones, je n'étais guère enthousiaste d'aller les voir quand ils ont annoncé leur passage à l'Olympia pour le 28 mars 2022 Heureusement, Covid oblige, ce concert a été reporté au 12 septembre 2022. Et à force d'écouter leurs plus grands succès dans mon véhicule, cela m'a motivé d'aller les voir et les entendre sur scène. Et le 17 juillet 2022, j'ai finalement réservé 2 fauteuils à l'Olympia pour moi et pour mon fils Romain, des places très bien situées compte tenu de cette tardive réservation (Cf. Diaporama photo N° 2).

La première partie commence vers 20 heures. Elle est assurée par Last Temptation, un groupe de métalleux/hard rockers 100% français (majoritairement de Strasbourg). Il est composé de Peter Scheithauer (guitare solo et rythmique)Butcho Vukovic (chant)Julien ‘Baloo’ Rimaire (guitare basse) et Farid Medjane (batterie, ancien membre de Trust) et va occuper la scène durant une bonne demi-heure. Heureusement que j'avais pris la précaution de prendre mes bouchons d'oreilles spécial concert !

Sur le coup de 21 heures, après quelques minutes d'une intro annonçant "Caroline", c'est au tour de Status Quo d'apparaitre, en jean foncé et chemise blanche. Seul Francis Rossi porte en plus un petit gilet, dont il aura d'ailleurs beaucoup de mal à se séparer lors d'un petit intermède parlé ... en anglais.

Ensuite, vont s'enchainer les 18 morceaux suivants : Caroline (1973) - Rain (1976) - Little lady (1975) - Softer ride (1973) - Beginning of the end (2007) que vous pouvez visionner avec le téléchargement ci-dessous - Hold you back (1977) - Pot-pourri avec "What you're proposing (1980)/Down the dustpipe (1970)/Wild side of life (1976)/Railroad (1971)/Again and again (1978)" - Mystery song (1976) - The oriental (2002) - Cut me slack (2019) - Liberty lane (2019) - In the army now (1986) - Roll over lay down (1973) - Down down (1975) - Whatever you want (1979)Rockin' all over the world (1977), un morceau composé par John Fogerty, l'ancien leader de Creedence Clearwater Revival.

Status Quo fait alors une fausse sortie et revient quelques minutes après avec deux titres, Don't waste my time (1972) et Paper plane (1972)

J'aurais bien aimé que Big fat mama, Forty five hundred times et Gotta go home soit à leur programme, même en pot-pourri, mais Status Quo a fait un autre choix ! Tant pis ...

Voilà, il est maintenant 22 h 45, soit 1 h 40 d'un concert dynamique et bien rythmé, où le prompteur à paroles n'était pas de mise. Il ne me reste plus qu'à enlever mes bouchons d'oreilles, c'est fini ! Tout du moins pour cette soirée, car en 2022, il me reste encore à voir et entendre le 9 décembre à Blois, Bernard Lavilliers !

  

* Autres membres emblématiques du groupe :

- Alan Lancaster, guitare basse et chant de 1962 à 1985 - décédé le 26 septembre 2021 des suites d'une sclérose en plaques 

- John Coghlan, batteur de 1963 à 1981 - tourne depuis 1990 avec son groupe John Coghlan's Quo qui interprète essentiellement ... du Status Quo ! 

- Rick Parfitt, guitare rythmique et chant, de 1967 à 2016, décédé le 24 décembre 2016 des suites d'une complication liée à une blessure à l'épaule

Télécharger
Beginning of the end
Status Quo Facebook.mp4
Fichier Audio/Vidéo MP4 86.7 MB

L'Olympia

"Out, out, Quoing Tour 2022"

28 boulevard des Capucines

75009 PARIS 

Site web : www.olympiahall.com

 Configuration totale places assises : 1 985

Orchestre assis : 1161 places - Mezzanine et balcon assis : 824 places


Chicken's house
Maison Poulet

Cette photo rend hommage à mes parents et grands-parents, dont la triple activité commerciale de

"coiffeur-bar-restaurant" constituait, à l'époque, un univers de convivialité inégalable et jamais égalé !

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