Archives Mars 2023


Le salon des vins de Villebarou, pas mieux !

Pour cette année 2023, dans ce salon qui s'avère comme le plus intéressant et qualitatif du département, voir de la région, j'ai souhaité orienter plus particulièrement nos dégustations vers des vins originaux proposés par quelques vignerons. Et puis, histoire de ne pas revivre l'affluence du samedi de l'année dernière, j'ai privilégié notre visite à Villebarou le dimanche matin 19 mars 2023, accompagné de Pascale mon épouse et de mon fils Romain, histoire de comparer nos points de vue dégustatifs en cas d'achats. Voici mes commentaires :

- Patrick Rols était annoncé en 2022 et finalement absent. Ce 19 mars 2023 il était là ! Ce vigneron produit des VDP de l'Aveyron du côté de Conques sur ses 6 ha de vignoble à base de Chenin et de Chardonnay pour ses blancs et de Cabernet, Syrah & Merlot pour ses rouges. Je dois avouer que ses rouges m'avaient particulièrement séduit lors de dégustations antérieures. Mais que ce soit, le blanc 2021 "La Coccinelle" 100% Chenin, le rouge 2022 "La Coquille" issu de Cabernets franc et sauvignon, et de Merlot, le rouge "Les Anciens" 2019 et 2015, rien ne nous a plu et séduit, pas plus que le niveau des prix pratiqués pour un simple VDP.

- Le domaine Colin m'ayant adressé des invitations gratuites, je me devais d'y faire un crochet. Hélas, son fameux "Gris Bodin" issu de Pineau d’Aunis plantés en 1920 par le grand-père Georges Colin, n'était pas disponible (il l'est à la Cave). Mais comme son "simple" Gris 2022 se révèle rond et bien équilibré, un prochain voyage à Thoré-la-Rochette va s'imposer.

- Du domaine Bera, je ne connaissais que son Moscato d'Asti dont j'achète régulièrement quelques flacons depuis que j'ai découvert ce salon de Villebarou. Mes connaissances en vins Italiens tranquilles blancs et rouges étant sommaires, notamment au niveau des cépages, nous nous sommes donc intéressés à ceux qu'il produisait. Nous avons beaucoup apprécié le bel équilibre de la cuvée "Le Verrane" 2021 100% Barbera, dont le côté perlant atténue sa puissance alcoolique de 14°5. Son Ronco Malo 2019, lui aussi 100% Barbera, est une superbe bombinette de fruits rouges (cassis, framboise ...) très agréable au palais et très harmonieux. Mais c'est le vin blanc Bianchdusét 2007, 100% Muscat blanc, issu de vignes de 25 ans conduites en bio et plantées sur des sols argilo-calcaires, qui nous a le plus interloqué. Il a été vinifié avec les raisins de la vendange 2007 destinés au Moscato d'Asti du domaine. Mais lors de la fermentation alcoolique, tous les sucres se sont transformés en alcool, donnant un vin sec qui a naturellement développé un voile de levures, comme le vin Jaune du Jura. Abandonné ainsi pendant 10 ans et devant terminer son parcours vineux par une distillation, c'est une dégustation impromptu qui l'en a sauvé ! Mis en bouteille en 2017, sans collage ni filtration, avec une micro dose de soufre, son nez se révèle très complexe avec des notes de fleurs blanches, d'agrumes, de cire, d'amande ... Sa bouche est ample, équilibrée par une acidité et une fraîcheur incroyable pour ce type de vin. Et sa finale est longue, longue ...

- Annoncé comme producteur de Saint-Chinian AOC, le domaine Thierry Navarre m'a surtout séduit par sa gamme de Vins de France composée de cépages peu connus. Tout d'abord son blanc "Lignières" 2022, issu d'une vigne complantée de Ribeyrenc blanc, Grenache gris et Clairette du Languedoc. En proportion d'un tiers dans la bouteille, cela produit un vin élégant, fruité et vif, de surcroit digeste avec ses 12°5. Le Ribeyrenc se décline aussi en version rouge avec une cuvée 2021 qui porte son nom. Ancien cépage du Languedoc des 18 et 19ème siècles, sa robe tire sur la cerise Xapata, avec un nez très floral, orienté violette, et une bouche soyeuse et gourmande. Avec ses 11°7, lui aussi est très digeste ! Comme quoi dans le midi, on peut faire des vins aux antipodes alcooliques de ce qui se produit actuellement, avec notamment à la clé des 15, voir 16° ! Enfin, dernière découverte avec le cépage "Œillade", un ancien cépage du Languedoc cousin du Cinsault, que Thierry Navarre décline en rouge, un peu court, et en rosé, à la robe saumon et au fruité épicé très convaincant, bref un rosé festif pour quelques futures grillades estivales à la Krampouz !

- Mon expérience lointaine en Clairette de Die, (dont  la méthode de fabrication "Tradition", unique en France, est identifiée depuis 1971 sous le nom de méthode dioise ancestrale), bien qu'au travers de celle d'un homonyme, la Cave Poulet et Fils, ne m'avait guère convaincu. Il était donc intéressant de ne pas rester sur cet échec et de tenter une nouvelle dégustation grâce à la production du domaine Monge Granon. Deux ont recueilli notre assentiment. Tout d'abord la Tradition composée de Muscat petits grains à 85% et 15% de Clairette, très fuitée et muscatée, aux bulles très fines, et la Tradition "Cuvée de Minuit", 100% Muscat petits grains, superbe.

- Nous aurions dû découvrir "Les Fumés de l'Île de Groix" en septembre dernier, lors de notre court séjour sur cette Île. Hélas, leurs heures d'ouverture ne correspondaient pas à celles de notre retour avec le navire roulier Breizh Nevez ! Comme ils m'avaient été chaudement recommandés par Olivier Beurné, le chef de l'Amphitryon de Lorient, nous nous devions de tester quelques produits de leur fabrication. Ont terminé ainsi dans notre glacière, du Tarama, du Saumon, du Poulpe et du Haddock. Certes, c'est bon, mais hélas pour être passé depuis aux Ets David à Boulogne-sur-Mer (Commentaires à venir), les poissons fumés de cette réputée maison des Hauts de France, sont un ton au-dessus. 

- Nous terminons ce petit tour avec "les deux vins" du domaine Plageoles que j'adore (leurs prix, beaucoup moins !). Le premier, c'est le "Vin d'Autan" 2009, un vin doux de 100% Ondenc, obtenu après deux passerillages, le premier sur souches et le second sur canisses. Avec ses 330 g/l de sucres résiduels et seulement 11,5% d'alcool, il est liquoreux et digeste à souhait ! Le second, c'est le "Vin de Voile" 2010, un vin sec provenant de 100% Mauzac vert, élevé sous voile sans ouillage durant 7 ans, comme le vin Jaune. Le nez et la bouche révèlent un incroyable arôme de noix qui interdit toute dégustation ultérieure d'une autre vin ! 

Salon des Vins de Villebarou - Salle des Fêtes de Villebarou

21 rue des Ecoles

41000 VILLEBAROU

Email : salonvinsvillebarou@free.fr

Site web : http://salon-villebarou.blogspot.com


Balade ornithologique dans le parc du Marquenterre

Ouvert en 1973, le Parc du Marquenterre et ses 200 ha de marais, de dunes et de roselières situés entre terre et mer, fête cette année ses 50 ans ! Situé au cœur de la Réserve naturelle de la Baie de Somme, plus de 300 espèces d'oiseaux y ont été recensées. Aujourd’hui, il est géré par le Syndicat Mixte Baie de Somme-Grand Littoral Picard. Ce lieu est depuis toujours une halte privilégiée pour des milliers d'oiseaux "globe trotters" où la plupart d'entre eux s'arrêtent durant quelques jours pour s'y ressourcer. C'est un lieu d'hivernage pour les Canards nordiques (Canard siffleur, Sarcelle d'hiver, Garrot à l'œil d'or ...), d'escale pour d'autres (Oie cendrée, Chevalier arlequin et aboyeur, Fauvette grisette ...) et un site de reproduction pour une centaine d'espèces (Spatule blanche, Avocette élégante, Phragmite des joncs ...).

Pour le sillonnertrois parcours pédestres vous est proposé à partir de la dune (haute de 8 mètres) au pied duquel venait la mer il y a 60 ans. Selon vos aptitudes pédestres. Le premier, d'une durée d'une heure pour 3,5 km, est plus pédagogique et permet de se familiariser avec la plupart des espèces du littoral. Le deuxième est un parcours d'observation d'une durée de 2 heures pour 7 km de marche dans les dunes, ponctuée d'arrêts dans les 13 postes de guets mis à votre disposition. Le troisième impose une boucle supplémentaire de 1,5 km et vous permettra, entre autres, de découvrir les impressionnants nids des Grands cormorans dans les arbres ! 

Et que ceux qui seraient pris d'une envie pressante durant ces déambulations se rassurent, des toilettes sèches vous attendent à mi-parcours !

Le Parc du Marquenterre, une histoire surprenante ! 

Au cours des années 1950, afin d’agrandir son domaine agricole, Michel Jeanson fait appel au savoir-faire des Hollandais pour la construction d’un polder (terre gagnée sur la mer) de 200 hectares. Après 10 ans d’efforts, les premières cultures de tulipes et jacinthes voient le jour. Mais face à la concurrence des Pays-Bas, cette activité n’est plus rentable dès les années 1970 et Michel Jeanson cherche alors une alternative possible. Il se tourne vers les parcs et réserves d’Europe (Parc du Zwin en Belgique, Slimbridge en Grande-Bretagne…). Ayant remarqué que les oiseaux étaient nombreux sur ces plans d’eau, il décide de convertir l’espace agricole en terre dédiée à l’accueil des oiseaux. Le Parc du Marquenterre était  et il ouvre pour la première fois ses portes au public en juillet 1973.

En 1986, les 200 hectares du polder sont cédés au Conservatoire du Littoral afin d’assurer une gestion pérenne de ce patrimoine naturel exceptionnel. La création d’une Réserve Naturelle d’État, en 1994, complète le dispositif de protection du site et la gestion du Parc est confiée en 2003 au Syndicat Mixte Baie de Somme-Grand Littoral Picard. Bien que le terrain soit d’origine artificielle, les techniques de génie écologique ont permis à une flore et une faune remarquables d’investir les lieux.

 

Source commentaire :

 

"Le parc du Marquenterre, une histoire surprenante", tirée de la très instructive plaquette de ce parc remise à chaque visiteur.

Parc du Marquenterre

25 bis chemin des Garennes

80120 SAINT-QUENTIN-EN-TOURMONT

Tél. : 03 22 25 68 99

Email : parc.marquenterre@baiedesomme.fr

Site web : www.parcdumarquenterre.fr

Ouvert tous les jours depuis les vacances de février jusqu'au 5 novembre de 10 h 00 à 17 h 00 au minimum et 19 h 00 maximum


Trois nuits paisibles et confortables à "Rêve d'Authie"

Notre précédent séjour en chambre d'hôtes labélisée "Gîtes de France" en septembre 2022, du côté de Lorient, n'avait pas été du tout satisfaisant. Accès à la chambre séparé de la salle à manger des propriétaires par un simple rideau, rue de l'Anse du Stole très bruyante nécessitant de dormir la fenêtre fermée, et pour couronner le tout, un tarif fantaisiste variant au gré des différents sites de réservation auxquels elle est affiliée, bref le genre d'expérimentation à oublier au plus vite.

Avec la chambre d'hôtes de Monique Crespin & Jean-Pierre Dussart classées 3 épis, aucun de ces problèmes n'est à craindre. Implantée sur la petite commune de Dompierre-sur-Authie et baptisée "Rêve d'Authie", elle bénéficie d'un cadre champêtre des plus agréable ! Avec une surface qui avoisine les 20 m2, elle est spacieuse et pratique. La salle d'eau offre une douche à l'italienne (avec seulement une douchette manuelle) et se révèle fonctionnelle. Quant à la literie, son confortable matelas de 160 x 200 permet de passer des nuits paisibles et réparatrices. Le service des petits déjeuners est assuré dans la salle à manger de nos deux amphitryons. Ils sont copieux et variés, avec en plus des traditionnels painscroissantsfruits frais et confitures maison, une pâtisserie différente chaque jour (successivement flan, crêpes et tarte aux prunes). On ajoute à ce panégyrique un accueil chaleureux des propriétaires avec sachet de petites douceurs et apéritif local fait maison offert (vin de chicorée et vin de sureau), un vaste jardin en lisière duquel coule la paisible Authie et un tarif journalier de 70 € 00, ramené à 63 € 00 du fait d'une offre promotionnelle, ne nécessitant aucune avance financière, que demander de plus !

En résumé, une halte à conseiller en toute confiance, d'autant qu'elle permet de découvrir pas mal de curiosités touristiques dans un rayon de 50/60 kilomètres. Et pour ceux qui voudraient découvrir l'incroyable cuisine d'Alexandre Gauthier à La Grenouillère (Commentaire à venir), elle s'en situe à moins de 30 kilomètres.

 

NB :  Ne passez surtout pas par le site des escrocs de Booking pour réserver, car chez eux, la tarification se monte à 85 € 00 par nuitée !!!

Rêve d'Authie - Chambre d'hôtes Gîtes de France 3 épis

Monique CRESPIN & Jean-Pierre DUSSART

1 rue de la Gare

80150 DOMPIERRE-SUR-AUTHIE

Tél. : 09 62 60 09 56 ou 06 85 02 41 88

Email : jean-pierre.dussart@orange.fr

Site web : https://revedauthie.business.site

Tarif nuitée 2023 : 70 € 00 pour 2 personnes, petits déjeuners compris


L'insolite musée de la Marine d'Etaples

Ce sont nos 2 amphitryons de Rêve d'Authie qui nous ont recommandé ce sympathique et original musée, injustement ignoré par les "Bobos parisiens" du guide Vert Michelin !  Créé par des passionnés du patrimoine maritime, il est tenu par des membres d'une association. Et à 4 € 00, son ticket d'entrée, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on n'est pas volé !

Situé dans l’ancienne halle aux poissons, il témoigne de l’importance du port de pêche d’Étaples au début du 20ème siècle où une centaine de bateaux de pêche côtière y accostait. Y sont abordés les différents aspects de la vie quotidienne des pêcheurs autrefois. Des bateaux de taille réelle et dans leur jus font directement découvrir le monde de la pêche. Des maquettes de bateaux et d’engins de pêche permettent d’aborder l’évolution du travail des pêcheurs tout au long du 19ème siècle. Enfin des outils de charpentier de marine, voilier, tonnelier, cordonnier et forgeron évoquent les métiers artisanaux disparus aujourd’hui, hier indispensables pour les pêcheurs. Une visite à ne pas rater !

Et que celui qui veut faire passer la retraite à 64 ans aille donc faire un séjour, ne serait-ce que de 24 heures, sur l'un d'entre eux encore en activité ! Combien de temps mettrait-il pour passer par-dessus bord et débarrasser le plancher ?

Musée de la Marine

70B boulevard de l'Impératrice

62630 ETAPLES

Tél. : 03 21 09 77 21

Email : museemarineetaples@wanadoo.fr

Site web : Facebook

Ouvert du lundi au samedi de 10 h 00 à 12 h 00 et de 14 h 00 à 18 h 00 et le dimanche de 14 h 00 à 18 h 00

Fermé le mardi et le dimanche matin


Au Vieux Port, pour son welsh, son potjevleesch et ses 7 bières pression

Venir dans le "Noorrrd" et ne pas goûter à ses spécialités roboratives comme le welsh et le potjevleesch, aurait constitué pour nous un forfait de lèse-appétence. Ma première mission pour les découvrir et les déguster, a été de trouver un estaminet ou une petite brasserie qui en élaboraient. Mission apparemment facile mais qui au final s'est révélée plus compliquée que prévue. Surtout quand les établissements à dénicher ne disposent pas de site internet et que Michelin n'en référence pas ! J'ai donc dû me résigner, hélas, à consulter ChioteAdvisor, et faire le tri pour tenter d'en trouver "Un" digne de nos espoirs papillaires ! Seconde mission, obtenir la certitude que le restaurant retenu les proposait bien en lui envoyant un SMS.

C'est ainsi que j'ai réservé une table Au Vieux Port à Etaples pour notre déjeuner du 22 mars 2023. Compte tenu de la roborative constitution de ces deux spécialités, pas d'entrée. Et 20 minutes après notre installation, mon Welsh (orthographié welch sur la carte) dans sa version "complet" m'est servi ! Par rapport à celle "classique", l'interprétation du Vieux Port ajoute des tranches de jambon blanc et un œuf poché. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que mon "plat à four oval Staub" qui lui sert d'écrin est rempli à ras-bord ! Cela va m'occuper plus de 20 minutes pour l'apprécier ... et la finir ! Je ne regrette pas de l'avoir découverte, d'autant que les frites qui lui tiennent compagnie sont très croustillantes, salées juste comme il faut, rien à voir avec celles servies au Bistrot des Hauts de Loire le 9 août 2022 !

Pour la boisson d'équipage, après consultation des 7 bières pressions inscrites au mur, je souhaitais tester l'Anostéké ambrée. Hélas, le serveur est revenu m'informer que le fût était vide ! Je me suis donc rabattu sur la bière bouteille d'une maison que je connaissais bien, découverte fin mars 2010, la brasserie Thiriez. Ce sera donc son Ambrée d'Esquelbecq qui va nous accompagner.

Pascale, nullement  attirée par le Welsh, a fait le choix du Potjevleesch. Généreux et goûteux, même un peu trop selon elle à cause d'une gelée trop parfumée, il bénéficiait des mêmes frites, croustillantes et digestes

Pour la partie desserts, "ça drache pas" ! Pratiquement aucune spécialité locale ne figure sur la carte idoine, basée essentiellement sur les glaces, mise à part une glace Spéculoos mais hélas faite avec des "Lotus" bourrés d'huile de palme ! Pas de Crème brûlée ou Flan à la chicoré, aucun Ch'tiramisu, pas de Tarte au libouli ou à gros bords, vraiment dommage !

Ce sera donc un sympathique Nougat glacé pour Pascale et une bonne Brioche perdue et sa glace vanille pour moi, que j'escorterais d'une excellente Impérial Stout à la pression de Page 24 (EBC = 120 et  IBU = 37).

Coût final de la prestation : 68 € 90, un tarif un peu élevé compte tenu de la quasi inexistence de la partie desserts.

 

NB : Le Welsh rarebit est une spécialité britannique originaire du Pays de Galles et composée d'une belle tranche de pain de mie grillée nappée de cheshire (chester en français), ou de cheddar, fondu dans de la bière blonde avec moutarde et poivre. Ce "toast garni" est ensuite passé sous le grill et se sert brûlant. Dans ce pays d'outre Manche, à la culture culinaire très différente de la nôtre, le pain est doré avec de la graisse de rognon de veau et le welsh se mange au petit déjeuner ! Dans le "Nord", c'est à Boulogne-sur-Mer qu'il est devenu une institution, à un tel point qu'il s'en est dégusté jusqu'à 500 le samedi soir, voir 2000 en été !

Quant au Potjevleesch, ou "Pot'je Vlees", voir "Potjevlees", ou bien "Pot'je vleesch", ou encore "Potjevleisch", le plus simple pour éviter une rupture linguale c'est de prononcer "potch", ce qui est quand même beaucoup plus facile à dire pour un "non c'hti". Cette spécialité est un plat flamand incontournable qu'on peut traduire par "pot de viandes". Il s’agit en effet d’une terrine composée de quatre viandes en gelée, où se côtoient lapin, poulet, veau et porc. Il se déguste traditionnellement recouvert de frites dont la chaleur fait fondre la gelée et s'accompagne d'une bonne bière locale !

Dernière info découverte grâce à ma dégustation de l'Impérial Stout, certaines bières sont classées en fonction de plusieurs acronymes : IBU, EBC et ABV. Pour plus de précisions à ce sujet cliquer ici.

Au Vieux Port

Propriétaire : Monsieur Laurent TASSART

11 place du Général de Gaulle

62630 ÉTAPLES

Tél. :  03 21 94 54 98

Email : auvieuxport@live.fr

Site web : Facebook

Ouvert de 9 ou 10 h 00 à 22 h 00 et fermé le lundi


Maréis, un autre musée à Etaples, consacré à la pêche en mer

C'est l'autre musée qu'il faut visiter à Etaples. Installé dans une ancienne usine de confection de filets de pêche, Maréis est un centre de découverte de la pêche en mer né en 2001. Le site, appartient à la ville d’Étaples-sur-mer et accueille 45 000 visiteurs par an. Il a pour mission principale de faire connaître le quotidien des marins d’aujourd’hui et le milieu marin en Manche et Mer du Nord en s’appuyant sur des visites commentées par d'anciens marins, des femmes et des enfants de marins-pêcheurs. Chaque guide est en principe riche d’une expérience de la pêche et vous fera profiter de son vécu personnel. Toutefois, il vaut mieux au moment de la réservation de votre visite guidée se renseigner sur la personnalité du guide. Je pense qu'une visite commentée assurée par un ancien marin pêcheur sera plus authentique. Chacune d'elle comprend la découverte des techniques de pêche utilisées, l’apprentissage d’un nœud marin, la projection d’un film de 12 minutes sur une campagne de pêche, la visite d’un poste de pilotage de taille réelle, l’exploration d’aquariums à l’aide d’une caméra sous-marine et le passage au bassin tactile où raies et turbots voguent au gré de vos caresses, un peu comme à Nausicaà à Boulogne-sur-Mer.

Du passage au poste de pilotage, j'ai notamment retenu qu'un cliquant sur ce lien, on peut visualiser en temps réel tout le trafic maritime en mer du Nord. Impressionnant et inquiétant !!!

MARÉIS

La Corderie, boulevard Bigot Descelers

62630 ETAPLES

Tél. : 03 21 09 04 00 - Fax : 03 21 09 76 96

E-mail : contact@mareis.fr

Site web : www.mareis.fr

Ouvert 7j/7 de 9 h 30 à 13 h 00 et de 14 h 00 à 18 h 00 d'avril à septembre

et de 10 h 00 à 12 h 30 et de 14 h 00 à 17 h 30 d'octobre à mars

Tarif plein : 8 € 00, réduit à 6 € 00 pour les 3 à 18 ans, les étudiants et les plus de 65 ans

Visite libre et visite guidée d'une heure sur réservation (toutes les demi-heures en haute saison et toutes les heures en basse saison)


L'étonnante histoire de l'Abbaye de Valloires et de Thérèse Papillon

C'est en 1158 que les moines de Cîteaux, avec le soutien des Comtes de Ponthieu, fondent l'abbaye de Valloires. Une première église est édifiée en 1226 dans un style gothique. En 1738, il est décidé de reconstruire et d’embellir l’abbaye et l’église, dont l’effondrement du clocher en 1741 a abattu les bâtiments alentours. La reconstruction dure de 1742 à 1756 et se concrétise par un style baroque unique en France, dont la plus belle représentation est l’église, avec son chancel, sa crosse eucharistique et son orgue. Déclarée "bien national" en 1790, son nouveau propriétaire la transforme en résidence principale, sauvegardant ainsi l’abbaye. En 1817, elle est vendue à une congrégation laïque Belge. Mais en 1905, les lois Combes contraignent les

Moines à l’exil et l’hôpital de Campagne-lès-Hesdin, acquiert l’abbaye mais sans lui donner d'objectifs. Pendant la Première guerre mondiale, les bâtiments abritent un hôpital militaire Belge.

En 1922, une infirmière de la Croix RougeThérèse Papillon, issue d'une famille de la bourgeoisie catholique et nationaliste, s'installe à l’abbaye de Valloires pour y implanter un préventorium afin de lutter contre la tuberculose, une maladie infectieuse hautement contagieuse qui cause la mort de dizaine de milliers de personnes. C'est un véritable fléau social (Mon père l'a d'ailleurs contractée, et s'en est sorti mais avec l'ablation des 2/3 d'un poumon). De 1906 à 1918, la France va passer du cinquième au deuxième rang des pays les plus exposés d’Europe. Le taux de mortalité provoqué par ce fléau atteint 2 pour 1000 en 1917 pour fléchir ensuite. Adhérant à son projet, ses parents rachètent l'abbaye de Valloires en 1925, pour 100 000 francs. Dans la foulée, elle créé l’Association de Valloires, une association de type Loi 1901 reconnue d’utilité publique. Plus de 300 enfants y seront accueillis annuellement. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle s'engage dans la Résistance au sein du réseau Organisation civile et militaire et du réseau Centurie. Pendant l'Occupation, elle a caché des enfants juifs dans son établissement jusqu'à la Libération : Joseph Kleinhandler, Mina et Jules Burzipfer furent ainsi sauvés de la déportation.

Après 1945, elle poursuit inlassablement son action en faveur des enfants. Jusqu’en 1957, elle reçoit le soutien actif de son frère Jean-Baptiste Papillon, aumônier de l'établissement et curé des paroisses environnantes.

Les progrès accomplis par la médecine pour endiguer la propagation de la tuberculose* conduisent à la fermeture du préventorium en 1976. Depuis, l’Association poursuit son œuvre en accueillant au cœur de son abbaye une Maison d’Enfants à Caractère Social et un Dispositif Institut Thérapeutique Éducatif et Pédagogique.

La Maison d’Enfants à Caractère Social est spécialisée dans l’accueil temporaire de mineurs âgés de 0 à 18 ans, au titre de la protection de l’enfance. Le Dispositif Institut Thérapeutique Éducatif et Pédagogique a pour mission d’accueillir des enfants et des adolescents qui présentent des difficultés psychologiques s’exprimant par des troubles du comportement. Ils sont orientés vers ce DITEP par la Commission des Droits à l’Autonomie de la Personne Handicapée.

Enfin, un Pôle de services aux personnes âgées dans le cadre de Services de Soins Infirmiers à Domicile et de Service d’Aide et de Maintien à Domicile intervient sur 42 communes autour de celles de Rue et de Crécy-en-Ponthieu. Il propose un service d’aide et d’accompagnement à domicile ainsi qu’un service de soins infirmiers.

À ce jour, plus de 25 000 enfants ont séjourné à l’Abbaye de Valloires. L’Association a fêté ses 100 ans d’existence en 2022. Sa boutique permet l'acquisition de tout un tas de livresproduits monastiques ou documents des plus intéressants.

 

 

* Le B.C.G. (Bacille de Calmette et Guérin) est actuellement le seul vaccin "licencié" pour vacciner contre la tuberculose. Néanmoins, ce vaccin qui a fêté son 100e anniversaire en 2021, est partiellement efficace. Car bien qu’il soit très utile pour prévenir les formes graves de la maladie chez les jeunes enfants (près de 90 % d’efficacité dans le cas de méningites tuberculeuses), il protège peu contre les cas de tuberculoses pulmonaires chez les adolescents et adultes. Il ne permet donc pas d’empêcher la transmission de la maladie et d’enrayer l’épidémie mondiale qui a encore causé la mort de 1,5 million de personnes en 2020 (dont 214 000 présentaient également une infection à VIH) !

Mais l'Abbaye de Valloires, c'est aussi un haut lieu culturel enrichissant. Son service dédié accueille chaque année plus de 30 000 visiteurs au cours d'une visite guidée (uniquement) très instructive d'une durée d'une heure. A cette occasion on découvre notamment son Abbatiale, devenue à sa reconstruction un joyau de l’art baroque, grâce notamment aux œuvres du sculpteur et ébéniste réputé, le baron autrichien Pfaffenhoffen, dont l'atelier était installé à Abbeville. Cet artiste travaillait aussi bien le bois que la pierre, le marbre ou la terre cuite. Si son extérieur néo-classique rappelle la simplicité, voire l’austérité cistercienne, son intérieur est un bel exemple de l’exubérance “rococo” avec buffet d’orgueanges suspendus (en papier mâché !)maître-autelsalons aux boiseries d’un style rocaille … On admire également les œuvres de Jean Baptise Veyren, surtout connu pour avoir réalisé les somptueuses grilles en fer forgé du chœur de la cathédrale Notre-Dame d’Amiens. Pour l’église abbatiale de Valloires, il a créé les grilles du chœur et, en collaboration avec Pfaffenhoffen, la “suspense eucharistique” du maître-autel. Cette composition de sept mètres de haut, en forme de palmier, est un véritable chef-d’œuvre, finement décoré de fleurs et de feuilles.

Sur le chemin de la sortie, on pourra admirer un poirier donnant une variété de poire particulière et qui a été planté contre le mur de l’abbaye en 1756. Il reste de nos jours l’un des plus vieux poiriers de France et commence d'ailleurs à fatiguer ...

Nous n'avons pas eu le temps d'effectuer leur visite, dégustation de groin de cochon oblige, mais c’est autour de l’abbaye qu’ont été créés les superbes Jardins botaniques et paysagers de Valloires, dessinés par le célèbre paysagiste Gilles Clément en 1987 et ouverts au public en 1989. Ils s’étendent sur une superficie de 8 hectares et sont labellisés "Jardin remarquable". Leur conception s’intègre parfaitement à l’environnement naturel (au dénivelé de 25 mètres) et au caractère historique des lieux, sans pour autant reprendre tous les codes du jardin monastique. Valloires est un jardin contemporain, où les plantes sont classées non pas par familles ou provenance géographique, mais selon des critères de couleurs ou de ressemblances. Ils dévoilent une collection unique en France de 5000 espèces et variétés d’arbustes rares. Leur visite s'effectue tout au long de l'année du fait d'un paysage sans cesse renouvelé par de nouvelles fleurs et feuilles, de cerisiers en fleurs, de l’élégance et du parfum de milliers de roses (dont l’incontournable Rose de Picardie), des lumineuses couleurs d’automne, sans oublier le jardin “interactif” des 5 sens.

Installés au pied de l’abbaye, ces Jardins se partagent en cinq espaces :

– un jardin régulier“à la française”, dans le prolongement de l’abbaye, qui accueille roseraie, pelouse et cloître végétal associés aux jardins à floraison blanche, jaune et bleue

- un jardin de style“jardin d’abbaye”, composé d’une roseraie, associée à des “simples” (plantes médicinales), des condimentaires et des légumes présentés en carrés

- l’allée des Cerisiers, formée de 40 cerisiers à grandes fleurs blanches, doubles et parfumées, qui s’épanouissent début avril

– un jardin de marais, ou jardin de tourbière, situé en contrebas, avec des petits canaux et des fontaines qui alimentent un long bassin rectangulaire soulignant l’harmonie entre abbaye et vallée de l’Authie

- un jardin des îles“à l’anglaise”, rassemblant l’essentiel de la collection botanique (distribué en îles d’hiver, d’été, d’ombre, des lilas, d’argent, d’or, des Viornes, des feuillages pourpres, aux papillons, etc.)

Le Service culturel organise également bon nombre d'évènements publics et privés tout au long de l'année. 

Au total, ce sont près de 250 salariés qui travaillent ici pour soutenir toutes ces activités répartis comme suit : 50% de personnel éducatif, 4% d’instituteurs, 12% pour le service entretien, 8% pour les services généraux mutualisés, 3% de psychologues, médecins spécialisés et 23% pour le service des personnes âgées.

Association de Valloires

Abbaye de Valloires

80120 ARGOULES

Tél : 03 22 29 62 08

Email : association@valloires.com

Site web : www.abbaye-valloires.com

Ouverture des bureaux : du lundi au vendredi de 9 h 00 à 12 h 30 et de 13 h 30 à 17 h 00


Se faire un "groin de cochon", c'est à l'Estaminet de l'Andouiller !

Lors d'une précédente flânerie dans le Nord en octobre 2010"Teva", un des fidèles contributeurs du site de feu le Bottin Gourmand (saboté par la fameuse banque Débit Industriel), m'avait chaudement recommandé cet "estaminet", inconnu des radars de tous les guides de l'époque. J'avais été particulièrement impressionné mais surtout séduit papillairement par un plat que je n'ai jamais retrouvé ailleurs : le Groin de cochon !

Pour ce retour dans les "Hauts de France", et j'espère pas le dernier, je ne pouvais pas concevoir de faire l'impasse d'une nouvelle escale dans cet estaminet. Il est toujours géré par l'infatigable Michel Vasseur (mais avec la complicité de sa fille), un peu plus de 80 balais au compteur, qui a un peu levé le pied et qui malgré son souhait de céder son affaire depuis plusieurs années, n'y arrive toujours pas ! Pour la petite histoire, c'est en 1999, que cet ancien boucher/charcutier/traiteur de Montreuil, en retraite cette année-là, a créé cet estaminet authentique dans l'ancien café du village.

Toutefois, pour être sûr que ce "Groin de cochon" était toujours d'actualité, il fallait m'en assurer pour éviter toute mauvaise surprise. J'ai donc adressé plusieurs SMS à cet estaminet et j'ai reçu ces 2 réponses :

1 - "Bonsoir, le groin du cochon n'est pas en ce moment à la carte mais j'en parle à la cuisine et selon votre venue nous pouvons tjs vous en préparer ! Je reviens vers vous ... bonne soirée ! Valérie Vasseur"

2 - "Bonsoir, bonne nouvelle pour le groin juste nous prévenir 1 semaine à l'avance pour commander et pouvoir le cuisiner ! Bonne soirée !"

 

Fort de cette bonne nouvelle, j'ai retenu dans la foulée notre table pour le 23 mars 2023 à déjeuner.

Première constatation en arrivant, rien n'a changé. Que ce soit la façade, toujours dans son jus à l'ancienne, l'immuable décor de la salle, avec ses bouquets de fleurs de houblons accrochés aux poutres du plafond et les nombreuses ardoises suspendues. Ces ardoises sont d'ailleurs les seuls moyens disponibles pour prendre connaissance des plats proposés et de leurs prix, car "Ichi, i faut raviser ed'su ché ardoises pour minger", une originalité des plus sympathique.

Après les avoir toutes repérées, ou presque, nous avons exploré le vaste domaine des plats tripier/charcutier/boucher qu'elles déroulaient, comme l'andouille de campagne (la grande spécialité d'ici), le foie gras, l'andouillette, le magret de canard, le fondant de noix de joue de porc, la carbonade, la terrine d'andouille, la salade périgourdine, le ris de veau braisé, et nous avons calé nos choix.

Nos agapes pouvaient commencer. Notre mise en papilles s'opère avec une excellente Ch'ti ambrée à la pression. C'est une bière de fermentation basse, accompagnée par une coupelle de cacahuètes, que nous délaisserons, hygiène oblige !

Notre déjeuner débute avec des Croquettes de pieds de porc (deux) à partager. Il faut bien prévoir un peu de place pour l'enchainement qui va suivre ! Elles sont très croustillantes, pas trop grasses, suffisamment garnies, et une seule croquette par personne nous semblait une bonne décision, quoique ...

Niveau plat de résistance, Pascale a préféré s'en remettre à un plat connu et apprécié, comme celui de la veille à Etaples. Ce sera donc un Pot' je vleesch. Elle le trouve de meilleure facture, avec une gelée au parfum moins exubérant. Ici aussi, les frites sont de rigueur comme accompagnement légumier. Elles sont très bonnes, bien croustillantes et surtout sans aucun retour digestif ! Nous sommes bien dans le Nord !

Pour moi, ce sera tout naturellement ce fameux Groin de cochon, une cochonnaille mettant en scène l'organe fouisseur du seigneur de nos campagnes, dont la texture cartilagilo-gélatineuse est particulière. J'apprécie toujours autant son look, avec ses 2 trous de nez qui semblent me dévisager et m'inviter à engager une conversation papillaire. Que je vais l'accepter sans aucune réserve, en lui accordant tout le temps nécessaire, soit un bon 1/4 d'heure, histoire de lui exprimer toute ma reconnaissance; car je ne sais pas quand j'en regoutterais. Je bénéficie également de l'escorte légumière des pommes Pont-Neuf qui ont remplacé les pommes vapeurs rissolées de la version 2010.

L'ardoise consacrée aux desserts est mobile et le serveur l'installe contre le dos d'une chaise afin que nous en prenions connaissance. Entre notre arrivée et sa présentation, elle a déjà évolué, avec la disparition du Tiramisu aux spéculoos que j'avais repéré. Il va falloir trouver autre chose. Après avoir fait part au serveur de ma déception de n'y voir figurer qu'une simple Crème brûlée, et envisager la Tarte au libouli, il me rassure en me précisant qu'elle est à la chicoré ! Banco donc et tous mes compliments au chef. Elle est réussie et très goûteuse. Mon épouse adopte le Moelleux au chocolat et sa boule de glace vanille, une issue sucrée certes simple mais savoureuse. Il fallait bien accompagner tout ça d'un autre verre de cette spécialité locale mousseuse. Ce sera une Castelain grand cru à la pression, de fermentation haute, dont les 8°5 lui apportait pas mal de caractère.

Coût total de cette prestation pour 264 € 80, un bon rapport qualité/prix.

L'Estaminet de l'Andouiller

Propriétaire : Michel VASSEUR

15 place du Marché

62870 DOURIEZ

Tél. : 03 21 90 41 53

Email : estaminetdelandouiller@orange.fr

Site web : www.estaminetdelandouiller.com

Ouvert du jeudi midi au dimanche midi

Attention, l'établissement étant à la recherche d'un acheteur, se renseigner avant d'y aller !


Les berlingots à l'ancienne du Succès berckois

Berck, rien que la prononciation du nom de cette station balnéaire du Pas-de-Calais pourrait suffire à vous dissuader d'y faire escale. Pourtant, au niveau touristique, elle dispose d'un argument solide avec son label "Pavillon bleu", la seule commune de ce département à en avoir bénéficié pour 2022.  Mais surtout, c'est quand on est un bec sucré averti et invétéré comme votre serviteur, qu'une halte ici s'impose. Le point de chute à explorer : le 31 rue CarnotJean-Yves Matifas y confectionne une spécialité incontournable de notre patrimoine de la confiserie : les "berlingots"* ! Cette tradition à travailler ici le sucre cuit, et ses produits dérivés, a commencé en 1922 (au départ au 51 puis au 56 rue Carnot). À l'origine de cette initiative, Lucie Bousqué et Maria Bouet. C'est en 1985 que Sylvie et Jean-Yves Matifas rejoignent l'équipe alors en place sous la houlette de Micheline Matifas. En 2002, le magasin est transféré au 31 rue Carnot, dans des locaux plus spacieux.

 

 

* Le berlingot serait né à Carpentras au XVème siècle. Un certain Sylvestre, maître queux de Bertrand de Got (qui n’est qu’autre que Clément V, premier pape d’Avignon), aurait inventé une recette en laissant fondre un restant de caramel qu’il aurait mélangé avec du citron et de la menthe puis façonné en forme de bâtonnets. Présentant cette friandise au Pape, il aurait ajouté : "Honneur à Bertrand de Got, à découper avec des ciseaux d’or !’’.  L’étymologie du berlingot se résumerait donc à un simple jeu de mots sur le nom du saint homme.

Deux procédés sont utilisés pour obtenir des berlingots. Le premier est mécanique, avec une berlingotière; le second, entièrement manuel, s'opère à partir de sucre travaillé ou non au crochet avec une taille manuelle aux ciseaux ! Jean-Yves Matifas utilise cette dernière méthode. Il faut le voir œuvrer dans cet exercice et admirer toute la dextérité et le savoir-faire qu'il déploie dans ses démonstrations des jeudivendredi et samedi après-midi de 15 h 30 à 18 h 30, devant les yeux ébahis de sa clientèle ... mais aussi des passants.

Les berlingots proposés à la vente sont déclinés sous plus de 35 parfums ! Le plus étonnant ... et surtout le plus bizarre en bouche, c'est celui aux algues ! Mieux vaut donc en goûter au moins un avant d'en acheter tout un sachet. Ces sucreries sont également proposées à la vente dans d'étonnantes ampoules, ainsi que dans des bouteilles munies d'un bouchon mécanique, pour se concocter une agréable boisson sucrée parfumée.

Histoire de faire quelques libéralités autour de nous à notre retour, nous avons fait l'acquisition de 10 petits sachets de berlingots en mélange. Pour nous, ce sera seulement un petit sachet de berlingots en mélange, un autre aux algues, un petit sachet de mini meringues et un petit sachet de guimauves. Si les berlingots tout parfum ont fondu comme neige au soleil, mis à part ceux aux algues, les mini meringues se sont révélées amusantes et plaisantes. Par contre, les guimauves n'avaient rien d'exceptionnelles, plus élastiques que fondantes en bouche. Le produit phare de cette boutique dont il faut absolument faire l'emplette reste donc bien le "berlingot tout parfum" !

Le Succès Berckois

Sylvie & Jean-Yves MATIFAS 

31 rue Carnot

62500 BERCK

Tél. : 03 21 09 61 30

Email : contact@succesberckois.com ou succesberckois@gmail.com

Site web : www.succesberckois.fr

Ouvert le mardi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche de 10 h 00 à 12 h 15 et de 14 h 45 à 19 h 00 - Fermé lundi et mercredi

Démonstrations les jeudi, vendredi et samedi après-midi de 15 h 30 à 18 h 30 


JC David et ses poissons fumés ... à l'ancienne !

L'histoire de cette maison débute en 1922, avec Marcelle David qui à 11 ans s'initie aux techniques ancestrales qui entourent l’art du salage et du fumage de poissons. Son savoir, elle les transmet avec passion à son fils Jean-Claude. A son tour Jean-Claude David devient saurisseur et lance en 1973 son propre atelier dans la zone portuaire de Boulogne-sur-Mer. La maison va se créer une fort belle réputation parmi le monde de la haute gastronomie. Jean-Pierre Coffe en sera un farouche partisan et en parlera souvent dans ses émissions

En 2001, Hervé Diers rachète la maison David et l'a cède en septembre 2018 à Philippe Fromantin. Les techniques et le matériel utilisés pour produire toute la gamme des poissons fumés, n'ont pas changé. Ainsi, les harengs sont tous désarêtés et filetés à la main. Et les 40 fameux coresses, plus que centenaires et classés comme patrimoine culturel, sont toujours en poste pour assurer le fumage (de 24 à 48 heures). Celui-ci s'effectue avec des copeaux de chênes de la région obtenus par une machine spécialement conçue à cet effet.

Pour acheter tous ces trésors de la fumaison au magasin-saurisserie de Boulogne-sur-Mer, il est préférable de passer sa commande au préalable et de venir ensuite la chercher, ou se la faire expédier.

Ce 24 mars 2023, bien que sans avoir prévenu de mon passage, j'ai eu la chance de pouvoir faire l'acquisition de plusieurs spécialités de cette maison, grâce à l'amabilité de la personne chargée de l'accueil. Et comme elle était fan de la cuisine d'Alexandre Gauthier, chez qui nous allions dîner le soir même, elle nous en vantera toutes les qualités ! Heureux sort sur le hareng, elle me fera cadeau d'une boîte de sardines "bio".

Ets JC DAVID

15 & 17 rue Georges Honoré

62200 BOULOGNE-SUR-MER

Tél. :  03 21 87 38 31

Email : jcdavidsalaison@jcdavid.fr

Site web : www.jcdavid.fr 

Achats produits sur place, de préférence sur RV préalable, et par internet


Halte hommage et fromages chez "Philippe Olivier"

Notre périple dans le "Nord" ne pouvait pas s'imaginer sans une halte/hommage à la fromagerie "Philippe Olivier" de Boulogne-sur-Mer. Surprise en cherchant la boutique dans la rue piétonne Adolphe Thiers, elle a changé de trottoir depuis le 14 décembre 2019, et s'est s'installée presque en-face de son ancien siège. Elle parait plus vaste, mais a perdu ses présentoirs latéraux à hauteur d'yeux qui faisait tout son attrait. 

La diversité des fromages de la région présents à la vente, mais pas que, est toujours impressionnante. C'est ici qu'il fallait venir pour s'en faire une idée, visuelle et gustative. Le Maroilles* fermier au lait cru "100 jours d'affinage" pouvait être l'exemple type de ce que peut être ce grand fromage quand il était bichonné de la sorte ! C'est celui que j'avais découvert et adoré en mars 2010, époque "Philippe Olivier", élevé à la culture fromagère. Hélas, il est désormais fabriqué au lait thermisé, époque "Romain Olivier", élevé à la culture école de commerce ! Histoire d'achalander au mieux mon plateau de fromages prévu pour le 2 avril 2023, j'ai fait l'acquisition des spécialités suivantes, au lait cru et fermières de préférence, et affinées au mieux : une part de Bergues fermier au lait cru, un Crayeux de Roncq® fermier au lait cru (Exclusivité fabriquée uniquement pour la maison PO), un demi Saint-Romain fermier au lait cru et une tranche de Pavé de Roubaix® au lait cru. Seul le demi Maroilles fermier "100 jours d'affinage" était hélas au lait thermisé, mais je n'ai pas regardé l'étiquette en l'achetant, grave erreur !

Et puis, histoire de proposer un accompagnement original et insolite, j'avais complété ces achats d'un pot de Confit à Frometon (Création maison à partir d’endives 100% locales). Hélas, dans la précipitation de nos festivités du 2 avril, je l'ai oublié et je ne l'ai pas encore testé !

J'avais tenu à revenir sur les terres de Philippe Olivier pour lui rendre hommage. Certes, la nouvelle boutique est agréable et accueillante mais elle a perdu tout ce qui faisait son intimité et son charme. C'est une fromagerie classique comme on en voit beaucoup aujourd'hui. Lors de notre visite de mars 2010, j'avais ressenti en voyant Romain Olivier interpeller son père avec arrogance, que l'après Philippe Olivier serait certainement plus commercial que convivial. C'est bien le cas …

 

 

* Le Maroilles, ou Marolles, est fabriqué en Thiérache, dans l'Avesnois, un pays herbager à la flore riche qui offre des conditions parfaites aux vaches pour produire le lait destiné à la fabrication du fromage emblématique chti. Son élaboration a été mise au point vers 960 par les moines de l’Abbaye de Maroilles. Cette Abbaye, fondée au VIIème siècle, avait droit de seigneurie sur les nombreux villages avoisinants. Très vite ce fromage devint célèbre. Philippe Auguste, Saint Louis, Charles VI, François 1er, Charles Quint, Fénelon et Turenne l’ont consommé. Charles Quint le fit même déguster à la Cour d’Espagne. AOC depuis 1955, confirmée en 1976, il se présente sous la forme d'un fromage carré de 12,5/13 cm de côté à croûte lavée de couleur rouge-orangé homogène, plus ou moins humide. On le trouve également sous 3 autres formes :  le Sorbais, légèrement plus petit (12/12,5 centimètres de côté), le Mignon (11/11,5 centimètres de côté) et le Quart (8/8,5 centimètres de côté).

Fromagerie Philippe OLIVIER

Propriétaire : Romain OLIVIER

12 rue Adolphe Thiers

62200 BOULOGNE-SUR-MER

Tél. : 03 21 31 94 74

Email : info@philippeolivier.fr

Site web : https://philippeolivier.fr


La brasserie des 2 Caps et ses bières de fermentation haute

La Brasserie Artisanale des 2 Caps a été créée en 2003 par Alexia et Christophe Noyon.  Elle visait un double objectif : donner une nouvelle dimension économique à la petite exploitation agricole familiale pour la pérenniser, et maintenir le patrimoine bâti de la Ferme de Belle Dalle.

Toutes les bières brassées ici (plus de 15 !) sont de haute fermentation et sont conditionnées en bouteille avec de la levure. Cette levure, véritable anti-oxydant, permet de ralentir le vieillissement du produit et d’éviter le recours aux conservateurs. Elles sont toutes brassées à partir de matières premières rigoureusement sélectionnées. Les orges sont produites en partie sur les terres de la ferme de Belle Dalle et font l’objet d’une attention particulière tout au long de leur cycle végétatif. Chaque lot de malt ainsi produit, correspondant à la production de l'orge d’une parcelle. Cette technique de travail de lot "à la parcelle" permet d’obtenir des malts de grande qualité qui seront ensuite triées puis maltées.

Les bières de cette brasserie se répartissent en trois gammes :

- "Côte d'Opale" :  Blanche de Wissant,2 Caps, Noire de Slack, Rando du Gris Nez, Houle du Blanc Nez et Guénel (bière de Noël)

- D-Day : Blonde, Blanche, Noire, IPA, Session IPA et Triple

- Récolte : Bois de Belle Dalle, Jardin de Belle Dalle, Chemin de Wissant et Gros Chêne

Hélas, ce 24 mars 2023, il n'y avait pas de dégustation possible. J'ai donc opéré un choix aléatoire, mais pas très risqué, parmi celles présentes en vente, principalement en bouteilles  de "75 cl" agrémenté de quelques flacons de 33 cl pour prodiguer quelques de cadeaux. Le programme de nos achats s'établit ainsi : trois Noire de Slack, trois Noire D-Day, trois Houle du Blanc Nez, trois Gros Chêne 2020,trois Collection brasseur (bière de cuvée limitée, une Triple de 10°, un peu plus sèche que la blonde Houle du Blanc Nez), trois 2 Caps et trois Rando du Gris Nez.

A ce jour, je n'ai pas pu assurer la dégustation de tout ce sympathique panel brassicole. Seules la Noire de Slack, la Noire D-Day et la Houle du Blanc Nez ont passé avec succès les tests et ont été très appréciées; les 2 premières sur des fromages du Nord, et la troisième juste pour étancher une soif !!!

Ferme de Belle Dalle - Brasserie des 2 Caps

Christophe NOYON

62179 TARDINGHEN

Tél. : 03 21 10 56 53

Email : noyon.brasseur@wanadoo.fr

Site web : www.2caps.fr


Sainte Godeleine, la fromagerie artisanale des Frères Bernard

Je n'arriverais jamais à comprendre pourquoi une fromagerie artisanale produit à la fois des fromages au lait pasteurisé et au lait cru ! C'est le cas de cette fromagerie Sainte Godeleine des Frères Bernard (Antoine et Joachim) dont j'avais repéré les coordonnées dans le numéro spécial de chaque début d'année du magazine "Profession Fromager". Créée en 1990, cet atelier artisanal emploi à ce jour une trentaine de personnes et propose une dizaine de fromages dignes de ce nom (je ne compte pas les fromages frais et les préparations fromagères au miel de fleurs, fleurs séchées, chocolat noir ...) dont seulement 6 sont au lait cru, à savoir  le Camembert du Boulonnais, la Tomme de Brebis (déclinée également en Tommette), le Dôme de Boulogne, la Mimolette de la Côte d'Opale et l'Écume de Wimereux. Je me suis contenté d'acheter les trois derniers cités. Annoncée avec 6 mois d'affinage sur le site, la Mimolette vendue ce 24 mars 2023 n'en avait hélas que 3 (celle pourtant étiquetée avec 9 mois était en rupture !) et s'est révélée sans beaucoup de caractère à sa dégustation. Le Dôme de Boulogne, un fromage double crème à pâte molle et croûte fleurie, offrait une pâte granuleuse dont la saveur acide/amère m'a dérangé. Seule l'Écume de Wimereux, lui aussi un double crème à pâte molle et à croûte fleurie, s'est révélé onctueux et agréable gustativement. Bilan global : moyen ...

La boutique de vente propose aussi d'autres produits, locaux et plus, comme les bières des 2 Caps, les Pot'je vlees de la Ferme de Marc Delaporte, les Cidres de la Ferme du Wint, les Jus et nectars de fruits d'Emile Vergeois, les vins du domaine Piquemal ...

Fromagerie artisanale Sainte Godeleine

Antoine et Joachim BERNARD

Route de Belle

62720 WIERRE-EFFROY

Tél. : 03 21 87 00 97

Email : antoine.bernard@fromagerie-ste-godeleine.fr

Site web : www.lesfrèresbernard.fr

Ouverte du mardi au samedi de 9 h 30 à 12 h 30 et de 14 h 30 à 19 h 00 


Les fromages "bio" au lait cru de la Ferme du Wint

Adorant parmi les fromages du "Nord" la Mimolette au lait cru, grâce à une émission en son temps de Jean-Pierre Coffe, notre visite dans cette région se devait d'en trouver de plusieurs producteurs. C'est ainsi que j'ai découvert lors de mes recherches, cette adresse où Isabelle Deléglise, assure depuis 2012, la transformation du lait de ses vaches en fromages au lait cru "bio", dont une Mimolette, fermière de surcroit. Dès lors un passage dans cette fromagerie fermière s'avérait inévitable.

La production fromagère est assez vaste pour un atelier fermier. Voici leurs appellations et leurs particularités :

- Tome du Wint : affinée au cidre fermier, cette pâte pressée non cuite au lait cru, pèse en moyenne 1 kilo. Elle est frottée chaque semaine sur toutes ses faces avec le cidre fermier de la ferme et ceci pendant 5 semaines. Affinée pendant 1 mois minium sur planche en épicéa.

- Pavé du Wint : pâte molle à croute fleurie. Il pèse en moyenne entre 200 et 250 g. Affiné sur grille durant 15 jours.

- Carré d'Isa : pâte molle à croute lavée. Il pèse en moyenne entre 250 et 300g. Il est frotté 2 à 3 fois avec une morge avant l’emballage. Affiné sur grille 15 jours.

- Allou : pâte pressée cuite qui pèse en moyenne 5 kilo. Il est frotté chaque semaine sur toutes ses faces avec une toile et affiné pendant 4 mois minimum sur des planches d'épicéa. L’origine de son nom vient de l'antériorité de la ferme construite sur une parcelle cadastrale qui s’appelle le "Grand Allou".

Mimolette : pâte pressée non cuite au lait cru qui pèse en moyenne 3.5 kilo. C’est le Rocou qui lui donne cette jolie pâte orange. Elle est frottée chaque semaine sur toutes ses faces avec une toile. Affinée pendant 3 mois minium sur planche en épicéa pour une mimolette jeune, 6 mois pour une mimolette demi vieille, 12 mois pour une mimolette vieille et plus de 18 mois pour une mimolette extra-vieille. C'est la seule Mimolette fermière bio de l'hexagone.

Ne voulant surtout pas opérer une sélection de fromages restrictive, ce sont les 5 spécialités qui ont terminé dans notre escarcelle ce 24 mars 2023. Mis à part la Mimolette, trop jeune avec seulement ses 6 mois d'affinage (je la préfère avec le double, voir le triple de durée), les 4 autres spécialités étaient affinées à point et développaient tout leur potentiel aromatique et gustatif. J'ai oublié de demander à Isabelle Deléglise la race laitière de sa cinquantaine de vaches, mais à priori ce sont des Prim'Holstein. Nul n'est parfait !

Avec un bilan si positif, comment ne pas recommander chaleureusement cette fromagerie artisanale et fermière ! Une adresse à retenir, à diffuser et à fréquenter sans aucune modération … d'autant que les deux frères d'Isabelle DelégliseNicolas et Mickael Leduc, gèrent les vergers biologiques de la ferme. Trente variétés de pommes y sont cultivées sur 9 hectares. Le soir même, nous avons découvert leur jus de pommes (il n'y avait plus de place hélas dans le coffre pour en prendre à la ferme !) référencé par Alexandre Gauthier à La Grenouillère et dont une bouteille approvisionnait la glacière éphémère de notre chambre. Le vendredi 14 avril 2023, l'émission Météo à la Carte a consacré un intéressant reportage sur cette "ferme".

La Ferme du Wint

Isabelle DELÉGLISE

21 rue du Wint

62240 BRUNEMBERT

Tél. : 06 52 21 64 96 

Email : isaduwint@gmail.com

Site web : www.lafermeduwint.fr

Ouvert du lundi au samedi de 9 h 00 à 18 h 00


Dîner à La Grenouillère : mythique et démentiel !

Pour fêter mes 75 printemps, il me fallait chercher, mais surtout trouver, une table à la hauteur de cet évènement. Disposant en plus d'un Coffret cadeau séjour de charme "Relais & Châteaux", ma prospection pouvait s'élargir à plus qu'un aller-retour dans la journée. Et c'est La Grenouillère d'Alexandre Gauthier à La Madelaine-sous-Montreuil, forte de ses 2 étoiles au compteur Michelin depuis 2017, qui m'a séduit. Pourtant, pas facile de se faire une idée du type de cuisine proposée par ce jeune chef quand on parcourt son site web ! Il m'a fallu chercher des infos ailleurs. Dans les pages d'amis Facebook, dans celles du blog d'Eric Bernardin, voir dans le site de Pudlo ! Et puis, j'avais en souvenir ma soirée Gault et Millau du 30 octobre 2015 où ce cuisinier avait été nommé "Cuisinier de l'année" ! Une fois son univers culinaire cerné, ou presque il ne me restait plus qu'à retenir une table pour ce 24 mars 2023. Hélas, non pour un habituel déjeuner, le restaurant ne rouvrant, après quelques vacances, que le soir ! Ce sera donc un dîner qui fait passer le nombre de plats de 9 à 11 et l'addition de 185 € 00 à 265 € 00 !

Extérieurement, cette maison n'a rien des luxueux établissements affiliés à la chaîne "Relais & Châteaux", et pourtant elle l'est depuis 2013. Intérieurement ... non plus d'ailleurs !

Ce qui frappe en arrivant dans la salle à manger, c'est son côté sombre, limite clair/obscure, une sensation renforcée par cette lumineuse tuyère qui trône en son milieu. Et puis, en levant la tête il y a ces deux énormes chapiteaux de 110 m2 chacun, sortes d'atelier/cheminées/forges (un pour la salle et un pour la cuisine), signés Patrick Bouchain, qui évoquent les tuyés du Jura dont le papa d'Alexandre est originaire.

Il est 20 h 10, le serveur nous tend un feuillet avec le détail ... nébuleux des festivités de la soirée. Nous tombons d'accord pour ce menu et aussi pour les associations vineuses, pour lesquelles aucune précision n'est donnée sur les quantités servies, sachant qu'un verre accompagne 2 plats. Nous sommes désormais prêts à affronter l'épopée papillaire de La Grenouillère !

Nous débutons ce dîner par une coupe de Champagne de la maison Lelarge-Pugeot. C'est un assemblage "moite/moite" de chardonnay et de pinot noir récoltés en 2016 et mis en bouteille en juillet 2017 puis dégorgé en juin 2022. Son absence de dosage lui procure une agréable vinosité. Pour lui tenir compagnie, notre serveuse nous prodigue les amuse-bouche suivants : Navet, moelle de mer - Pelote vinaigrée - Oignons capsules, mûre - Œuf de caille, velours de mer - Guimauve en blanc d'œuf, concombre et entrailles de poisson. Au niveau des saveurs, ça envoie et ça interpelle, comme pour la diversité des textures. Pas le temps de continuer à s'extasier qu'arrive une Bille de Mimolette, sorte de fin beignet, présentée dans une boule de Mimolette creusée en son centre. Petite pause qui me permet de faire un tour en cuisine et de retrouver à mon retour un pain de partage pétri et cuit par Natalia et Ange, les 2 jeunes et talentueux "mitrons" de la boulangerie maison. Mie aérée et croûte croustillante, il ne nous suffira pas en un seul exemplaire et nécessitera son petit frère pour aller jusqu'au bout de ce dîner !

Les hostilités débutent vraiment avec la Brioche beurrée et langue d'oursin suivie par une Origami végétale contenant du bar coupé au couteau souligné par une huile au sapin (et non huile de sapin !) puis par un Voile de butternut au sel, légèrement croquant, qui recouvre une marmelade vinaigrée. C'est tout simplement diabolique ! Là-dessus, le sommelier nous verse un Pouilly-Fumé 2021 "Cuvée Léon" de Jonathan Pabiot. Impeccable !

Le rythme du service est particulièrement soutenu puisque nous passons, à peine dix minutes après, au Blinis de lait entier dont la structure est étonnante car à priori élaborée avec de la peau de lait légèrement caramélisée. À l'intérieur, de la chair de tourteau émiettée. Excellentissime ! C'est au tour d'un curieux tryptique d'entrer en scène, composé d'un Radis noir, de jus de poire et de navet fermenté, d'un Coussin de Stilton, délicat et "fragile" (serviette très utile !), et d'un verre recouvert d'un Voile de seiche contenant une Saint-Jacques et du radis noir. C'est tout simplement jouissif !

Le produit du vignoble conçu pour cet accord est un Chignin 2020 "Le Jaja" de Victor Berlioz. Fantastique pourrait être l'adjectif idoine !

Le "Nord" est le berceau de l'endive. Et naturellement Alexandre Gauthier la travaille. Nous avons donc droit à une Amertume végétaleœufs d'esturgeon et bobine d'endives. Je dois avouer que ce n'est pas le plat qui va me susciter le plus d'enthousiasme, moi qui ne suis pas un fan de la saveur "amère". Par contre, mon épouse adore. Je lui préfère de beaucoup le Soufflé snacké aux agrumes et langoustine qui l'accompagne. Le festival oculaire et gustatif se poursuit avec cet ensemble terrien/maritime qui associe des Salsifis, de la seiche, de la Saint-Jacques, une huitre Gamen' et quelques coquillages.

Le vin d'équipage est un Pouilly-Fuissé 2018 "Les Crays" d'Éric Forest. Minéral, tendu et très aromatique, rien à redire.

Arrive comme une sorte d'entr'acte, une drôle de bille blanche tendue par notre serveur. Il nous l'annonce comme étant un "Poulet rôti" ! Composé d'amidon de tapioca et de peau de poulet rôti, mon palais se trouve effectivement envahi par un expressif fumet "volatile"  !

Les 2 plats qui suivent n'étaient pas prévus dans notre déroulé du soir mais proposés à la carte, avec un supplément. Et comme nous étions euphoriques en arrivant, nous les avons plébiscités ! Pour Pascale, ce sera un Homard bleu au genièvre. Le crustacé est planqué sous un petit buisson de branches de genièvre dont il faut se débarrasser avec une certaine habileté ... pour ne pas se piquer. Ensuite, on le déguste avec les doigts ! Cuisson parfaite, fumé maitrisé, mon épouse est aux anges. J'ai fait le choix des Cuisses de grenouilles meunières, un plat plus simple, certes bon mais moins exaltant papillairement.

Nous reprenons maintenant l'exploration de notre menu dégustation avec la partie "viande". Avant de l'attaquer, nous avons droit à une Raviole rouge, betterave, haddock, jaune d'œuf. La betterave n'a pas ce goût de terre et c'est tant mieux. C'est croquantfondant et coulant, et on l'avale délicieusement, comme une lettre à la poste. C'est ensuite l'arrivée d'une entrecôte de veau de lait, escortée d'un pinceau de mâche, de gnocchis truffés et d'une sublissime brioche aux herbes des marais et fleur de sel, une présentation avec laquelle le serveur s'emmêle les pinceaux ! Presque pas besoin de mâcher un tel morceau tellement sa texture est tendre et fondante. Le seul point qui me gêne dans ce plat, c'est son appellation "veau de lait" qui laisse planer un doute sur son nourrissage. En effet, rien n'empêche qu'un veau de lait soit élevé aux bacs d'allaitement (Cf. Premier diaporama photo N° 14) dans lesquels le lait présent est le plus souvent reconstitué avec de la poudre de lait. Il conviendrait qu'Alexandre Gauthier se penche sur ce problème afin que sa démarche environnementale proche de la nature soit en totale adéquation avec l'origine des produits qu'il travaille. Le terme "veau sous la mère" ou "veau élevé sous la mère", voir "veau nourri au pis" serait en effet beaucoup plus approprié car là, le veau est nourri au lait entier naturel et tété directement au pis de la vache, sa mère naturelle ou, à défaut, sa mère adoptive; la tétée d’autres nourrices (tantes) pouvant en effet compléter les besoins en lait du veau !

Le vin choisi est un Côtes d'Auvergne-Boudes 2021, "Tout Là-Haut", d'Henri Chauvet qui signe là son premier millésime. Ses 100% vieux Gamay sur argile rouge élevés 12 mois en fûts, s'expriment aromatiquement sur les fruits rouges, soutenu par une belle acidité et des tanins élégants. Accord très intéressant.

Il convient maintenant d'aborder le final sucré, et quel final ! Ce ne sont pas moins de 9 desserts et deux mignardises qui vont se succéder ! On commence par une cuillère grattée dans un rayon Rayon de miel dont il convient d'en mâchouiller le contenu pour en rejeter au final la cire. On embraye avec une petite musique de "Joyeux anniversaire" qui accompagne une pâtisserie offerte pour cette occasion, dont je n'ai pas retenu la composition et agrémentée d'une bougie. Finalement, nous ne l'emporterons que le lendemain matin, histoire de perdurer notre plaisir à Chailles. Je souffle la bougie et simultanément vont arriver sur notre table, une dinguerie crousti/fondante constituée d'un Feuillet feuilleté givré, poire/oseille à se partager, une coruscante Ondulation vanille, oseille et sureau, une sympathique Poire opaline, une savoureuse Poire, mousse lactée noisette, une Bille de pomme, et un surprenant Laurier friable qu'il convient de tremper dans une faisselle aux herbes du marais. On pourrait se dire, n'en jetez plus la panse est pleine. Mais non, on poursuit quelques instants après avec une composition tarabiscotée, faite de cacao du Venezuela, d'amande et de vinaigre cristal. Je dois avouer qu'elle ne m'a pas emballé plus que ça. Ultime touche doucereuse  avec une Pâte de fruits à la poire enveloppée dans une petite feuille de papier qui déclenchera le fou rire de mon épouse et un subtil Macalong genièvre

La cinquième et dernière alliance vineuse conçue pour ce suave épilogue est insolite et plutôt rare, puisqu'elle repose sur un Hydromel 2015, un mélange eau et miel que la famille Therry fait fermenter et vieillir en foudre pendant 5 ans. La carte des vins est bien fournie, avec de sérieuses références parmi les pointures vigneronnes de l'hexagone (Cf. Diaporama ci-dessus). Toutefois, je suis plus réservé sur cette mode envahissante de faire du Vin de France, très prisée par les soi-disant vignerons "nature" (mais ça plait aux bobos !) dont les prix de leurs cuvées, bien qu'ils ne cotisent pas pour les AOP, sont démentiels ! Exemple sur la carte, ce VDF 2008 "Evidence" de Courtois à 160 € 00 ... les 50 cl ! 

Il est déjà minuit et nous n'avons pas vu le temps passer. L'équipe de cuisine s'affaire à nettoyer ses fourneaux. Et nous, nous allons rejoindre notre chambre "Comble", en faisant très attention pour emprunter son petit escalier tournant, la tête remplie de merveilleux souvenirs ! 

Comme l'a décrit Gilles Pudlowski dans son dernier commentaire sur La Grenouillère : "C’est simple, savant, frais, malicieux, buissonnier et champêtre, chaque met ressemble ici à une œuvre d’art, chaque plat s’impose comme une énigme. Amuse-bouche et hors d’œuvre ou plats de résistance se complètent, se confondent, se chevauchent, comme un jeu, un puzzle, une marelle, un rébus savant. Voilà une maison rare, unique, singulière pour une grande fête gourmande qui ne ressemble à nulle autre. A quand les trois étoiles ?" une analyse que je partage totalement, comme également l'avis de Marc Esquerré, le "dégustateur" de Gault &Millau, qui avoue en coulisse avoir fait ici son meilleur repas de 2022 !  

Restaurant La Grenouillère

Propriétaire et chef : Alexandre GAUTHIER

19 rue de la Grenouillère

62170 LA MADELAINE-SOUS-MONTREUIL

Tél. : 03 21 06 07 22

Email : contact@lagrenouillere.fr

Site web : www.lagrenouillere.com


La Grenouillère, c'est aussi un hôtel très particulier et fort étonnant !

Notre dîner à La Grenouillère prescrivait de passer une nuit dans cet établissement, histoire d'utiliser un "Coffret cadeau séjour de charme N° 10" offert par nos enfants à Noël. Arrivés sur le coup de 16 heures 00, nous sommes chaleureusement accueillis par une équipe jeune et dynamique. Nous passons devant un petit monceau de pommes rouges et nous sommes conduits dans un petit salon où nous avons droit à un Sablé au petit épeautre et une Infusion de pomme et de menthe. La décoration est champêtre, avec ses nombreuses grenouilles et on a l'impression d'arriver dans un hôtel familial, ce qui pourra surprendre les habitués des luxueux hôtels affiliés à la chaine Relais & Châteaux. D'ailleurs, c'est insolite et inhabituel, l'hôtel n'est pas classé "Tourisme". C'est la chambre Comble qui nous a été attribuée à la réservation. Située dans l'ancien corps de ferme, juste en face du petit fleuve côtier la Canche, sa superficie occupe 30 m2 répartis sur 2 niveaux. On accède à la mezzanine par un escalier étroit tournant. Il vaut mieux être alerte pour l'emprunter ! Pour passer la nuit, elle offre un grand lit double de 160 x 200 cm mais aussi un petit lit pour enfant de moins de 12 ans (il serait préférable plutôt d'indiquer une taille !) caché dans une sorte de cagibi en bois. Une baignoire y est installée en surélévation, avec dans sa marche d'accès une glacière renfermant bière locale, jus de pommes de la ferme du Wint, clafoutis aux pommes, ce qui fera hurler un Limousin pure souche ... En bas, une douche à l’italienne, la partie lavabo et un WC installé dans une sorte de placard à persiennes, avec son réservoir à l'ancienne; c'est insolite et original, et notre séjour s'annonce sous les meilleurs auspices !

L'hôtel dispose à priori de 18 chambres non classées tourisme, ce qui est très étonnant. Parmi celles-ci, on dénombre 8 huttes en bois d'une superficie de 32 m2 chacune, très atypiques (comme tout cet établissement !) dans leur agencement. Elles sont situées dans le "marais", à 100 mètres de la maison principale, légèrement enterrées de 80 cm en dessous du niveau du sol. 

Plusieurs suites, hébergées dans La Maison de La Source, sont également disponibles, dont les superficies oscillent entre 60 m2 et 180 m2 ! Situées à 10 minutes à pied de la maison mère, elles bénéficient d'un accompagnement motorisé dans une 2 CV de La Grenouillère et d'un jardin d’hiver ouvrant sur le jardin privatif.

La visite des abords de La Grenouillère réserve quelques surprises visuelles, comme ces ruches et bien sûr les 2 chapiteaux métalliques; et en franchissant la Canche par son petit pont, ce sauna installé dans une étrange cabane en lattes de bois noir et cette tisanerie .

Côté petit-déjeuner, on ne peut pas dire que la salle qui accueille leur service soit des plus conviviale, trop en longueur. Elle manque singulièrement d'originalité par rapport à l'ensemble de l'établissement. Pour le composer, là par contre on trouve l'essentiel (Cf. Photo N° 32 du diaporama). Comme cette merveilleuse brioche, à l'image de celle servie à notre dîner, "croustifondante" à souhait, une tuerie ! Mais aussi cette spécialité locale qu'est le pain "Faluche"* pétri et cuit, c'est presque un euphémisme, par la "boulangerie maison". D'ailleurs, à propos de cette spécialité régionale, j'avais saisi de la part de la jeune fille qui nous la présentait, une autre prononciation, dans une version plus proche de celle dont on pouvait s'attendre après avoir vu "Bienvenue chez les Ch'tis !". Ce pain, bien que peu cuit, s'est révélé étonnamment savoureux et digeste. Autre ingrédient intéressant, ce surprenant et délicieux jus de fruits frais maison associant pamplemousse, pomme et carotte

 

Dans le Nord, la "Faluche" désigne un petit pain rond, tendre et blanc car peu cuit. Elle est principalement consommée au petit déjeuner avec du beurre et de la cassonade. Elle serait également le pain idéal pour des sandwichs aux rillettes du nord, aux crudités ou à la charcuterie locale.

Hôtel La Grenouillère

Propriétaire : Alexandre GAUTHIER

19 rue de la Grenouillère

62170 LA MADELAINE-SOUS-MONTREUIL

Tél. : 03 21 06 07 22

Email : contact@lagrenouillere.fr

Site web : www.lagrenouillere.com


Chicken's house
Maison Poulet

Cette photo rend hommage à mes parents et grands-parents, dont la triple activité commerciale de

"coiffeur-bar-restaurant" constituait, à l'époque, un univers de convivialité inégalable et jamais égalé !

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